The Haunted – Exit Wounds

Marco Aro est de retour! Sortez les casques! Prenez vos pelles, ça va tartiner! C’est bas du front, c’est ça que c’est bon! Hé ouais!

Après l’implosion de The Haunted suite au psychodrame qui a suivi le départ de Peter Dolving, suivi peut de temps après par Per Möller Jensen et Anders Björler, on pouvait légitimement penser le groupe mort.

Mais au fond de moi, je me suis mis à espérer le retour au micro de Marco Aro, mon chouchou, le mec qui selon moi doit être le brailleur de The Haunted. Parce que The Haunted c’est Thrash, du Thrash, qui laboure, qui envoie des patates bref c’est pas fin mais c’est assumé. Ce n’est pas le laboratoire d’expérimentation de ce bon Peter Dolving – je n’ai rien contre le bonhomme hein mais la direction qu’il a fait prendre à The Haunted m’a presque dégoûté du groupe. Je vous renvoie d’ailleurs aux différentes chro que j’ai pu faire sur le sujet où je m’en donne à cœur joie. En gros vous l’aurez compris, j’ai choisi mon camp: je suis pro Aro (un peu comme je suis pro John Bush chez Anthrax mais c’est un autre débat). En plus du retour de Marco Aro, les nouvelles recrues sont Ola Englund – génial shredder passé vite fait chez Six Feet Under – et Adrian Erlandsson… qu’hélas on ne présente plus tellement il est partout et surtout nulle part vu la vitesse à laquelle il se fait jeter des groupes où il passe. En fait le mec ne doit sans doute sa présence ici qu’au fait qu’il joue dans At The Gates avec le jumeau Björler restant dans The Haunted. Mais passons.

Bon alors ça dit quoi ce Exit Wounds? Ca dit qu’on retrouve le The Haunted de la période Made Me Do It/One Kill Wonder en peu moins teigneux. C’est gras, ça laboure mais on sent encore ici et là des réminiscences de l’ère Dolving. C’est un peu plus mélodique et on perd ce côté « direct à la mâchoire » qui met  K.O. technique au bout de 30 secondes. Est-ce que c’est mal? Pas sûr, un titre comme Eye Of The Storm fonctionne plutôt pas mal, d’ailleurs il me fait pas mal penser à Lamb Of God dans sa structure et ses arrangements, peut-être pour ça que ça passe si bien. Oui mais voilà, il ne suffit pas de sortir la boîte à baffes pour que ça le fasse.

Très franchement, de vous à moi, si il n’y avait pas écrit The Haunted sur la pochette de l’album, on ne ferait pas toute un histoire d’Exit Wounds tant son contenu est « générique ». C’est bien d’envoyer des bûches, encore faut-il que se soit inspiré et pour un titre qui a un petit truc en plus, on en a 2 voir 3 facilement dispensable. C’est d’autant plus dommageable qu’avec 14 titres au compteur, il y avait peut-être un peu de tri à faire afin d’en garder seulement une grosse dizaine. Par exemple entre This War et Time (Will Not Heal), vous gardez laquelle? Moi c’est tout vu. Enfin, pourquoi avoir été mettre au fond de l’album Trend Killer? Je veux dire que, merde! Quand on invite les copains, on en fait un produit d’appel et pas un truc honteux qu’on va cacher au fin fond de la tracklist, surtout avec un morceau aussi bon.

The Haunted revient donc aux affaires avec album certes imparfait mais plein de promesses pour l’avenir. Je le veux vois un peu comme un album de transition sur lequel le nouveau line-up prend ses marques en attendant le prochain disque qui sera sans doute infiniment meilleur.
Mais nom de diou, que ça fait du bien de retrouver ce The Haunted là! Celui qui met des pains dans la tronche et qui éventuellement pose les questions après.