AC/DC est de retour en France pour un nouveau tour de piste, probablement le dernier, et il eut été dément de ne pas claquer son RSA/chômage/salaire de clodo dans un ticket au prix indécent pour voir 5 puces s’agiter sur une scène gigantesque ou regarder un écran au milieu d’un stade décidément trop grand pour ce genre d’événement.

ACDC-SDF-2015Tout à commencer le 18 décembre dernier, quand une réunion dont je me tartinais royalement la raie se déroulait autour de moi alors que je faisais F5 comme un damné sur tous les sites vendant les précieux sésames. 10h00, tous les sites sont surchargés et affichent ce tristement célèbre écran « vous 824.635ème dans la file d’attente, merci de ne pas rafraîchir la page sous peine de perdre votre place ». Utilisant la technique dite du « je m’en bats la race » je rafraîchis la fameuse page à l’infini, me propulsant ainsi de la 8.736ème place à la 74ème (et pour le coup je suis sérieux) avant d’arriver à la tant attendu page du choix de la place. 90€ la pelouse Or? Bah tant pis je boufferais des pâtes. Je clique pour acheter et c’est le drame. Comment ça y’en a plus? Mais il est 10h02 et j’ai grillé la file d’attente!? Nom d’un fion! Bon ben tribune basse alors… Gné? Une place pelouse Or est déjà dans mon panier? Shut up and take my money!
Voila donc comment, dans les grandes lignes, je me suis retrouvé avec une place pour voir AC/DC au Stade de France le 23 mai, avec la petite satisfaction d’en faire rager certains qui se sont retrouvés parquer dans la pelouse pour « pauvres » *niark niark niark*

Blague à part, cette méthode qui consiste à créer une besoin artificiel pour vendre des places de concert à prix d’or avant d’annoncer une seconde date me débecte. C’est la dernière fois que je mets une telle somme dans une place de concert et accessoirement la dernière fois que je me farcis un concert en stade. Car soyons clair, si on est en pelouse « normale » et qu’on n’est pas là pile à l’ouverture de porte pour être tout devant (c’est-à-dire) au fond de la pelouse Or et donc à belle distance de la scène, on voit peau de zob! Et que dire de ceux qui se sont retrouvés en haut dans le virage opposé? Bref c’était pelouse Or/tribune Or or die pour voir autre chose qu’un écran.

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Et ce concert alors? Bah déjà, c’est en partant pour le stade, en prenant le temps de regarder une affiche du métro devant laquelle je passe 2 fois par jour que j’ai découvert que No One Is Innocent était de la fête. Les parisiens s’en sont brillamment sortis, surtout compte tenu des conditions très minimalistes auxquelles ils ont droit. Leur set très Rock/Fusion a fait le taff et le public ne s’est un peu réveillé que lorsqu’ils ont joué La Peau.

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La suite c’est Vintage Trouble, groupe californien de Rock, au sens classique du terme avec un touche Jazz pas désagréable. Ces 4 messieurs, en costume s’il vous plaît, ont assuré 45 minutes de show intéressantes. Le début plus Rock, très dansant a captivé la foule. La suite, un peu moins prenante il faut bien le dire, a vu le public décroché malgré un chanteur qui n’a pas ménagé ses efforts pour faire réagir un stade visiblement peu réceptif à l’anglais. Je reste cependant convaincu que c’est le genre de groupe qui doit se voir dans un petit club et que là ça doit méchamment poutrer. Surtout avec un frontman très « James Brownien » dans l’attitude.

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20h55, les 3 écrans de l’immense scène s’illuminent et balancent une intro vidéo qui annonce le début des hostilités. Le stade prend soudain vit, pire entre en fusion alors que sur scène déboule les héros de la soirée sous un déluge de pyrotechnie. Nous sommes partis pour 2 heures à fond la caisse. On attaque sur un Rock Or Bust qui va faire bouger la foule, s’en suit un Shoot To Thrill où ça va littéralement devenir n’importe quoi dans le public tellement tout le monde est à fond. En fait il ne manquait plus que l’atterrissage d’Iron Man sur la scène pour que se soit parfait. Angus & co sont en feu, le son est gigantesque, la scénographie géniale et je réalise soudain où a été investi une partie de mes 90€. La suite? Hell Ain’t a Bad Place to BeBack in Black (fabuleuse), Play Ball – dont le rendu live est loin d’avoir fait l’unanimité, Dirty Deeds Done Dirt Cheap et puis le morceau de bravoure, celle que j’attendais plus que toutes les autres, celle qui m’a fait aimer AC/DC: Thunderstruck. Avec en bonus Chris Slade à la batterie! J’en aurais pleuré de bonheur. Là où un Phil Rudd a un jeu tout en rondeur, un touché qui donne du groove aux chansons, Slade a une frappe lourde, un jeu qui donne de l’énergie, qui oblige le groupe à mettre le pied dedans et c’est pile ce dont ils avaient besoin. Thundestruck bordel! Avec la frappe de bûcheron de Chris Slade (68 ans au compteur)! Joie, bonheur, délectation, jouissance et orgasme auditif. Je suis presque content que Phil Rudd ne soit pas de la partie. Un mot rapidement sur l’autre absent de la soirée: Malcolm Young. Ben autant vous dire de suite que le Young de remplacement (Stevie) tient tout aussi bien la baraque. Quant à Brian Johnson, dire qu’il est en forme est un doux euphémisme. Il s’agite et cavale partout tout en donnant de la voix, voix qui a aucun moment n’est que très très rarement à prendre en défaut. Paie ton groupe d’anciens!
AC/DC a ensuite déroulé le reste de son catalgoue de hits: High VoltageRock ‘n’ Roll Train (géniale), Hells Bells – avec la cloche qui descend du toit (culte), Baptism by FireYou Shook Me All Night Long (où j’ai donné de la voix comme rarement), Sin CityShot Down in FlamesHave a Drink on MeT.N.T. (coeur coeur coeur),  Whole Lotta Rosie Let There Be Rock puis un solo infini d’Angus sur l’avancée de la scène, puis sur une plate-forme s’élevant quelques mètres au-dessous de la foule avant le rappel qui envoie des patates: Highway to Hell suivi de For Those About to Rock qui s’est conclue dans le tonnerre des coups de canon qui ont du réveillé tous les pécores de coin.

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Que dire? Comment décrire ce qui s’est passé avec des mots sans tomber des les superlatifs idiots (oui je sais je le fais régulièrement)? C’était juste grand. AC/DC est grand, AC/DC est un énorme, AC/DC est légendaire. Sur scène, ce gang de sexagénaires n’a peur de rien ni de personne et met la pilée haut la main à tous les groupes de la planète. Et contrairement à Lemmy qui crèvera sans doute sur scène, j’aimerais qu’AC/DC s’arrête après cette tournée, histoire de sortir par la grande porte pour ne pas faire la tournée de trop qui occulterait la grandeur de ce groupe mythique.
Je dois avoué que quand je les ai vu jouer aux Grammy Awards en février dernier, le tempo et le chant m’ont foutu les jetons. En fait, ils ont joué doucement pour ne pas choquer les culs serrés du Music Business ‘ricains parce que punaise, les voir jouer comme je les ai vu joué ce 23 mai, ça vaut bien 90€.
Et dire qu’il y en a qui pendant ce temps là regardaient l’Eurovision. Légendaire on vous dit!