En juillet 2016, je m’étais dit que je m’autorisais un gros pétage de plombs, et que j’allais enfin partir me faire cette croisière de l’extrême (extrêmement loin, extrêmement cher, extrêmement décalée entre l’environnement et la musique, extrêmement ensoleillée par rapport à Dublin, etc.).
C’était clair dès le départ, ça devait rester une expérience unique, surtout qu’une bonne partie des groupes m’indifférait ou me donnait envie de mourir (cc sava bi1 Amaranthe), alors sachant que chaque groupe donne deux concerts…
Pas de bol, la première dose rend accro, en fait. Dès le débarquement du bateau, j’étais quasi certain d’y retourner, et après avoir eu Meshuggah en premier groupe annoncé pour l’édition 2018, mon retour était acté. Il faut bien comprendre que si l’on s’arrête aux simples groupes et à la musique, ce fest ne mérite pas le pognon qu’il coûte; mais ce qui fait sa force, c’est vraiment toute l’expérience qu’il propose, au sens large. Mon moment le plus mémorable de l’édition n’était même pas musical, ça a été la plongée avec palmes et tuba au dessus d’un récif corallien au large de l’île Grand Turk, suivie d’un tripotage de raies au bord de l’eau.
C’est d’ailleurs un excellent exemple de la contradiction complète de cette croisière : pour me prendre cette claque devant un paysage sous-marin magnifique, j’ai dû faire un vol intercontinental et prendre un bateau de croisière, difficile de faire pire niveau environnemental. Mais quelque part, c’est raccord avec des concerts de metal parfois extrême sur un immense paquebot de croisière.
En plus, j’ai pris mes aises cette année, et pris plusieurs jours de vacances sur place avant et après la croisière. Ça permet vraiment de se plonger dans l’ambiance, des groupes de festivaliers (et parfois de groupes jouant sur le bateau, comme les égouts à alcool de chez Korpiklaani) se retrouvant presque tous les soirs à divers endroits autour de Miami, dans une ambiance vraiment relax. Même en étant ultra réfractaire au « communautarisme metalleux » où tout le monde est censé être cool et s’aimer « parce qu’on aime la même musique » (NON et va te fourrer ton dernier collector d’Alestorm dans le cul), c’est impossible de rester dans son coin et de ne pas passer une bonne soirée.
Le Pool Deck au tout début de l’installation, finalisé, et vu de l’arrière pendant un groupe de merde.
BREF – toute cette intro pour dire que tout ce qui se passe en dehors de la musique est au moins aussi important que la musique elle-même. Mais c’est très difficile à décrire, il faut vraiment avoir déjà plongé dans le bain pour comprendre. En tout cas, si des groupes vous intéressent dans le line-up et que vous avez beaucoup d’argent à claquer, je vous encourage vraiment à tenter l’expérience au moins une fois.
Et sinon, la musique dans tout ça ? Eh bien, allons-y.
LE GROUPE VAINQUEUR DU FEST
Dark Tranquillity
Ça faisait un bail que je n’avais pas revu mes petits Suédois, et vu que leur tournée européenne faisait l’impasse sur l’Irlande, hors de question que je les loupe. Surtout que je sais par expérience qu’ils sont excellents sur scène, il y a peu de groupes aussi constants qu’eux dans la qualité, que ce soit sur album ou sur scène.
Et bordel de merde, ils ont mis (presque) tout le monde à genoux, une véritable leçon sur scène, avec le charisme fait rouquin qu’est l’immense Mikael, qui tient la baraque comme personne et prend toujours autant de plaisir que s’il venait de sortir son premier album. Il est parfait dans son rôle de chanteur et de frontman, viendra au contact du public et tendra 2-3 fois le micro dans la fosse. A côté, le groupe parait fatalement en retrait, même si eux aussi sont bien dedans en plus de tout caler au millimètre près.
