C’est coincé sous les toilettes de loges de la Boule Noire et pendant le soundcheck des émos *insérez vannes foireuses ici* boys de From First To Last que je retrouve Thomas Noonan, batteur surexcité de 36 Crazyfists. Littéralement monté sur ressort, c’est dans un état d’euphorie total que ce charmant garçon répond à des questions qui étaient tout sauf prévues au départ. Oui il et comme ça Thomas, complètement imprévisible.
NicKo : Ca fait plaisir de vous revoir chez nous, ça fait un moment qu’on vous attendait!
Thomas: Merci c’est sympa 🙂
NicKo: Il y a 2 ans de ça, au même endroit, vous étiez la première partie, maintenant vous êtes la tête d’affiche. Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis lors?
*grondement sourd, les émos font du bruit de l’autre côté du mur*
Thomas: ben en fait pas grand chose en fait, on est les mêmes, on a muri, on fait toujours la musique qu’on aime…
*Et là c’est le drame une partie de sa réponse est couverte ainsi que les 2 questions suivantes par l’assoudissant vacarmes de qui vous savez.*
NicKo: En regardant l’artwork de A Snow Capped Romance, je lui ai trouvé un air de famille avec celui du dernier Killswitch Engage…
Thomas: Mouais… tu sais le dessin c’est pas trop mon truc donc à vrai dire je ne m’y intéresse pas trop. Tant que la musique est bonne c’est ce qui compte. Je ne pense pas que les gens achètent des disques juste parce que la pochette leur plaie… ou alors je m’inquiète (rires). Pour en revenir à KSE, ça a été un gros problème. On venait de finir l’album et Mike D. (bassiste de KSE) nous a appelé en disant « les mecs je suis navré si j’avais su j’aurais fait quelque chose de différent ». Nous on était là « mais de quoi il parle? » Finalement on a appris que pour une raison ou une autre, Roadrunner ne leur a pas montré notre artwork, car notre album était fini avant le leur. C’est encore une connerie d’histoire de business… au final je t’avouerais qu’on s’en fout un peu. KSE sont nos potes, on ne peut pas les blâmer pour un truc dont ils ne sont pas responsables.
NicKo: Vous n’avez pas peur qu’il y ait confusion et qu’on achète l’autre album au lieu du votre?
Thomas: Si en fait ça nous pose un énorme problème: ils vendent plus que nous !!! (là il explose de rires) Sérieusement je ne pense pas. KSE est déjà très connu donc ça ne doit pas avoir eu d’impact sur les ventes. Mais on les aura un jour (rires).
NicKo: Ils ont joué ici il y a quelques temps…
*me coupant la parole*
Thomas: Oui avec Twelve Tribes. Adam (Twelve Tribes – chant) nous a dit que c’était énorme et que tout le monde s’est régalé. Je suis ravi pour eux ils le méritent! En fait Howard est venu nous voir à Londres hier soir. Il a pris l’avion exprès pour ça.
NicKo: carrément?
Thomas: Oui c’était excellent. On a tout retourné (rires).
NicKo: Dans KSE ils sont à fond sur les blagues et les conneries en tout genre. Ce matin je regardais le clip de Bloodwork et j’ai retrouvé le même style de délire, c’est votre trip aussi?
Thomas: Plus ou moins. En fait le réalisateur est venu nous avec son idée et il voulait faire un truc original. Il nous a montré ça et on a adoré. En plus on devait avoir un mec du Wu Tang Clan en guest mais cet andouille c’est fait arrêté le jour du tournage en Floride. Ca ne nous a pas empêché de partir dans notre délire et de sortir du cliché des groupes métal. Pkutôt que de jouer à « qui aura l’air le plus tough », on joue à « qui se prend le moins au sérieux ». Pour tout dire je suis super fan des clips de Blink 182. Ho my god, je les connais par coeur mais chaque fois c’est un grand moment de bonheur.
NicKo: Vous êtes connu pour venir du pays des ours blancs…
Thomas: marrant que tout le monde prenne la peine de nous le rappeler. Comme si on allait l’oublier! (rires)
NicKo: …c’est ce qui fait votre charme, ce côté bûcheron, ça plaît beaucoup.
Thomas: (hilare) tu m’étonnes!
NicKo: et donc j’ai lu que Brock disait qu’il y avait une scène métal plutôt dynamique là-bas. Penses-tu que des groupes de chez vous puisse émerger grâce à votre popularité?
