Après 2 ans d’arrêt contraint et forcé, le Hellfest est de retour. Et quel retour…
L’affiche initialement prévue pour 2020 était des plus alléchantes, hélas les événements ont fait que tout a été annulé. ‘fin vous savez vous y étiez. Donc pour l’affiche du Hellfest 2022, il fallait mettre le paquet.
Ce sont donc 2 week-ends de concerts qui ont été annoncé. Le premier avec « les restes » de l’affiche de 2020 car il a fallu jongler avec les annulations. Le second en annonçant (presque) tous les plus gros groupes de l’univers comme têtes d’affiche, tout ça sur 4 jours au lieu de 3. Les petits plats dans les grands.
C’est fou comme en 2 ans on oublie ce que c’est que de se retrouver au milieu d’une foule. C’est à la fois chouette et toujours aussi emmerdant, surtout quand celle-ci est bien compacte. C’est aussi fou de voir à quel point les vieux réflexes reviennent vite, comme cette envie de piétiner les ahuris assis par terre au milieu du chemin. Bref, tout ça pour dire que les files d’attente pour les bracelets, les gens écroulés de fatigue sous les tentes à cause de l’infernale chaleur ça a manqué mais surtout quel plaisir de se retrouver là pour se faire ruiner les oreilles.
Sur le site, rien n’a vraiment changé. Les scènes sont toujours aux mêmes places, tout juste remarque t-on que l’Altar et la Temple qui abritent les concerts de Black/Death/Thrash/Grind ont eu droit à un joli sol goudronné. C’était déjà le cas chez les coreux à la Warzone et devant les Mainstages. Ne restent plus que les hippies de la Valley à bétonner.
Vendredi 17 juin
C’est le premier jour et le démarrage est déjà difficile. Je n’ose imaginer dans quel état nous serons lors du deuxième dimanche.
Elder
Ayant loupé Mephorash en raison d’un timing déjà douteux, je me rabats sur Elder histoire de faire quelques photos. Oui je sais premier groupe du premier jour de fest et déjà les excuses douteuses pour justifier d’avoir loupé un groupe.
Seth
Leur dernier album étant une merveille, c’était pour moi immanquable. En concert c’est tout aussi énorme. Setlist du plaisir malgré un son pas tip top (ce sera une constante sur l’Altar aussi bien que la Temple) et surtout un set en plein jour alors que ça aurait mérité un début de soirée pour l’ambiance.
Necrophobic
Clairement eux on n’y va pas pour la musique mais pour les grimaces et autres singeries qu’ils font. A ce niveau là nous avons été servi. Quoique musicalement ça envoyait aussi. Valeur sûre.
Rotting Christ
Imaginez quelqu’un (au hasard moi) qui confond Rotting Christ et Septic Flesh. Ouais ça fait pas pro je sais. Mais c’était cool. Bien que ne connaissant rien au groupe j’ai aprécié.
The Offspring
Petit plaisir coupable de loin avec une setlist « années lycée » des plus réussis. Le public ne s’y est pas trompé vu la foule devant la scène. On peut ergoter sur le fait que ce bon Dexter a perdu de sa superbe niveau chant. Les 20 kilos ans de plus n’y sont sans doute pas étranger.
Dog Eat Dog
« We’re Dog Eat Dog and we’re from a place called the 90’s » voila comment John Connor a présenté le groupe. Et c’est exactement ça. Leur set fut une sorte de bulle temporelle qui m’a renvoyé au collège. La setlist est imparable, Who’s The King et son saxo font toujours sauter le public. Génial.
At The Gates
Eux ça se joue souvent à pile ou face. Ce soir c’était sur la tranche.
Lindberg est toujours celui qui tient la maison mais pour une fois les autres étaient à peu près en jambes et concernés par ce qu’il se passait. Dommage que le son n’ait pas aidé car la setlist était plutôt cool.
Abbath
Les blagues les plus courtes sont les meilleures, celle-ci ne dure que depuis trop longtemps. Ayant visiblement rechuté, c’est un Abbath ivre mort qui s’est pointé sur scène. En totale roue libre, se reposant sur ses pitreries et proposant un chant déplorable, il a fait duré le sketch près d’un heure. Un bien beau gâchis d’autant qu’encore une fois, la setlist était solide.