Le premier concert était de nuit sur le Pool Deck (la plus grande des 4 scènes, et la seule en extérieur), dans une ambiance parfaite pour eux, et ils ont claqué un set imparable mais sans surprise, proche de ce qu’ils font sur leur tournée. Le deuxième set, dans l’Alhambra Theater, s’est déroulé dans la salle remplie à bloc, mais surtout avec une énergie démente; en plus, le groupe a eu le bon goût de faire varier la setlist, et aura même ressorti la vieillerie Lethe (The Gallery, les gars) dédiée à Corpsegrinder qui est fan de la chanson ! En réponse aux vagues d’énergie incessantes, Mikael a affiché un sourire encore plus large qu’au show précédent, et a mis ses propres potars sur 11, pendant que ça volait (littéralement) dans tous les sens. Le concert aurait pu durer une heure de plus que personne ne l’aurait senti passer, portés par la folie ambiant. Pourtant je savais qu’ils allaient tabasser, mais pas à ce point…bordel, la claque ! Et au vu de l’immense majorité des retours entendus sur le bateau, je ne suis pas le seul à me l’être ramassée.
LE CONCERT VAINQUEUR DU FEST
Benighted – 1er set (Pyramid Lounge)
Ben oui, DT a été le meilleur groupe de la croisière, mais ils échouent d’un rien pour ce qui est du meilleur concert et laissent cet honneur à Benighted, dans un style autrement moins subtil. Pourtant, les conditions n’étaient pas vraiment favorables pour nos franchouillards : le Pyramid Lounge est la plus petite salle, très basse de plafond donc avec un son souvent « écrasé » et une (très) petite scène à hauteur de public; en plus, le groupe aura vécu un cauchemar technique lors de leur mise en place -notamment avec leurs trigger batterie- et commenceront avec un peu plus de 5 minutes de retard, en étant visiblement sur les nerfs entre les soucis et l’horloge qui tourne.
Paradoxalement, c’est sans doute ce qui a permis à ce concert de défoncer les cerveaux avec autant de force: il y avait une urgence et un énervement palpables, le groupe a débourré tout du long en perdant aussi peu de temps qu’il était humainement possible entre les morceaux. Le chanteur était parfait dans son rôle de névrosé bourré de TOC inquiétants, tout le groupe d’ailleurs avait l’air d’avoir coupé leur cocaïne avec de la testostérone de requin-tigre. Et les inconvénients de la salle se sont transformés en avantages, du fait du contact direct du groupe notamment, étant positionné tout devant je me suis pris des murs de violence en pleine gueule les uns après les autres pendant 40 grosses minutes.
Je les avais déjà vus au Hellfest et je savais que c’était un groupe tueur sur scène, mais là tout était réuni pour ce concert, y compris tout le négatif qui au final s’est transformé en « positif » (du point de vue du public, à mon avis le groupe ne doit pas garder un si bon souvenir de ce concert !).
Et si leur deuxième concert a été très bon, la salle beaucoup plus grande ainsi qu’une setlist trop identique au premier show ont fait que si je l’ai vraiment aimé aussi, on était à des kilomètres de la tension/folie du premier concert.
ILS COMPLETENT LE TOP 5
Exodus
Et dire que j’ai failli passer complètement à côté…alors que je les attendais impatiemment, je suis parti après une petite demi-heure de leur premier concert. Pour une raison que j’ignore, je n’ai pas du tout réussi à accrocher alors que j’aime beaucoup sur album, et je suis finalement parti pour voir la fin d’October Tide.
Du coup, je suis allé à leur deuxième concert sur le Pool Deck limite à reculons, et mes doutes ont été balayés en moins d’une minute. Cette fois c’était bon, j’ai sauté à pieds joints dedans, et Exodus a donné une leçon de bottage de cul sauce thrash pendant leur heure de set. La setlist a superbement bien marché (et j’ai enfin vu Toxic Waltz sur scène !), Zetro avait toute la fosse qui lui mangeait dans la main, les gratteux ont envoyé quelques paires de soli bien sentis… Histoire de faire les choses bien, ils ont aussi fait profiter des potes sur scène, comme Andreas Kisser de Sepultura ou le chanteur de Vital Remains qui sont venus filer un coup de main. Les grand-pères n’ont toujours pas rangé leurs tromblons, et ils savent toujours y faire pour ce qui est de tirer dans le tas en faisant mouche.
