1992 c’était il y a 20 ans (j’adooore jouer les Captain Obvious) et cette année là – sur un air de Claude François – marquait le début d’une période fast pour le Metal.
Ca méritait bien de faire le point!
Pour moi 1992 c’est un été au Texas, la Dream Team aux J.O. de Barcelone, Wolfenstein 3D, la Super Nintendo, ma deuxième 3ème, mon premier disque de groupe chevelu… BREF tout un tas de souvenirs dont on se fout éperdument. En revanche ce dont on ne se fout pas, se sont les albums qui ont vu le jour en cette belle année.
Quand je parlais du début d’un période fast, je faisais allusion à la fin de la période Glam Rock qui n’en finissait plus de se mordre la queue, à l’avènement du Grunge, courant duquel dériverait bientôt toute une nouvelle scène indé aux USA mais qui accoucherait également quelque temps plus tard (et de façon très indirecte) du Nu Metal.
Formation / Reformation / Déformation
Au chapitre carnet rose, l’année 1992 a été fertile, ainsi de beaux bébés ont vu le jour mais aussi d’autres dont je me serais bien passé à titre personnel. On peut donc citer en vrac les formations de Machine Head, Gorgoroth, P.O.D., Sevendust, Stone Sour, Moonspell, Edguy ou encore Black Label Society.
Du côté des explosions en vol on peut notamment retenir celle de Ratt, White Lion, Europe (ce n’était cependant pas leur final countdown arf arf) et le premier split d’Atheist.
Toujours dans la catégorie divorce: Vince Neil quitte Mötley Crüe, Lombardo laisse son siège derrière la batterie de Slayer à Paul Bostaph et Phil Taylor laisse lui aussi son siège de batteur de Motörhead à Tommy Aldrige dont l’intérim sera courte puisque Mikkey Dee prendra sa suite immédiate.
The big hits
Plein de grosses sorties donc et je vais attaquer ma petite liste par un double live dantesque que chacun se doit de posséder! Je veux bien entendu parler du double live d’AC/DC.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ZgqJ7YcrotA[/youtube]
Voila, je pense qu’il n’y a rien de plus à dire, si ça ne vous donne pas envie… allez donc vous faire voir.
Pendant qu’At The Gates invente le death mélodique du côté de Göteborg en sortant son premier album (The Red in the Sky Is Ours), Alice in Chains sort Dirt.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Nco_kh8xJDs[/youtube]
Méga baffe venu de Seattle dont la musique parle d’elle même. Would? c’est la sublime conclusion d’un album hors du commun – et non je ne suis pas objectif du tout.
Les quasi inventeurs du Metal, Black Sabbath, sortent Dehumanizer, leur seizième album mais avec Ronnie James Dio au chant et Vinnie Appice à la batterie en lieu et place d’Ozzy et Bill Ward. Dans un registre un peu différent Bon Jovi attaque la falaise avec l’ultra populaire Keep the Faith dont le single éponyme sera un carton planétaire. Autre carton, mais cette fois auprès du L.A.P.D.: le premier opus de Body Count sobrement intitulé Cop Killer. Le disque déclenchera un tollé à sa sortie non seulement à cause de son titre bien provoque mais aussi de la chanson qui va avec. Ice-T et ses potes métalleux du ghetto n’ont pas fait dans la finesse, n’empêche qu’au delà des paroles, Cop Killer est d’une efficacité sans pareil!
Cop killer! Better you than me!
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QPNDzeK5KQw[/youtube]
Le groupe devra néanmoins ressortir l’album sous un nouveau titre et sans la chanson polémique. Culte pour certains, dispensables pour d’autres, Cop Killer pose néanmoins les bases de ce que se sera la fusion Rap/Metal des années à venir.
