Aujourd’hui nous allons faire l’autopsie d’un suicide artistique et commercial.
Notre sujet du jour: Suicide Silence par Suicide Silence.
Au départ, Suicide Silence était pour moi un nom comme un autre au milieu de la galaxie de groupe Deathcore qui a émergé ces dernières années. Noyé dans la masse, je ne lui ai pas prêté attention. Puis le décès de Mitch Lucker a remis le nom sur le devant de la scène et c’est quand le nom de son remplaçant a été annoncé, en l’occurrence Eddie Hermida d’All Shall Perish, que je me suis dit qu’à l’occasion j’irai voir le groupe si nos chemins se croisaient en festival.
La rencontre a effectivement eu lieu à Wacken il y a 2 ans et s’est soldée par un rendez-vous sans lendemain. Et je suis passé à autre chose jusqu’à ce que récemment, les gars Suicide Silence ne refassent parler d’eux grâce/à cause de leur dernier album (celui dont il est question aujourd’hui) aux ventes assez pauvres et à des prestations scéniques se terminant par la destruction totale de leur matos. Et là je me suis demandé « pourquoi »? Pourquoi ce groupe qui avait l’air de faire son petit bonhomme de chemin tranquillement se met soudain à se faire bâcher par la presse spécialisée, ses fans et se met à disjoncter. Tout semblait indiquer que le point de départ de tout cela est la sortie de Suicide Silence mais je me suis dit que non, un album ne pouvait pas provoquer une explosion en vol comme en on a plus vu depuis bien longtemps. Et puis j’ai écouté l’album et là… là j’ai compris.
Mais bon sang, qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête pour penser un seul instant qu’en sortant un disque pareil ils allaient passer entre les gouttes? Certains ont parlé d’opportunisme putassier pour faire vendre. Encore eut-il fallu que le disque soit bon, ce qui n’est pas le cas. Sincèrement, qui peut croire en 2017 que sortir un album de Nu Metal tendance émo avec un son à la croisée des chemins entre Slipknot, Cold et Deftones boosté à la sauce Deathcore va émoustiller les foules?
Hormis la prod et quelques riffs sympa, il n’y a rien à sauver dans ce disque. Les morceaux sont foutraques, ça part dans tous les sens on n’y comprend rien. Si on écoute les précédentes sorties du groupe, c’est à n’y rien comprendre. D’aucun diront que le coupable n’est autre qu’Hermida qui a voulu imprimer de sa marque le groupe histoire de se démarquer de son prédécesseur. Si c’est le cas c’est un raté de classe mondiale. Quant à la triste figure que montre le groupe sur scène récemment, je vois ça comme un feu de paille histoire de détourner l’attention du fond du problème.
Dans tous les cas, Suicide Silence est un accident industriel comme je n’en avais pas vu depuis très très très longtemps.