Et de huit! Car contrairement à ce que laisse entendre le titre de l’album: VII: Sturm und Drang, Lamb Of God en est bien à son huitième album. C’est aussi leur premier album depuis l’expérience dans une prison turque tchèque de Randy. Bref, ça promet.
Resolution m’avait laissé un sentiment mitigé à l’époque et il l’est toujours. Hormis Desolution, le reste sonnait convenu voir pire: déjà vu de la part du groupe – ce qui aurait tendance à confirmer les dire de certaines de mes connaissances qui disent que quand elles écoutent LoG, elles entendent la même note permanance. Bref… Les déboires carcéraux du sieur Blythe ont-ils donné un coup de fouet à la créativité du groupe. La réponse est… oui mais non mais oui.
Que les choses soient claires, LoG sonne toujours de la même façon, quoique la prod de l’album est un peu plus chaleureuse que sur les albums précédents. Si le style d’écriture est toujours aussi caractéristique, il y a un petit je ne sais quoi de différent. Les chansons sont structurées de façon un peu différentes, les arrangements de guitares sont un poil plus chiadé que d’habitude. Un poil seulement? non en fait les mecs se sont déchirés pour proposer du neuf (cf Erase This et sa WahWah). Et surtout, SURTOUT: ça groove. Les ambiances lourdes sont aussi de retour – 512 est un vrai régal dans le genre. En parlant d’ambiance Embers est également une réussite sur ce point avec en bonus Chino (Deftones) qui vient pousser la chansonnette de façon fort à propos sur le titre qui a, je trouve, de faux airs de Passenger (cf White Pony des Deftones). Je suis en revanche moins fan d’Overlord et de sa première partie qui fait ballade bas de gamme, cela étant le morceau a le mérite de proposer encore quelque chose de nouveau. Je ne vais donc pas vous faire l’album titre par titre mais globalement vous aurez compris qu’il se passe quelque chose sur quasiment chaque morceau.
Sur les compos comme sur la prod, LoG frappe ici très fort en proposant quelque chose de nouveau tout en étant parfaitement dans les clous vis à vis du reste de sa disco. En terme de son, Sturm Und Drang est bien supérieur à tout ce qu’a pu proposer le groupe en terme de prod. Le son de caisse claire caractéristique de Chris Adler est toujours la mais son kick est plus rond et un poil moins claquant, rendant le tout plus lisible. Idem au niveau du son des grattes, aucun dépaysement à prévoir mais un son plus clair et toujours aussi tranchant. Willie Adler et Mark Morton sont en outre particulièrement inspiré côté riffs et structures, encore une fois (je vais radoter) on est en terrain connu mais ça sonne plus inspiré.
Après un long silence pour les raisons que l’on sait, Lamb Of God marque son retour de fort belle manière avec un album qui fait évoluer le style maison par petite touche, avec lucidité et en choisissant une ligne directrice qui ouvre de nouvelles perspectives créatives au groupe sans pour autant renier le passé. Un exercice compliqué sur lequel je n’aurai pas mis un kopeck surtout s’agissant de LoG. Je ne demande qu’à être surpris et ici je le suis très agréablement.
Dire qu’il a fallu un drame pour ça.