Bizarre… oui c’est bizarre…. Toute cette foule qui me happe à la sortie du métro. Je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de monde à un concert de Tryo. Je me dis qu’on risque d’être un peu les uns sur les autres, néanmoins je me dirige vers la salle d’humeur gaie et primesautière. C’est à ce moment là que tout bascule dans l’horreur. En effet je suis dévié de ma trajectoire par une horde de fous furieux tout de noir vêtu et portant des tshirts à tête de mort. Dès lors je crains pour ma santé « putain je vais voir Tryo pas du black métal mon journal ». Je me retrouve donc contraint forcé dans une toute petite salle, bloqué au pied de la scène par une foule compacte et agitée.
Et là…

…5 chevelus débarquent sur scène et se mettent à hurler en gesticulant. Le son est tonitruant et… bon ok j’arrête mes âneries. Non je ne suis pas allé voir Tryo faut pas déconner non plus, et non je ne suis pas arrivé dans le Trabendo par hasard ! Et Tryo ne sont pas Danois, par contre Hatesphere eux, oui, et ils fleurent bon le viking. BREF, c’est du bon, c’est du lourd, c’est du gros death/thrash qui déboîte avec du riff un peu cliché certes, mais d’une efficacité redoutable. Ca prend la pause, ça saute, ça court, ça le fait quoi ! Et bien qu’il ait été formellement interdit par les organisateurs de slammer, Jacob ira se frotter 2/3 fois aux premiers rangs. Se sont majoritairement des titres plutôt musclés qui seront interprétés, on aura droit à un léger break avec une chanson plus mid tempo mais on repassera la seconde pour le reste du set. J’avoue que je ne connaissais pas Hatesphere avant ce concert, vous m’excuserez donc de ne pouvoir vous donner une setlist.
Quoiqu’il en soit ils sont, très bons et je compte bien me pencher attentivement sur leur cas et je vous le conseille aussi.

Viennent ensuite des suédois que j’aime beaucoup (et je ne suis pas le seul) : Dark Tranquillity. 1h15 de set, 14 titres dont 2 du monument Projector – et incontestablement les 2 meilleurs titres du set (There In quoi merde !).
Tournant essentiellement sur ses 2 derniers opus (Damage Done et Character), le groupe jouera globalement des titres assez péchus. Ce qui sera l’occasion pour Michael de s’en donner à cœur joie en courant d’un bout à l’autre de la scène comme il aime à le faire. Ses 3 compères du devant de scène ne seront pas en reste, prenant tour à tour la pause ou bien faisant les guignols avec le premier rang (ce bassiste a un grain c’est clair).
L’interprétation est sans faille, les solos de toute beauté et on est pris dans le trip avec eux. J’avoue cependant avoir un peu décroché sur la fin, les moreaux de Character en manquant un peu … de caractère. J’avoue aussi être rester un peu sur ma faim, la prestation étant de haute volée, je l’ai quand même trouvé un peu moins intense qu’au Fury Fest. Ceci dit, si on avait droit à des sets de ce niveau à chaque concert…

La suite sera un peu plus longue à venir, la faute à une panne des spots éclairant la scène. C’est donc avec un retard conséquent qu’arrive la bête. Et ça démarre avec un tonitruant Nothing Remains va donner le ton pour les 90 prochaines minutes. Du lourd, du lourd et encore du lourd. La setlist ne va ménager personne, ni les musiciens, ni le public, ni mes genoux. Chimaira a décidé de sortir la grosse artillerie et enchaîne les titres les plus musclés de son répertoire. De Power Trip à Pure Hatred, en passant par Severed, Salvation, Comatose, Left For Dead et j’en passe, rien ne nous sera épargné et personne ne s’en plaindra. La prestation est simplement hallucinante. Accueilli en véritable stars de la soirée, ils font honneur à leur rang avec un Mark qui n’a jamais aussi bien chanté, un duo à la section rythmique qui est un des meilleurs en activité – mention spéciale au sieur Talley qui transcende la musique du groupe avec son jeu à la batterie et un soliste qui tutoie la perfection. Oui Rob Arnold tue. Les solos sont propres, joués à la fois avec force et finesse (enfin plutôt avec force vu le nombre de changements de cordes). Ca rend quasiment aussi bien que sur album.
Tout ça pour dire que pour sa troisième sortie française, Chimaira marque encore des points et montre à quel point ce groupe est promis à un bel avenir. On mesure aussi l’évolution du groupe depuis ses débuts et l’apport de Kevin Talley aux futs. Avec un line-up pareil, Chimaira fait plus que maîtriser son sujet, il le domine totalement et porte sa musique aux nues au point que ça en devient complètement jouissif.

Vous êtes allé voir Tryo ? Rooh c’est con ça ! Z’auriez bifurquez sur la droite 200 mètres avant le Zénith, vous aviez droit au concert de l’année.

Chimaira est grand, Chimaira est beau, Chimaira rend beau (hein ? non ? tant pis je ferais avec).
Chimaira meilleur groupe du monde.