6 ans, c’est le temps qu’il aura fallu à Devin Townsend et Strapping Young Lad pour nous pondre le successeur de la masterpiece que constitue City. Et l’attente n’aura pas été vaine puisque SYL (c’est son petit nom) est quasiment aussi bruyant que son illustre prédécesseur.
La prod, toujours aussi glaciale, rend encore plus imposant les riffs du sieur Townsend et de son camarade Jed Simon. Ajouter à cela le bibendum Gene Hoglan dans une forme tonitruante derrière ces fûts et je vous laisse imaginer la puissance de feu dont dispose ce disque.
Cette impression de grandeur et de puissance perdure sur tous les titres du disque donnant à l’auditeur l’impression qu’il est submergé par une avalanche de décibels pas franchement amicaux, ce qui est plus ou moins le cas quand on n’est pas averti de ce qui va arriver… surtout quand on se prend un titre comme Aftermath dans les gencives.
Presque aussi culte que Detox, ce morceau de près de 6 minutes 50, est l’illustration parfaite de ce qu’on peut faire quand on a un génie à l’écriture des morceaux et des zickos très haut de gamme pour les interpréter. Le riff est mécaniquement génial – je dis « mécaniquement » car il me fait penser à une mécanique bien huilée tellement tout est carré. Il y a en plus Mr Hoglan qui nous sort des roulements tout simplement inhumain tellement ils sont rapides sur l’intro et la reprise après le break. En gros Aftermath c’est le morceau d’anthologie de la galette.
L’album se veut cependant plus abordable que City notamment grâce à des morceaux comme Devour qui rebute un peu moins l’auditeur qu’un Velvet Kevorkian par exemple ce qui est peut-être là son seul point faible car le disque se digère assez facilement, peut-être même trop facilement. En effet, je n’ai pas ressenti cette envie d’y revenir pour vraiment appréhender la densité des titres et explorer à fond chaque morceau comme je l’avais eu sur City. Mais ne vous méprenez pas, la musique de SYL n’est quand même pas à mettre entre toutes les mains, ça reste quand même le son de l’apocalypse pour pas mal de monde et on est très loin de l’easy listening. C’est dense, violent, ça donne l’impression d’être tout petit et ça vous attaque de toute part.
SYL c’est donc du SYL 100% pur jus toujours avec la Townsend touch mais sans le petit truc qui a fait de City un disque culte car si City récoltait un 10/10, celui-là se contentera d’un 9.5/10.
Ca reste néanmoins du grand Devin et donc par conséquent du très très haut de gamme, c’est pourquoi je vous le recommande chaudement.