Voila un disque qui nous plonge dans l’univers torturé (au propre comme au figuré) du hardcore. Lorgnant du côté de Converge et consort pour le style sans pour autant nous en infligé l’agressivité, Scarlet nous balance un cd déstructuré qui fait peur. Mais qui fait peur dans le bon sens du terme.
Au fil de ses compos le groupe réussi à nous plonger dans une ambiance malsaine et presque aussi torturée que sa musique. Les titres illustrent d’ailleurs parfaitement la joie ambiante (OD, Get Your Gun ou bien l’excellente Suicide Soundtrack).
Scarlet enfile ses 16 compos à un rythme soutenu, obligeant l’auditeur à une attention de tous les instants, à guetter la moindre accalmie avant le prochain déluge de décibels partant dans tous les sens.
La technique et le niveau de jeu sont impressionnants. Les guitares saturées deviennent carrément lourdingue dès que le tempo change et que le batteur (qui j’imagine être un poulpe) part dans un rythme plus soutenu accompagné par un bassiste assez flippant par sa capacité à suivre son compère derrière les fûts. Je nuancerais cependant car même si le disque est plutôt bon, je trouve qu’on n’échappe cependant pas à certains « clichés » du hardcore démembré. Certes tout et basé sur l’alternance de passages qui «donnent l’impression » de partir dans tous les sens alors que ce n’est pas le cas mais là, un certain nombre de plans basse/batterie sentent un peu le réchauffé. Ca me rappelle un peu Converge – pour ce que j’en ai entendu du moins. Cependant Scarlet introduit des passages typés « émocore » dans certaines chansons (Suicide Soundtrack, Life Support) et là, d’un seul coup, l’ambiance devient carrément dépressive.
A noter un livret aussi folichon que la musique mais très joliment illustré pour peu qu’on aime ce style cradingue un peu old school qui rappelle par certains côtés le visuel du clip de Tourniquet de Marilyn Manson.
Bien que n’étant pas fan de hardcore dit « déstructuré » ce disque m’a pris aux tripes et à quand même réussi à me plonger dans un malaise que je n’avais pas ressenti depuis l’écoute de l’album éponyme d’Alice In Chains (oui je sais rien à voir niveau style). C’est pas que j’aime ça (non je ne suis ni émo ni goth, ich bien métaul – ok je sors) mais c’est pas dégueu de tripper comme ça sur un disque.
Glauque à souhait, Cult Classic est le genre de disque à s’écouter après un visionnage de Requiem For A Dream histoire de rester bien au fond du trou. C’est beau.