Allé hop hop! On sort les bandanas et les gakurans! On remonte les chaussettes sous les genoux, on envoie des kicks kamehamehas dans la gueule du voisin. Rise Of The Northstar est dans la place!
Non je n’ai pas une nouvelle fois complètement craqué, je vous mets simplement dans l’ambiance.
Aujourd’hui on passe en mode super sayan avec Welcame, premier opus des coreux parisiens de Rise Of The Northstar. Comment? des parisiens? Mais alors pourquoi tu nous gaves avec tes références digne du Club Dorothée (ça c’est pour les darons – si t’as moins de 30 ans wikipédia est ton ami jeune galopin)?
Tout simplement parce que notre groupe de parigos a pour fond de commerce la culture pop nippone des années 1990 et notamment les shonens qui ont fait la gloire du Club Do (Hokuto No Ken, DBZ, Saint Seyia et j’en passe), ce qui les influences aussi bien au niveau du look que des paroles. Et ce n’est pas moi qui va les blâmer sur ce point. Bon et en dehors des japoniaiseries, ils ont quoi comme influence? Si je vous dis qu’un de leur morceau s’intitule Demonstrating My Saiya Style ça vous cale le truc? Hé oui grosse référence que les connaisseurs apprécieront, et à côté de ça quand on les écoute, on sent qu’ils ont également beaucoup bouffé de Thrash et de Rap.
Dès la première note, le truc qui frappe – en dehors du son – c’est l’accent anglais absolument abominable du chanteur. Une fois qu’on a passé ce cap, on entre sans trop de souci dans l’univers du groupe et on constate que les influences déjà évoquées sont archi présentes dans la musique du groupe (de Slayer à Agnostic Front en passant bien entendu par Madball). C’est totalement assumé mais encore complètement digéré.
Après pour ce qui est de l’originalité, certains diront sans doute qu’il vaut mieux écouter les originaux plutôt que ROTN, argument qu’il est, je l’avoue, parfois difficile à contredire. Mais pour un groupe qui se sort les doigts comme peu l’ont fait avec autant de succès, passer du Do It Yourself (toujours très pro) à Nuclear Blast, j’oublie volontiers sur ce petit défaut.
Efficace, Welcame l’est indéniablement. L’envolée thrashy de Welcame (furyo state of mind) est un modèle du genre, la reprise de Pharoahe envoie du petit bois et Bosozoku tape là il faut. si il y a bien une chose qui sera difficile à retirer à cet album c’est bien ça. Après, il y a de petits écueils comme le passage en français dans le texte façon kaillera qui règle ses comptes sur Authentic qui est clairement superflu et l’insupportable refrain de Sa-sa-sa-sa-samurai Spirit. Enfin le dernier gros bémol que je mettrais concerne la durée globale de l’album. En sortant un album de 54 minutes, Rise Of The Northstar doit forcément sortir de sa manche quelques titres un peu en dessous du reste et du coup, perd parfois en efficacité. Ce qui faisait à la fois toute la force et le charme du groupe sur EP – notamment sur le fantastique Demonstrating My Saiya Style – c’était sa compacité, façon patate dans ta tronche que t’as pas vu venir. Bref, pas de quoi ternir la copie d’un premier opus globalement réussi.
Cet album faisait parti de ceux dont j’attendais énormément cette année. Sans être déçu, je ne suis pas aussi emballé que je pensais l’être. C’est bon, voir même très bon par moment mais ça pêche parfois par excès de gourmandise. Quoiqu’il en soit, on tient là un groupe à l’univers délirant, à l’image maîtrisée et à très très fort potentiel. N’en déplaise aux grincheux.