Ce n’est pas parce qu’on est en vacances qu’il faut se priver. En effet, plutôt que de rester à se tripoter devant la télé locale où de toute façon il y a 50 minutes de pub par heure de programme, autant faire un truc intéressant. Comme par exemple se faire un petit concert.
Profitant d’un passage dans la capitale « étazunienne » et le hasard faisant bien les choses, je me suis fait ce petit plaisir: un concert! Histoire de voir comment ça se passe de ce côté de l’Atlantique.
Guess what? C’est pareil. On trouve les mêmes poseurs, les mêmes gars trop comptant de dire tout fort qu’ils sont sur la guestlist et les autres.
En fait le seul truc qui change, hormis le gabarit des locaux qui sont plus larges que haut, contrairement aux allemands par exemple, c’est la salle. Le Filmore de Silver Springs est une petite tuerie dans son genre. L’espace est vaste et même si la salle est complète, on n’est pas en mode sardine. De chaque côté de la salle il y a un bar immense où on sert autre chose qu’un type de bière coupée à la flotte. Ici il y a du choix (8 bières différentes), on peut se faire de cockails (du soft à l’ultra violent), les barmens sont cools et en plus ils prennent les cartes! De même les chiottes font rêver. Niveau placement, on voit bien de partout, même du bar. Au pire il y a des écrans derrière le bar. Bref la salle c’est de la boulette.
Le concert en revanche… bien sans plus.
Tribulation ouvrait les hostilités. J’ai manqué le début car j’ai rencontré en chemin un danois fan de Bloodbath et grand amateur de Wacken (faut le faire quand même). A force de discuter, le concert avait commencé. Et donc Tribulation ce n’était pas top. Batterie trop forte et compos pas folichonnes ont reçu un accueil poli mais pas emballé. D’un autre côté le groupe n’a rien fait pour se mettre le public dans la poche.
Tout le contraire d’Aeon qui a dès le début tenter de chauffer la salle. Une fois encore la batterie était un peu forte, cependant les guitares étaient noyées dans un torrent de basse rendant les solos à peine audibles. De même, difficile de se faire une idée des riffs tellement le tout était mal mixé. A se demander si il y a eu un soundcheck. Du Death un peu expérimental de Tribulation, on est passé à un style plus brutal et frontal avec Aeon. Sachant qu’après Canniboul déboulait, ça m’a fait un peu de peine pour eux tellement la marche qui les sépare des patrons est énorme.
Cannibal Corpse parlons-en. Dès la première note, il était clair qu’on était monté d’un cran à tous les niveaux. Son bien meilleur, prestance incomparable et le catalogue qui va avec. Sachant qu’en plus, Corpsegrinder jouait quasiment à domicile (il a grandi dans la région), inutile de dire que ça avoinait sévère.
Si la première partie de la setlist faisait la part belle aux titres récents, la seconde moitié a mis le feu bien comme il faut. Le combo final Make Them Suffer, Hammer Smashed Face, Devoured By Vermin a fait du dégât. Après une heure de set, CC remballe et laisse la place à Behemoth.
Après un changement de plateau un poil plus long que les précédents – j’ai été bluffé par la vitesse des transitions entre chaque groupe, Behemoth débarque. Soyons clair, la setlist n’était pas fofolle. Trop du dernier. MAIS, les classiques ont fait leur office. Ce petit enchaînement Ov Fire and the Void/At the Left Hand ov God/Slaves Shall Serve/Chant for Eschaton 2000 m’a littéralement fait péter les plombs de bonheur. Le reste était cool aussi cela dit et ce final sur O Father O Satan O Sun fonctionne plutôt pas mal.
Bilan de la soirée: du bon et du moyen. Ravi de la salle et de ce que j’y ai vu. Je n’attendais rien d’Aeon et Tribulation et ils me l’ont bien rendu. Je pensais souffrir pendant Canniboul et finalement c’est passé tout seul, quant à Behemoth, c’était comme d’hab’: excellent.
Ca, plus les gens sympas rencontrés et les nombreuses tournées ont rendu le tout très chouette.
Vous voudrez bien excuser la petite qualité des photos, le téléphone ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.