October Tide
Je n’avais jamais entendu parler d’eux avant l’annonce de leur présence sur le bateau, alors qu’il s’agissait pourtant d’un groupe fondé par des membres de Katatonia quand ils s’étaient brièvement séparés/mis en pause dans les années 90. Et du coup, leur style très proche d’un Brave Murder Day mélangé avec quelques touches plus modernes (par contre, aucune trace de chant clair) avaient été une de mes grosses découvertes de 2017.
Ils faisaient partie de ma liste « à voir absolument », et ils n’ont pas déçu du tout – tout l’inverse, même.
Entre le bout de concert vu après Exodus et leur 2e concert complet, j’ai été happé par leur doom, et le groupe tient parfaitement la scène même s’ils n’ont repris les concerts que très récemment. J’ai notamment été impressionné par le chanteur, au timbre de voix étonnamment proche de Mikael Åkerfeldt, à l’époque où celui-ci dominait le chant death metal de la tête et des épaules. Pour moi qui suis amateur de doom pile dans cette branche, j’en aurais bien repris une ou deux parts.
Necrophobic
Un de ces nombreux groupes dont j’ai beaucoup entendu parler, plutôt en bien dans leur cas, et sur lesquels je n’ai jamais pris le temps de me pencher. C’était l’occasion de faire un rattrapage express, leur premier concert étant en plus le premier de la deuxième journée, sans aucun concurrent jouant en même temps. Et force est de constater qu’ils méritent largement leur bonne réputation, qu’est-ce que c’est efficace sur scène ! Alors que je suis super difficile sur le dosage entre mélodies et agression dans ce style, leur black/death tape pile dans la zone qui fait que putain, ça marche. En plus, ils ont une grosse présence sur scène, et malgré l’heure matinale foutront un gros coup de pompe cloutée dans la face de ceux qui sont arrivés la gueule enfarinée. Et leur deuxième concert fut du même tonneau, un modèle de carton plein, pas un coup n’est tombé à côté de la cible.
ILS ONT BIEN ASSURÉ, VOIRE BOURRÉ L’OIGNON EN PUISSANCE
Majestic Downfall
Une découverte pour moi, ce groupe mexicain donnant dans le doom/death m’avait impressionné sur la chanson que j’avais écoutée un peu au hasard avant la croisière. J’ai raté leur premier concert pour cause de show à 4h du mat’ avec rien de bien pour m’aider à tenir le coup si tard, donc rattrapage organisé au Pyramid Lounge, que j’ai appris à vraiment aimer alors que j’ai trouvé cette salle à chier la 1e année.
Le groupe est véritablement porté par son chanteur/bassiste qui vit vraiment sa musique sur scène, et tiendra une performance vocale de premier ordre. La basse était elle aussi objet de curiosité : c’était une Rickenbacker à la Lemmy, et c’était un peu bizarre d’entendre un son de basse super proche de Motörhead dans leur doom/death.
La musique du groupe est majoritairement lente, voire suffocante par moment, et parsemée de quelques accélérations allant jusqu’aux blast, mais en gardant cette lourdeur et cette sensation d’écrasement que totu fan de doom extrême connait bien. Les morceaux sont longs mais très bien construits, les mélodies/arpèges et les passages violents s’enchaînent fluidement, et pour le final le chanteur aura sorti des cris pas vraiment humains avant de partir, suivi par chaque instrument un par un qui s’éteint. Il m’a bien fallu arbitrer au moment de faire le bilan (calmement), mais ils ont été proches, très proches de finir dans le top 5.