Death: DTA
En soit la musique de Death ne m’intéresse pas. Par contre quand la meilleure section rythmique de l’univers est sur scène, on y va et on prend son pied.
Comme prévu, ce fût la fessée. Gene Hoglan, Steve DiGiorgio, Bobby Koelble et Max Phelps ont mis tout le monde d’accord. Pas ma came mais nom de Zeus qu’est-ce que ça joue bien.
Samedi 18 juin
Ayant survécu aux premières chaleurs, ce samedi fut la journée du coup de massue. Plus de 40° sur le site, le moindre centimètre carré d’ombre était pris d’assaut. Imaginez que les gens se mettaient dans l’ombre du moindre poteau. Si il y a bien un progrès à faire au Hellfest, c’est sur les zones abritées aussi bien pour le soleil que pour la pluie. Oui il y a les tentes et le petit bois mais vu le monde ce n’est pas/plus suffisant.
Helheim
Littéralement « j’ai vu de la lumière je suis rentré ».
Me And That Man
Première incursion sous la Valley pour voir Nergal en action sans Behemoth. C’est différent et pourtant étrangement familier. Le rendu scénique est sympa, on sent la complicité entre les musiciens et visiblement tout le monde prend plaisir à être là. Cela c’est ressenti dans le public qui l’a bien rendu au groupe. Chouette.
Einherjer
Malgré une grosse galère de matos, les norvégiens ont assuré. Aucune surprise avec eux, c’est carré, ça envoie et le groupe ne s’économise pas. Très bon comme d’habitude.
Un festival c’est aussi l’occasion de faire des découvertes. Par exemple aujourd’hui j’ai découvert l’insondable médiocrité de Skillet. Mon dieu que c’est mauvais.
The Darkness
« Viens avec moi, ça chante aigu et y’a un pantalon à franges on va bien se marrer ». Voila l’argumentaire qu’on m’a fait pour que j’accompagne un copain faire des photos de The Darkness. Aucun regret, c’était excellent.
Petit bonus: Michael Starr (Steel Panther) en invité de luxe sur I Believe In A Thing Called Love pour encore plus de nawak.
Heaven Shall Burn
Même endroit (les Mainstages) mais autre ambiance. 40 minutes en plein soleil à attendre pour finalement se faire toaster le boule par les pyros des allemands. Beaucoup de plaisir. Sinon c’était bien, pas trop fan de la setlist mais HSB ne sont jamais avares sur scène ça compense.
Taake
Autre valeur sûre norvégienne: Taake. Hoest est toujours aussi possédé quand il est sur scène et focalise bien entendu toute l’attention. Comme avec Einherjer, on est en terrain connu, pas de surprise, ça envoie et c’est toujours de qualité.
Flotsam & Jetsam
F&J envoie son Thrash classique mais très efficace avec conviction et dynamisme. Si musicalement on ne s’en relèvera pas la nuit, la performance est chouette et a fait le job. J’étais d’ailleurs content de voir qu’il y avait du monde pour eux alors qu’il y avait Steel Panther en face.
Steel Panther
Le grand retour du groupe de Glam le plus outrancier qui soit. C’est toujours à base de bites et de nichons, ça parle toujours beaucoup trop mais ça joue toujours foutrement bien. Bon divertissement à l’heure de l’apéro avec une des meilleures imitations d’Ozzy jamais réalisée. Du grand Michael Starr.
Megadeth
J’ai tenu un morceau. Hangar 18. Autant sur album ça fonctionne toujours, autant sur scène c’est aseptisé au possible. Le poids des années semble avoir rattrapé Mustaine niveau chant. Ca joue toujours aussi bien rien à dire. C’est juste chiant.
Sepultura
Quand ça commence avec Arise et Territory, à priori on sait qu’on va se prendre une peignée. Ce fut le cas et ce malgré un son ABOMINABLE.
Bowdel ce carnage… que c’était bon.
Deep Purple
Petit dîner aux chandelles avec madame devant Deep Purple (c’est faux pour les chandelles le reste est vrai). Valeur sûre parmi les valeurs sûres, les vétérans ont éclaboussé de leur classe le Hellfest. Oui il y a toujours passages instrus à rallonge un peu chiant mais quel pied. Ralalala. Ce ptit Hush pour finir. Ho que c’était bon.
