Morgoth, où l’improbable retour d’un groupe de Death allemand dont personne n’attendait plus rien après un naufrage discographique suivi d’un split il y a 18 ans.
Comme, il ne faut jamais dire jamais.
Outre un nom original (sic) gentiment piqué à Tolkien, Morgoth se singularise de ses petits copains européens par une parentée assumée avec le Death US (presque trop diront certains), le groupe donnant dans un Death qui sent bon la catacombe. Histoire de faire taire les mauvaise langues, le groupe se lance dans quelques expérimentations plus ou moins hasardeuses en matière discographique. Résultat: un split.
Aujourd’hui les teutons reviennent, Ungod, un nouvel album qui fleure bon le retour au source. Exit donc les bidouillages, on revient aux fondamentaux avec un Death qui groove, qui sent le cadavre et qui sent aussi fortement Obituary.
Outre un mid-tempo qui permet au groupe de dérouler sans trop forcer, Ungod fonctionne et fonctionne plutôt bien. Pour un passage un peu mou, on retrouve son pendant plus agacé et souvent bien amené. Le hic c’est que la mécanique de construction des chansons est bien huilée, trop bien même. Ce qui donne une impression de redondance entre certains titres car tout fini par se ressembler – c’est particulièrement vrai/remarquable sur l’instrumentale.
La prod se charge de restituer l’ambiance un peu morbide qui fait tout le charme de ce type de disque. Caverneux et poisseux sans être forcément cradingue, on a l’impression de se balader au milieu d’un cimetière par une nuit sans lune, bref on y croit.
Ungod est un disque de Death sympa qui fleure bon les 90’s. Il a les défauts de ses qualités mais il a surtout pour tâche de remettre le pied à l’étrier pour Morgoth. Il a au moins le mérite de ne pas chercher à réinventer la roue, il se contente de rouler, certains diront qu’il est un peu en roue libre, je dirai plutôt qu’il tient la route et que c’est déjà pas mal.