Obscura
Le premier concert a été gâché par un son très moyen, mais aussi/surtout par un élément inattendu : l’attitude d’autiste complet du guitariste, autant à sa place qu’un coussin péteur sur la chaise d’une veuve pendant un enterrement. Le genre de vision qui, une fois qu’elle t’a accroché l’oeil, refuse de quitter ton cerveau et te rend incapable de te concentrer sur le reste. A tel point qui j’ai fini par partir du concert après moins de 20 minutes.
Le 2e concert a eu lieu au Pyramid Lounge, et une fois encore, la salle a complètement changé l’énergie du concert et la musique du groupe prend une toute autre ampleur. Même Autiste 1er, sans être devenu une bête de scène faut pas déconner, y met de l’énergie et se prendra à sourire une paire de fois. Musicalement, leur death (très) technique est remarquablement délivré, et comme dit précédemment la puissance dégagée dans cette salle est largement supérieure aux plus grandes scènes.
Un mot spécial pour Steffen, qui est vraiment impressionnant tant à la guitare qu’au chant, et est aussi un très bon frontman. Ce qui contrastera beaucoup avec le clinic où il avouera de lui-même être un gros nerd, qui est aussi déchaîné sur scène que tout poli et timide une fois sa guitare posée.
Benediction
Leur death à l’ancienne est parfaitement passé, bien aidé par leur chanteur (accessoirement le dément qui hurle aussi pour Anaal Nathrakh) qui enverra quelques vannes qui feront mouche dans le plus pur style british et se moquant de l’âge du groupe. Le premier concert sur le Pool Deck sera un concert « classique » et 100% efficace, et le 2e concert insistera beaucoup sur les chansons plus anciennes, avec des relents punkisants un poil grind qui feront leur apparition. Dans les deux cas, si je ne me suis pas jeté sur leurs CD depuis, j’ai passé deux très bons concerts avec un groupe plein de maîtrise.
Exhumed
C’est avec eux que j’ai entamé les hostilités pour l’édition 2018, dans le Pyramid Lounge en plus, et quelle mise en jambes ! Jouer dans la plus petite salle leur convenait parfaitement, et leur death virant au grind cale direct les indicateurs de violence vers la zone rouge – exactement ce dont le bateau avait besoin. Le son est plutôt bon en plus, avec juste ce qu’il faut de saleté pour rendre justice à leur musique.
Je suis allé en reprendre une deuxième dose d’ailleurs au Studio B tellement j’ai aimé, et encore une fois, le concert n’avait pas la force de frappe de celui dans la Pyramid Lounge – même si Exhumed n’aura certainement pas démérité, loin s’en faut. Je l’avais dit dans mon compte-rendu du Hellfest, ça n’a pas changé : Exhumed est une valeur ultra sûre du bottage de culs.
Cannibal Corpse
C’est sans surprise, quand on les a vus une fois on les a vus dix fois, à tel point que je ne vois pas vraiment quoi dire de plus. Rien ne ressemble plus à un concert de Canniboule qu’un autre concert de Canniboule, avec le même menu qui revient : Corpsegrinder en mode hélico quand il ne vomit pas son intestin dans le micro, des musiciens adeptes du headbang tout en jouant des parties vraiment pas évidentes (Alex Webster est vraiment monstrueux), des plans et des riffs à s’éclater les cervicales, et en dessert un Hammer Smashed Face qui fait sauter les quelques dents qui tenaient encore en place.
Et le pire, c’est que c’est toujours aussi efficace. Par contre, je suis allé voir un seul concert sur les deux, mais je suis sûr de pouvoir copier/coller ce compte-rendu pour l’autre concert.
