Profitant de la sortie de leur nouvel album, Thornography, les anglais de Cradle Of Filth reviennent en France pour un concert dans un Bataclan pas franchement plein en compagnie des suédois de Deathstars.
Si sur le papier la chose se présente plutôt pas mal, dans les faits, les Deathstars ont fait les frais de conditions de jeu pas franchement agréables. Lights merdiques, espace sur scène des plus réduits, seul la qualité du son les a sauvé d’un désastre dont ils ne furent que les victimes impuissantes. Forcément, la prestation s’en ressent, si musicalement la qualité est au rendez-vous, scéniquement c’est très brouillon, maladroit et parfois très naïf. Ceci dit, allez savoir pourquoi on est prêt à leur pardonner ce léger ratage en espérant qu’ils fassent mieux la fois prochaine dans des conditions plus optimales.
Sur le plan musical, le groupe a interprété la quasi-totalité de son dernier opus, Termination Bliss, en attaquant directement sur les morceaux les plus remuant de son répertoire comme Tongues ou l’excellente Motherzone (que j’aurais plutôt joué à la fin du set mais bon…). Ils enchaîneront ensuite sur les morceaux plus intimistes avant de repartir sur du musclé avec la très bonne Blitzkrieg. Le final sera quant à lui simplement minable puisqu’on les sortira de scène avant même la fin du dernier titre, les obligeant à partir comme des voleurs.
Les suédois cèdent donc la place manu militari aux stars de la soirée. Dani et son gang font leur entrée devant une salle conquise et attaque pied au planché… enfin si on enlève la semelle des new rock 😀
Nous voici donc en présence d’un COF remanié avec comme absent de marque, Adrian Erlandsson. Ce qui nous a permis de constater quelques petites pas inintéressantes comme par exemple le fait que quand un batteur, autre que ce cher Adrian, joue les parties de Cradle… et bien ça sonne différemment. Oui je sais dit comme ça, ça paraît d’une logique insoupçonnée et pourtant… on remarque que soit Adrian joue vraiment très mal… soit c’est pas super bien composé… soit le remplaçant est pire que le titulaire. La troisième option s’élimine d’elle-même eu égard à la prestation de fameux batteur – encore que sur Nymphetamine et From The Cradle To Enslave, il s’est planté plus de fois que pendant tout le reste du concert. Reste donc 2 choix et on va dire que c’est du 50/50 entre les 2.
Bref en dehors de la batterie, le reste fut relativement correct. Hormis Dani, tout le groupe est relativement statique, ça on s’y est habitué depuis le temps mais ça manque quand même d’impact pour un groupe avec un univers visuel aussi riche. C’est bien beau de débouler sur scène avec un décor et des costumes mais après, il faut faire en sorte que ne soit pas fait dans le vide comme ça en donne parfois l’impression, ce qui accentue le côté kitch de la chose au lieu renforcer la présence scénique du groupe. Des musiciens un chouilla plus impliqués aussi ça pourrait aider.
Coté répertoire, COF tape large et interprète les grands classiques de son répertoire, de Her ghost in the fog à Dusk & her embrace sans oublier la désormais inoubliable reprise de Temptation qu’ils ont osé nous sortir en live. Ha oui il fallait oser… grand moment de franche rigolade il faut bien le dire mais ce fut également le titre le mieux interprété de la soirée. Le son fut presque correct, contrairement au reste du temps où l’on entendait la batterie, le clavier et une sorte d’aboiement tellement Dani se donnait peu de mal pour articuler ses paroles. Pire que tout le reste, ce qui plombe vraiment les apparitions scéniques de Cradle, c’est la qualité sonore de l’ensemble. Tant qu’ils n’auront pas un ingé son digne de ce nom, on n’entendra peu ou pas la moitié des instruments. Par contre, celle qu’on entendait bien c’était Sarah Jezebel, choriste de son état et dont les apparitions sur quelques titres furent pour le moins dispensable… simplement parce que c’est faux.
Finalement COF nous a fait du COF… encore ! Je serais tenté de dire qu’ils se sont enfermés dans leur imagerie et que ça ne les aide pas mais globalement, le groupe fait les frais de mauvais choix technique ainsi que dans son personnel. Le jour où Dani fera le grand ménage à ce niveau là au lieu de remanier sans arrêt son line-up, le groupe fera sans doute un grand pas en avant vers des concerts vraiment sympa et de qualité.
Le show de cette soirée fut somme toute moyen, les Deathstars n’ont pas bénéficié de conditions optimums et je le leur laisse le bénéfice du doute quant à la qualité de leur prestation. Côté COF, c’était le 4ème fois que je les voyais et c’était de loin la meilleure… ou la moins pire, question de point de vue. Quoiqu’il en soit, je désespère de voir un jour ce groupe avec un son correct sur scène… la prochaine fois peut-être ?