Autre groupe qui ne fait pas dans le fin : Cannibal Corpse. Car oui mes petits amis c’est en 1992 qu’est sorti le classique Tomb of the Mutilated avec les célèbrissimes Hammer Smashed Face, I Cum Blood et Necropedophile. C’est fin ça se mange sans faim. A peine plus fino, Deicide sort le supersonique Legion qui en 28 minutes met presque tout le monde d’accord. Toujours dans un registre bas du front et bien cliché, je ne peux évidemment pas passer sous silence Urban Discipline de Biohazard. Clip culte si il en est – un petit pimousse à celui qui le termine sans exploser de rire.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9n-XnSoAneU[/youtube]
En Europe, le Death Metal confirme qu’il ne va pas tarder à devenir un genre majeur puisqu’Unleashed en Suède essuie les plâtres avec son premier opus Shadows in the Deep tandis qu’en Pologne Vader voit le jour et sort The Ultimate Incantation. Hypocrisy accouche aussi de son premier album Penetralia. De l’autre côté de la frontière suédo-norvégienne, Immortal fait de même avec Diabolical Fullmoon Mysticism. Plus au sud, Iron Maiden met un taquet géant à tout le monde avec Fear of the Dark.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QMWAsS2xP7E[/youtube]
Toujours plus au sud, en Suisse plus précisément, Celtic Frost sort Parched With Thirst Am I and Dying dont Obituary reprendra le titre Cercle Of Tyrants. Du côté de New-York, Dream Theater en sera à second opus (Images and Words) tandis que du côté de San Francisco Exodus en sera au cinquième avec Force of Habit. Vers de Los Angeles, Faith No More enregistre Angel Dust tandis que Fear Factory déboule avec Soul of a New Machine.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hHydZPFlf2g[/youtube]
Retour à l’autre bout des USA avec Revenge! Seizième album (!!!) de Kiss et surtout le premier sans Eric Carr, batteur original du groupe et décédé d’un cancer – le 24 novembre 1991, le même jour qu’un certain Freddy Mercury. De leur côté, Mustaine & co enquillent et passent la cinquième avec le gigantesque Countdown to Extinction!
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x246io_megadeth-symphony-of-destruction_music[/dailymotion]
Toujours dans les gros calibres, Ministry sort rien de moins que sa masterpiece: Psalm 69: The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yuk62WtK4sk[/youtube]
Motörhead expédie les affaires courantes avec March or Die et le classique Hellraiser. Quant à Pantera et Vulgar Display of Power, j’y reviendrais plus tard dans l’année avec la sortie de l’édition anniversaire. Bon ok allé pour la route!
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1Dv8TCxSnuw[/youtube]
Enfin Rage Against the Machine gifle la planète Rock avec un premier brûlot dévastateur et à l’instar de Body Count, montre que Rock énervé et Rap peuvent faire bon ménage.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=bWXazVhlyxQ[/youtube]
Plus conformiste mais aussi beaucoup plus fun, America’s Least Wanted d’Ugly Kid Joe permettra à mes jeunes oreilles de s’habituer au son des guitares.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=byEGjLU2egA[/youtube]
1992 vous a plu? alors vous allez adorer 1993 et 1994! Voir peut-être même aussi 1995.
On en reparle dans un an pour 1993.
Julien
Sympa comme article. Bravo !
Perso, le métal des années 90 me manque : à l’époque, c’était plus facile de s’y retrouver, tout était axé sur le riff et le groove, et il y avait moins de mecs qui hurlaient.
Aujourd’hui, il y a trop de sous-genres, et quand dans 20 ans des mecs voudront faire une rétrospective des années 2011 ou 2012, je me demande bien ce qu’ils arriveront à trouver comme albums évidents que tout le monde connaît.
NicKo
Merci 🙂
Ceci dit, à l’époque il faut voir aussi qu’on sortait du glam et que c’était la première fois que l’industrie musicale usait un genre jusqu’à la corde.
La suite on l’a vu, rebelote avec le NuMetal et puis l’avènement d’internet à tout changer.
Comme tu le faisais remarquer, aujourd’hui il y a beaucoup de sous-genre car chacun veut se démarquer des autres, ça montre aussi l’évolution des mentalités. Avant tu avais le moule dans lequel tout le monde voulait rentrer, aujourd’hui on refuse le moule sous couvert de rébellion alors qu’en fait ça ne montre que l’individualisme forcené de chacun.
Et pour finir, je pense aussi que musicalement, à l’heure actuelle, plus personne ne prend de risques (pour un tas de raisons). Le jour où un groupe fera un truc neuf que tout le monde reprendra à sa sauce, on pourra de nouveau dire « ok ce skeud là il est incontournable ». En ce moment c’est le creux de la vague niveau créativité et puis l’industrie du disque n’aide pas non plus, avec son modèle économique archaïque et cette idée de faire un max de fric le plus vite possible… c’est comme dans le cinéma, tant que les marketeux tiendront la baraque, les créatifs seront muselés.