Vous aimez les gens qui n’ont pas leur langue dans leur poche ? Ceux qui balancent de manière directe tout ce qu’ils ont sur le cœur, qui aiment l’humour noir, la violence gratuite et les choses salaces (pour ne pas dire hardcore) ? Oui ? Alors vindez j’ai un truc pour vous : du gros hiphop qui tâche avec du chevelus dedans.
La bombe s’appelle The Pre Fix For Death, elle est en provenance directe de New York et elle est signée Necro.
Attention, âmes sensibles passées votre chemin.
Vous pensiez que les Corporate Avenger allaient loin dans leur délire ? Dites vous que se sont des petits joueurs comparés à l’ovni qui s’amène. Au programme : ambiances glauques et morbides, samples old school, guitares plombées, paroles plus hardcore tu meurs et en cerise sur le gâteau : Away de Voivod, Sean Martin et Jamey Jasta d’Hatebreed, Trevor Peres et John Tardy d’Obituary, Dan Lilker (Brutal Truth, SOD) et Sid Wilson (aka DJ Starscream / #0 de Slipknot). Ha bah oui, le monsieur ne fait pas les choses à moitié, ça vous la coupe hein ? Z’allez me dire, mais c’est qui se Necro qui peut se payer tout ce beau linge sur son album ? Et bien c’est un rappeur new yorkais qui, comme beaucoup de ses confrères, n’a pas eu une vie des plus simples (famille de junkies, deal pour vivre etc). Il s’est donc mis au hiphop, bien aidé en ce la par son sens de la répartie et un sens certain du business.
En effet pour un artiste underground, Necro gère plutôt bien son affaire puisque avant de se lancer dans une carrière solo, il a lancé les très bons Non Phixion, qui n’est autre que le groupe de son frère Ill Bill.
Ceci étant précisé, nous voici donc face à un album de rap bien hardcore, bourrée d’influences diverses et variées avec du beat bien old school mélangeant cuivres, piano, grosses guitares et même parfois de la double. Chaque chanson met en place un univers bien à elle et nous emmène dans un trip complètement prenant le tout accompagné par le flow ultra speed de Necro qui n’a rien a envié aux pointures du hiphop actuelles.
Comme je le disais plus haut, niveau lyrics on passe du hardcore au scabreux sans complexes aucun. Ca parle de deal de drogues, de putes, d’overdose, de cul, de la mort et la vie paisible qu’on peut avoir dans un quartier pépère de New York. C’est sans concession, parfaitement vulgaire, limite insoutenable et ça fait passer les gros gangsta rappeurs de cote ouest pour des petits joueurs. Bref ça respire la joie de vivre et le comble c’est qu’on en redemande tellement c’est bien foutu.
En plus les guests ne sont pas là que pour faire de la figuration, la gratte de Sean Martin se fait entendre plus d’une fois, de même que la voix d’outre tombe de John Tardy. Que dire de Jamey qui hurle comme une truie pendant que derrière ça débite à tout va ? En fait dans ce flot d’invités prestigieux, seul le DJ de Slipknot fait une timide apparition avec quelques scratchs sur un seul titre. Dommage car le bougre est plutôt doué.
Pour conclure je ferais court en disant qu’on se doit absolument de poser une oreille sur cet ovni venu de nulle part. Un album de rap, bien hardcore et méchant juste ce qu’il faut… non en fait il est hyper hardcore et super méchant. J’achète et je recommande chaudement !