Wolfheart
Un groupe que je n’avais jamais pris le temps de vraiment écouter, et le fest était une occasion parfaite de leur donner leur chance. J’avais déjà prévu de faire l’impasse sur leur deuxième concert vu qu’Exodus jouait en même temps, et j’ai été chanceux, le premier concert étant au Pyramid Lounge, vous connaissez le topo : proximité immédiate des musiciens, grosse énergie, tout ça. Et le groupe m’a vraiment conquis, ça fait mal de voir qu’Amon Amarth rend fou tout le monde quand on parle de « viking metal », alors que Wolfheart leur pisse allègrement dessus.
On parle de death à la suédoise, mais bien plus couillu (et bien plus qualitatif) que ce que propose Amène un Mars, avec même un morceau carburant au blast beats de fort bel effet. Et les musiciens se défoncent vraiment sur scène, ça headbang sec pendant toute la durée du concert (batteur inclus), malgré des parties pas forcément évidentes à jouer. Si au final je n’ai pas regretté d’être allé voir le 2e concert d’Exodus vu comment il a déboîté, j’ai méchamment regretté de ne pas avoir pu remettre le couvert avec eux. Je dois définitivement me pencher sur leur cas.
ILS ONT BIEN ASSURÉ, MAIS C’EST PAS MON TRUC
Dans cette catégorie, on va trouver les groupes qui étaient vraiment bons et ont bien assuré sur scène, mais dont le style ne m’a pas parlé au final, tout simplement. Et mine de rien, il y aura eu un petit nombre de groupes dans ce cas, où j’ai presque regretté de ne pas aimer plus. Une histoire de goûts peu/pas compatibles, certainement pas de qualité.
En vrac :
_Evergrey: excellents dans leur mélange de metal moderne et plutôt sombre avec du heavy traditionnel. Problème : je n’aime pas du tout le heavy. S’ils ne gardaient que la partie moderne, nul doute que je serais fan.
_Insomnium: j’avais essayé plusieurs fois sur album sans accrocher, mais ils m’ont impressionné sur scène, c’est flagrant qu’ils sont très bons dans ce qu’ils font. A tel point que je me suis dit qu’il faudrait que je leur redonne une chance sur album.
_Aeternam et In Mourning: Excellents sur scène, donnant dans un style de metal moderne et original, mais dans un style qui ne me parle pas plus que ça.
Mention spéciale : Gyze
Un trio japonais qui joue du speed metal avec grosse influence Malmsteen/Marty Friedman, avec quelques influences plus extrêmes -j’oserais bien « bodomesques »- et un chanteur/guitariste virtuose torse nu qui aime prendre la pose. Si on rajoute la sensation d’écouter des génériques d’anime sauce metal par moments (pour de vrai), on se dit que ça sent la grosse catastrophe.
Mais, sans qu’on sache trop pourquoi, ça marche d’enfer avec eux. Même si j’ai pas accroché à leur style, fallait être aveugle pour ne pas voir que tout le monde se faisait emporter, le tout est de ne pas être allergique aux poses dans tous les sens. Ils ont clairement été la sensation du bateau, et se faisaient arrêter tous les 3 mètres pour prendre la pose avec des fans après leur premier concert. A vous de voir si c’est votre came ou pas, mais si ça l’est, vous allez vous régaler.
JE PENSAIS PRENDRE MA CLAQUE, CE FUT UNE DÉCEPTION
Meshuggah
Avant le fest, j’aurais tablé sur eux pour le meilleur concert, ou le meilleur groupe. Malheureusement, leur premier concert a été gâché par un son vraiment mauvais, il m’aura fallu tourner dans la salle pendant presque un quart d’heure pour trouver un endroit où on entendait vraiment distinctement ce qu’il se passait. Et comme le dernier quart d’heure se chevauchait avec le début du premier concert de Dark Tranquillity, j’ai passé mon temps à surveiller l’heure pour ne pas les louper, on fait mieux pour rentrer dans l’ambiance…
Pour le 2e set, je me pointe cette fois bien en avance, et me met direct à un endroit que j’avais repéré et où le son était constamment bon. Mais si le concert était très bon, clairement, ce n’était pas la claque prise jusque-là dans tous les autres concerts que j’ai faits d’eux…est-ce l’absence de Fredrik Thordendal? En tout cas, et pour la première fois, le groupe se mettait dedans niveau timing; au début j’ai cru que ça venait de moi, mais non c’était bien le groupe. Pas des pains énormes, plutôt des micro-décalages vite rattrapés mais bien présents, peut-être causés par des problèmes techniques de leur côté ? Mais quand on a été habitués à la machine de guerre implacable qu’ils ont toujours été jusque-là, ça pèse fatalement sur le ressenti d’un concert pourtant très bon. Je vais attendre de les revoir avec Thordendal de retour.