Envy
Retour sous la Valley pour les japonais d’Envy. Je regrette de ne pas avoir pu rester plus longtemps car il fallait aller vite se poster pour Vreid qui jouait juste après mais QUEL INCROYABLE PIED. Cette ambiance de fou, cette musique mélancolique qui part dans des accès de violences incontrôlées. OMAGAD que c’était bon.
Vreid
Les fans de Black norvégiens ont vécu un moment historique. Vreid qui joue du Windir – normal ce sont les mêmes musiciens (ou presque). Pendant 1h nous avons eu droit à une fabuleuse prestation pour ce qui est sans doute l’un plus grands albums (1184) de Black de l’époque.
Dimanche 19 juin
La température redevenant à peu près supportable, les affaires reprennent avec dynamisme et entrain (en réalité tout le monde est complètement cassé).
Moscow Death Brigade
Direction la Warzone pour les russes de MDB. Vu le monde, c’est peu de dire qu’ils étaient attendus. Leur mélange de Rap/Electro/Punk et leur look passe montagne, Kway ont fait un malheur. Autant ça envoie en studio autant en live il est difficile de faire vivre le truc. Ils ne s’économisent pourtant pas. Sympa sans plus.
Regarde Les Hommes Tomber
Dans un élan de motivation je me suis dit « je vais aller voir RLHT ». J’ai fait demi tour avant même de sortir du VIP quand j’ai vu le monde.
Doro
Si tu ne vas pas à Wacken, Wacken viendra à toi. Et puis il fallait tuer le temps donc pourquoi pas? Après tout… Bref. Ce n’est toujours pas ma came musicalement, cependant comment rester insensible à la prestation de la Metal Queen? Très old school dans l’attitude mais toujours aussi généreuse avec le public et toujours avec des mots gentils pour tout le monde. Impossible rester de marbre face à ça. C’est bien la Queen, pas de doute.
Gaahl’s Wyrd
Après le Heavy allemand, le Black norvégien. Point commun: valeur sûre. Encore une fois pas de surprise, ça joue fabuleusement bien, Gaahl a toujours cette aura incroyable quand il est sur scène. Panard intégral.
Maximum The Hormone
On prend les mêmes et on recommence. C’était énorme au Trianon, ce fut énorme au Hellfest. Si l’anglais est toujours aussi dégueulasse, l’énergie elle n’a pas eu besoin d’être traduite. Tout le monde s’est prêté au jeu et est reparti de la complètement rincé avec un sourire béat. Absolument grandiose.
J’étais chaud pour 1349, hélas ils ont annulé au dernier moment à cause d’un problème d’avion. Pas de remplaçant, juste une inversion entre Misery Index et Dying Fetus. Du coup je suis allé manger.
Down
Philou est au Hellfest comme à la maison donc pas de surprise. On fait ça à l’expérience sans forcer mais en y mettant les formes. Bien mais on a vu mieux.
Devin Townsend
Deux titres et demi. C’est le temps durant lequel on y a cru avant que ça ne redevienne chiant comme la mort malgré une setlist « by request ». Sans parler des musiciens qui accompagnent notre doux dingue canadien. Bien que talentueux, les mecs n’ont aucune présence. Damn you Devin.
Perturbator
Profitant du fait que seulement quelques mètres séparent l’Altar et la Valley, je file voir James Kent sous cette dernière. Autant j’étais assez peu client de la setlist autant visuellement c’était sublime (pas de photo parce qu’impossible de rentrer sous la Valley à cause du monde). Je suis arrivé pour Futur Club que j’adore, ça m’a fait la soirée.
Killing Joke
Barré, c’est le mot. Bien que ce soit la formation originale (celle de 1978) qui était sur scène, celui qui capte l’attention est Jaz Coleman. Le mec est dans son trip et fait le show à lui seul. Musicalement ça tient la route malgré un son discutable. Bien mais il manquait un petit quelque chose.
Watain
Watain en revanche il ne leur manquait rien. Toujours aussi teigneux, les suédois sont venus, ont vu et ont vaincu. Watain a fait du Watain et c’est tout ce qu’on demandait. Je n’ai hélas pas retrouvé l’ambiance ultra dérangeante de leur dernier passage au Hellfest.
VOILA! Nous avons survécu aux 3 premiers jours du Hellfest 2022 et aux chaleurs infernales. Plus que 4 jours à tenir. Heureusement qu’il y a un break de 3 jours pour se reposer.