Fear Factory était de retour à Paris pour la première fois depuis la tournée de Digimortal. Retour qui s’annonçait mi figue mi raisin pour la bonne et simple raison que si le dernier album en date semblait prometteur, les dernières prestations live ne laissaient pas un souvenir impérissable – celle du Fury Fest notamment. De plus, le groupe débarque à Paris avec un soutient de poids qui pourrait bien lui voler la vedette puisqu’il s’agit ni plus ni moins que des cyber métalleux danois de Mnemic.
La soirée débute avec les belges d’In Quest qui officie dans un death qui a défaut d’être original, s’avère de bonne facture. Les compos sont plutôt sympas même si globalement elles tirent un peu en longueur. Les membres du groupe se démènent comme de beaux diables sur scène et occupent l’espace autant qu’ils le peuvent. Le public, peu nombreux, accrochent semble-t-il moyennement et In Quest quitte la scène sous des applaudissements polis.
La suite du programme s’avère bien plus alléchante car Mnemic débarque et là… c’est la claque ! Les danois ont mis tout le monde d’accord en 7 titres. 7 toutes petites chansons leur ont suffit pour démontrer que leurs chansons parfois un peu étriquées sur album sont des monuments en live et pour clamer haut et fort que le groupe est une bête de scène.
Alternant judicieusement les titres de Mecanical Spin Phenomena et Audio Injected Soul, Mnemic envoie la sauce grâce à un chanteur dynamique qui dégage un je ne sais quoi de bluffant. Le reste de l’équipe n’est pas en reste puisque tant à la basse qu’à la guitare, on semble s’en donner à cœur joie et à tripper. Les titres se suivent pour la plus grande joie d’un public qui semble connaisseur et l’enchaînement ‘ultime’ Blood Stained – Jack Vegas – Deathbox fera plus d’un heureux dans la salle. Mnemic conclue son set sur Ghost et quitte la scène avec non seulement le sentiment du devoir accompli mais en plus les acclamations d’un public qui semble avoir pris son pied plus que de raison.
Puis Fear Factory débarque enfin ! Dès les premières notes, on a l’impression de retrouver le grand FF, celui qui dominait plus que son sujet il y a encore 3 ans de cela. Mais on déchanta vite lorsque Burton se mit à chanter. Victime d’une extinction de voix 3 jours auparavant, le chanteur semble toujours à l’extrême limite de ses possibilités durant le set. Si le chant hurlé ne semble pas poser plus de problèmes que cela, le chant mélodique lui est bien plus problématique puisqu’il est irrémédiablement faux. De plus Burt semble manquer cruellement de coffre et s’essouffle plus vite que de coutume.
Sur le plan musical par contre, rien à dire. Oublié les pains du Fury Fest, les musiciens semblent tous en parfaite adéquation et un jeu de lumières plutôt sympa les accompagne sans faillir. Côté setlist, rien à dire non plus. Elle est judicieusement construite et on alterne entre le nouveau et l’ancien avec bonheur. Le seul petit couac viendra lors de titres plus posés, le public devenant subitement amorphe durant Bite The Hand That Bleeds et Archetype extrait de l’album du même nom. Pour le reste, dès qu’on tape dans Demanufacture ou Obsolete tout le monde répond présent quoique seul les fans les plus anciens réagiront sur Martyr ou Scapegoat.
Globalement la soirée fut plutôt bonne, Mnemic a confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux et FF ont montré qu’ils étaient capable de réagir face à une petite baisse de régime. Même si le groupe n’est clairement plus ce qu’il était, il garde quand même son charme et sa classe.