SepticFlesh
Je les ai découverts un peu sur le tard, et ils m’avaient mis à genoux les premières fois que je les ai vus. On dirait bien que la magie a été cassée, depuis : le groupe repose bien trop sur les samples, et le chanteur fait toujours semblant de jouer de la basse pendant que les lignes de basse samplées sont diffusées en même temps que les nombreuses pistes. Je n’ai presque pas l’impression d’être à un concert, plus de voir un enregistrement en 3D, impossible de rentrer dedans quand ça sonne aussi peu « vivant ».
Enslaved
Je les voyais sans problème dans mon top 5, tout ça pour me dire que ça y est, je décroche d’Enslaved comme j’ai pu le faire d’Opeth après Heritage. Les nouveaux morceaux ne passent pas vraiment le test de la scène pour moi, et l’ensemble de la setlist était au mieux discutable. Je suis allé aux deux concerts, deux fois je suis parti avant la fin, je pense que ça veut tout dire.
Autant pour Meshuggah je pense à l’incident sans suite, autant pour Enslaved je pense que quelque chose est cassé pour de bon. J’aurais presque pu les mettre dans la rubrique précédente, si ce n’était pas un groupe dont j’attendais tellement plus.
Kreator
Étant physiquement à la ramasse le premier soir, j’ai voulu aller me reposer un peu avant de voir leur set, et je me suis endormi comme une merde alors que je voulais vraiment les voir. Bien joué moi.
Et pour le 2e concert, le dernier de la croisière sur le Pool Deck, je suis apparemment bien isolé au vu des retours unanimes après leur concert, mais j’ai trouvé que ça manquait clairement de vie. C’était efficace à l’allemande, il n’y avait rien à reprocher individuellement à chaque membre, mais..ça le faisait pas pour moi, j’avais déjà vu nettement mieux de leur part.
Sepultura
La déception qui fait mal…mal, parce que j’aurais vraiment voulu aimer ce concert. Contrairement à la honte totale qu’est devenue la famille Cavalera, jouant sans aucune énergie ou passion en cachetonnant sur leur passé tout en refusant de l’assumer, Sepultura a encore la putain de passion. Et je pense surtout à Andreas Kisser, guitariste criminellement sous-estimé, dont la foi pour son groupe et sa musique crève les yeux. En plus, ils ont trouvé le remplaçant parfait d’Igor à la batterie avec Eloy Casagrande, qui a la même puissance et un style sauvage/tribal qui colle parfaitement à l’esprit Sepultura.
Malheureusement, le groupe a décidé de ne garder qu’une seule guitare, et c’est là que ça coince. La musique de Sepultura ne marche tout simplement pas en concert avec une seule gratte, et manque cruellement de puissance sur scène. J’ai tenu jusqu’à la fin de Desperate Cry, avec Eloy qui aura massacré ses pauvres fûts à la barbare, mais je me suis finalement résigné à partir même si ça m’a fait mal au coeur. Reprenez un deuxième guitariste les gars, et je reviens vous voir quand vous voulez.
Destruction
Sans être véritablement une déception vu que je n’en attendais pas monts et merveilles, le premier concert a été un gros échec, j’ai trouvé ça super plat, d’un quelconque affolant, je suis parti après un gros quart d’heure.
