Sortons un peu de notre zone de confort et allons voir autre chose que du gros son. En l’occurence les légendes de Depeche Mode!

Direction la Stade de France parce que Bercy est devenu trop petit.

Les mystères de Ticketmaster font que je n’ai eu absolument aucun souci à me procurer des places tout à fait correctes. C’est hélas un concert Live Nation, sur le principe ça me fait mal au c*l de leur filer du pognon mais c’est le seul moyen de voir certains groupes. Passons.

Jehnny Beth

La première parti est assurez par Jehnny Beth (Camille Berthomier d eson vrai nom). Musicalement, j’appelle de ça de la musique de showroom. Typiquement le genre de truc qu’on entendrait dans une galerie d’art pendant un vernissage ou bien dans « pop-up store » à la mode où on vous vendrait des trucs inutiles à un prix exorbitant. Comme un tshirt Depeche Mode au flocage dégueulasse pour 50€. Ah pardon c’est le stand des produits dérivés au temps pour moi.
Bref, l’ennui est total. La musique proposée n’est pas taillée pour un stade et les 3 totos sur scène donnent parfois l’impression de faire leur truc dans leur coin sans se soucier des 75000 personnes dans leur dos. Il y aura bien une tentative de faire bouger un peu la foule dans un franglais insupportable. Mais les hipsters qui font un concert par an préféreront siroter leur Heineken à 10€. 30 très longues minutes.

Depeche Mode

21h05 – le stade sort de sa torpeur, les 2 survivants de Depeche Mode (Dave Gahan et Martin Gore) déboulent sur scène avec leurs 2 musiciens.
Ca démarre très sobrement dans une ambiance feutrée, sans aucun jeu de lumière, sur My cosmos Is Mine. C’est là que je me dis que j’aurais peut-être dû bosser un peu le dernier album. Le public écoute religeusement les titres qui s’enchaînent jusqu’à It’s No Good qui réveillera le stade. On retombe ensuite dans une douce torpeur de morceaux aux rythmes assez lent (Precious, Everything Counts).

A ce stade du concert, malgré un postionnement assez proche de la scène eu égard à la taille du lieu, le son n’est pas dingue. Beaucoup trop de basse. Par contre la balance du chant est impec’. Ca chante pour de vrai et ça assume un (très) rare manque de justesse. A l’expérience Dave Gahan sait aussi quand économiser sa voix et ne pousse pas trop haut son chant. Idem pour Martin gore dont le chant est aussi bon voire presque même meilleur que celui de Gahan. Cette version de Home fut magique. 40 ans de carrière, y’a du métier et ça se sent. Tout en maîtrise, Gahan sait tenir son public et interragir avec lui.

Les choses s’emballent un peu avec I Feel You, World In My Eyes, la sublime Wrong et l’enchaînement de classiques: Stripped, John The Revelator et Enjoy the silence qui vient conclure 1h40 d’un set qui n’a fait que monter en intensité.

Bien entendu il ya un rappel et là, Depeche Mode sort l’artillerie lourde niveau hits. Waiting For The Night, Just Can’t Enough qui a fait figure d’ovni avec son ambiance légère quand tout le reste du set transpirait la mélancolie, Never Let Me Down Again que je n’espérai plus et l’inusable Personnal Jesus. Final imparable.

Le concert se terminera sur un « Happy Birthday » réclamé par une fan avec un petit panneau pour attirer l’attention du groupe. Gahan avait dit « plus tard ». Evidemment personne n’a pensé qu’il s’éxécuterait en fin de concert.
On a la classe ou on ne l’a pas.

Sans forcer son talent, Depeche Mode a plus que fait le job. Comme Metallica dans un autre registre, ils ne font sans doute pas leur meilleur concert mais le concert dont le public a besoin. Et c’est ça qui compte.
Bref allez-y si vous le pouvez. Ca vaut le déplacement.