Thomas: Tu sais, il y a un groupe de là-bas, Subconcious, qui a fait comme nous et déménagé à Portland. Ils sont entre 16 et 18 ans, ils sont supers jeunes mais ils en veulent. On fait tout ce qu’on peut pour les aider mais pas seulement eux. Chaque fois qu’on retourne jouer chez nous on se débrouille pour avoir un groupe différent en première partie. C’est peu de chose mais on fait ce qu’on peut à notre échelle car il y a beaucoup de talents là-bas. Il faut juste prendre la peine de les trouver. Si je suis ici en face de toi c’est parce qu’un des mecs de Skinlab a pris cette peine, KSE dans une certaine mesure a contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Je pense que c’est un juste retour des choses.
NicKo: Et en dehors du groupe, est-ce que c’est quelque chose sur lequel vous travaillez?
Thomas: Oui un petit peu. Ca va peut-être t’étonné mais chaque CD qui nous est donné aux concerts, chaque démo qu’on peut recevoir, on prend la peine de l’écouter. Si on trouve ça bien on fait tourner. Ca peut être auprès de nos amis, auprès d’autres groupes et même des fois des labels car il y a du potentiel dans certains de ces groupes.
NicKo: C’est seulement la seconde fois que vous venez en Europe, je ne parle pas de l’Angleterre qui est à part, vous n’avez pas tellement de promo. On dirait que vous n’avez pas envie d’être connu?
Thomas: Ha mais j’aimerais qu’on soit énorme! Seulement tu sais, il y a tellement de groupes qu’il est difficile de percer de nos jours. On tourne comme des malades, on fait tout ce qu’il faut pour. Dans certains pays ça marche et pas dans d’autres. Mais en même tu sais, on ne travaille pas trop là-dessus.
NicKo: C’est un peu contradictoire. Vous voulez être gros mais vous ne faite rien pour.
Thomas : Ouais c’est vrai. On aimerait être dans cette position où tu te fais un max du thunes Mais en même temps, on est tellement content de ce qui nous arrive, content d’être en Europe, content d’être headliner que je ne sais pas si on serait vraiment plus heureux en jouant dans un stade. Si ça arrive je ne cracherais pas dessus mais pour l’instant on se dit que tout ce que l’on a c’est génial et que si on a plus un jour se sera du bonus.
NicKo: qu’attends-tu du concert de ce soir?
Thomas : je n’en ai aucune idée (rires). Tout ce que je sais c’est que c’est tout petit, qu’il va faire chaud et qu’on va se donner à fond.
NicKo: t’as oublié de dire que c’était « sold out »!
Thomas : (surpris) Non?
NicKo: bah puisque je te le dis!
Thomas : alors ça c’est génial! Tu vois ce que je t’expliquais y’a 2 minutes? C’est pour ça que je fais ça pour avoir des surprises comme celle-là. Ca c’est cool. Je suis tout excité maintenant!
NicKo: Quels sont vos projets après cette tournée?
Thomas : On retourne chez nous. On est censé écrire le prochain album mais comme c’est l’anniversaire de Brock, on va aller à Las Vegas, claquer de l’argent u’on n’a pas et se mettre dans un état pas possible (rires). Le truc c’est que ça, il ne le sait pas (rires). On va tacher d’amener Twelve Tribes avec nous pour cette virée. Après ça, on va finir le disque.
NicKo: Que peut-on attendre de ce disque ?
Thomas: Du mieux! Je pense qu’on s’est amélioré grâce à nos tournées. En fait, on fait pareil que maintenant mais en mieux. Je me sens plus à l’aise quand j’enregistre, mon jeu c’est amélioré, je prends plus de plaisir… je dis ça pour moi mais c’est également vrai pour les autres. Brock a eu de bonnes idées pour les compos mais ça va demander encore pas mal de travail. Pour l’instant on ne se focalise pas sur ce qu’en penseront les fans, si ils aiment c’est bien sinon… tant pis!
NicKo: T’as l’air un peu paumé qu’en t’en parles.
Thomas: Oui et non. Oui parce qu’en ce moment je suis en tournée et que je n’ai pas trop la tête à ça alors que d’un autre côté j’ai hâte d’y être! T’as raison c’est un peu confus pour moi là (rires).
NicKo: Une petite dernière pour la route?
Thomas: Ok
NicKo: Quelle est la question la plus con qu’on t’ait posé en interview ?
Thomas : (rires) Excellente celle-là! Et bien en fait je fais très rarement les interviews, celle-là doit être la seconde depuis 2 ans, donc j’ai eu la chance de ne jamais avoir de questions de ce genre. Quoique je pourrais bien commencer avec toi! (rires)
Merci à Thomas et Roadrunner France.