J’ai entendu le 2e set sur le Pool Deck pendant que je picol…me reposais sur le pont, et ça avait l’air largement mieux que le premier. Je suis allé jeter un oeil, et effectivement c’était plus du tout aussi mou, j’oserais même dire que ça envoyait pas mal. Du coup, je leur laisserai bien une vraie seconde chance à l’avenir.
LES MOURANTS
Goatwhore
J’étais totalement mort le premier soir, et le premier concert de Chèvrepute était à fuck o’clock (3h45 le matin), RDV pris pour leur deuxième concert. Surtout que j’en ai entendu beaucoup de bien sur scène, ils commençaient un quart d’heure avant la fin de Sepultura, mais ils avaient la priorité.
Las, en arrivant devant la salle, une sale rumeur parlant du chanteur malade à crever circule…et oui, le groupe arrive sans le chanteur, essaie de faire venir des membres du public pour chanter mais abandonne vite et plie les gaules. Bordel. De. Merde.
Triosphere
Il faut savoir que le fest a toujours pris soin d’inviter des groupes à chanteuse, ça fait partie de l’ADN du fest depuis le début. Et très honnêtement, l’immense majorité de ces groupes soit m’indiffère, soit me donne envie de mourir par ingestion de leurs tampons usagés. Mais pour une fois, je me suis pris à bien aimer ce que j’ai entendu de Triosphere avant de partir.
Premier concert : ça démarre pas mal du tout, mais il y a cette impression que le groupe joue un peu avec le frein à main. Et effectivement, dès la fin du premier morceau, la chanteuse dit qu’elle est malade et qu’elle n’est pas certaine que sa voix va tenir. Et le show va tourner court, deux chansons après elle préfère arrêter, et donne RDV pour le prochain show en s’excusant.
Manque de pot, le deuxième show ne sera pas mieux à ce niveau, après avoir essayé une chanson elle s’excuse encore, sa voix est vraiment trop limite…elle annonce direct que cette fois, elle a prévu le coup, et continuera à tenir sa basse pendant que des chanteuses d’autres groupes vont venir filer un coup de main pour le set. Sauf que merci, mais non merci.
ILS ÉTAIENT DANS LE COIN, ILS ONT JOUÉ, OUAIS COOL.
Aborted
Efficace, carré, et prévisible. Ils font leur taf, ils le font même très bien. Mais vu que c’est pas ma came sur CD, après les avoir déjà vus un certain nombre de fois sur scène, je commence à perdre intérêt.
Belphegor
On est dans la nuit de samedi à dimanche, un peu plus de 4h du mat’, et je n’arrive pas à dormir. En me promenant dehors je tombe sur Belphégor qui commence à jouer sur le Pool Deck, je veux rigoler un coup avant de retourner dans ma cabine. Sauf que, à ma grande surprise, Belphegor donne un authentique bon concert et rend vraiment bien sur la plus grande scène. Bon je n’ai jamais été fan et je ne le suis pas devenu, leur death/black est trop linéaire pour m’intéresser, et je suis parti bien avant la fin, mais après un concert honteux au Hellfest il faut aussi reconnaître quand ils assurent.
ILS ÉTAIENT DANS LE COIN, ILS ONT JOUÉ, C’ÉTAIT MAUVAIS.
Naglfar breton
Witchery cantonnais
Kataklysm (je gravity chie sur vos gravity blasts)
Korpiklaani
CONFLIT D’HORLOGE AVEC UN GROUPE PLUS INTÉRESSANT, JE SAVAIS QUE J’ALLAIS PAS AIMER, REPOS, MANGER, BOUGER, AUTRE EXCUSE
Le reste
JE VOUS SOUHAITE UNE GONORRHÉE FOUDROYANTE, ET QUE VOUS SOYEZ OUBLIÉS DE TOUS
Alestorm, Primal Fear, Psychostick. Vraiment, disparaissez du monde de la musique.
Bon…on se dit à février 2019 ? On se dit à février 2019.