Tiens! Un nouveau Devin! Ca devait bien faire 3 mois qu’il n’avait rien sorti! En effet, notre doux dingue favori est du genre hyper prolifique (euphémisme à ce stade) puisqu’après nous avoir sorti 4 albums en 2 ans puis un quadruple live en début d’été le revoilà déjà avec un nouvel opus intitulé Epicloud. Alors épique ou porc-épique ce album?
Créé en 2008, le Devin Townsend Project en est déjà à son 5ème album! Ouais quand même, sachant qu’entre les albums ils trouvent le moyen de partir en tournée. Ca prouve 2 choses:
– ça marche pour eux et tant mieux
– le père Devin est plus inspiré que jamais.
Inspiré? A l’écoute de cet Epicloud je commence à me demander si le sieur Townsend ne commence pas à avoir fait le tour de ce qu’il voulait dire avec le DTP.
La quadrilogie Ki, Addicted, Deconstruction, Ghost ayant plus ou moins couvert 100% du spectre musical townsendien, que pouvait-il nous sortir de nouveau? A vrai dire pas grand chose, Epicloud est dans la droite ligne d’Addicted avec un peu de Ki par-ci par-là et un peu de vieux au milieu avec une remise au goût du jour de la monumentale Kingdom (sortie à l’origine sur Physicist en 2000) qui gagne au passage des nouvelles orchestrations et arrangements, des choeurs et une prod en mode « patator » qui la rend encore plus grandiose.
Mais pour une fois, comme quoi tout arrive, je trouve l’ami Devin peut inspirer. Oui c’est toujours très bien écrit, superbement interprété mais la sauce ne prend pas. Je pousserais même le vice jusqu’à dire qu’on frôle parfois la redite tant les sonorités sont familières. On retrouve (encore) Anneke Van Giersbergen aux choeurs – comme sur Addicted – du coup il n’y a plus d’effet de surprise d’autant qu’elle fait sur Epicloud plus ou moins la même que sur l’autre disque.
C’est donc peu de dire que je ne suis pas convaincu du tout par Epicloud… alors que dire d’Epiclouder? Comment vous n’êtes pas au courant? La version limitée d’Epicloud est fourni avec Epiclouder! De soit disant face B qui à la base devaient servir à faire d’Epicloud un double album mais qui devant le refus du label servent de bonus de luxe. Et vous rirez encore plus si je vous dis que le mix des chansons est censé être au stade de démo! Punaise j’ai déjà entendu des albums à leur stade de produit fini qui sonnait plus mal que ces démos qui sont déjà limites surproduites!
Ce qui me permet d’en placer une sur la prod du tout qui est bien entendu excellente, mais dans laquelle on frôle parfois l’overdose tellement toutes les fréquences sont blindées ras la gueule. Usant sur la durée.
Pour en revenir au contenu d’Epiclouder, a contrario d’Epicloud qui se veut relativement cohérent, ce dernier part dans tous les sens avec de grands moments de nawak. Ce dernier se révèle au final, pour moi, plus intéressant que l’album lui-même car j’y retrouve bien plus ce que j’aime chez ce fou furieux de canadien. Ecoutez Socialization et voyez de quoi je parle, dans le genre grand cafouillibazard ça se pose là. Ceci étant, un titre comme Happy Birthday est d’un ennui… il y a donc à boire et à manger.
Donc, Epicloud en lui-même on va dire bien mais sans plus. Avec Epiclouder ça le fait déjà mieux. L’idéal aurait été de faire des choix de titres différents pour le premier disque en en mettant certains du second et on tenait un album synthétisant tout le savoir du DTP.
J’attends donc de voir la suite qui, si on s’en tient aux dernières nouvelles, devrait être la suite de Ziltoïd – ce que d’aucun considère comme le plus faible des albums de Devin. Ca ne pourra donc être que mieux… ou pas.