Ce n’était pas au programme mais quand on te dit « viens mon petit on te file une invit’! » c’est très mal élevé de refuser.
Voila comment je me suis retrouvé au Knotfest
4 décembre 2018, Le Hellfest annonce qu’il prête ses scènes à Slipknot pour la première européenne de son festival: le Knotfest. Sur le papier, l’initiative est fort louable car tout le monde semble y trouver son compte: le Hellfest qui rentabilise un peu plus son site, Slipknot qui fait mettre un pied en Europe à son festival et le fan de Metal parce que même si l’affiche est très « mainstream », les noms sont relativement ronflants.
Tellement ronflant que le festival n’est pas complet et que le soir du Knotfest, à l’entrée du fest les tickets étaient bradés à 30€ au lieu de 66.6€. Mais ce n’est pas le sujet.
Quant au cadre, ce n’est ni plus ni moins que les 2 Main Stage du Hellfest. Autant dire qu’on est en terrain connu. On note néanmoins que les écrans qui occupent les côtés et le fond (!!!) des Mainstages sont gigantesques. De plus, il y a aussi un immense portique Knotfest juste avant la cathédrale à l’entrée du site, un petit chapiteaux devant le bar de la Temple où Slipknot présente tout un tas de souvenir (combis, masques, disques d’or, guitares etc), un staff portant des tshirts Knotfest, des gobelets dédiés à l’événement et des palissades Knotfest disposées un peu partout pour éviter qu’on aille vadrouiller là où ne doit pas.
Le seul bémol, c’est qu’il aura fallu patienter près de 2h en plein soleil pour avoir son bracelet. Enfin je dis ça… quand on est festivalier lambda on passe en 5 minutes montre en main, c’est quand on est accrédité qu’on aime faire le rôti. Je vous épargne l’installation dans le camping et les négociations sur la démarcation du campement avec le voisinage.
Bref le Knotfest. La main 1 est dédiée aux groupes US tandis que la 2 sera pour la vieille Europe. Il est 16h40 quand j’arrive sur le site (les aléas du camping), Sick Of joue déjà, il y a une queue pas possible pour faire les photos, mon sac de matos pèse un âne mort (PIRE IDÉE EVER), la soirée va être longue.
Sick Of It All
Bon bah Sick Of quoi… si vous lavez déjà vu, vous savez que vous ne serez pas volé. J’ai un peu de mal à rentrer dans le set. Nous dirons poliment que c’est le concert de mise en jambe.
Sorti du photo pit, question existentielle: se poser au bar ou rester pour Amaranthe. Quand soudain sms « on est au VIP », ce sera donc le bar avec le crew du dernier Wacken – on ne change pas une équipe qui fait n’importe quoi (spoiler: ils ont encore battu des records cette fois-ci).
Ministry
Vers 18h, je les abandonne pour aller faire quelques photos de Ministry. Moins pire que d’habitude, Jourgensen était sobre, mais pas génial pour autant.
Behemoth
Surtout que juste après, la giffleuse polonaise entre en scène. Du coup là ce n’est plus la même saucisse, Behemoth est venu et a fait le taff. Ils n’ont pas forcé leur talent mais même comme ça, ils ont plié la journée. Cette monumentale peignée mes enfants… On pourra toujours discuter sur le choix de la setlist mais tant que j’ai mon Eschaton en final, ça me va.
Papa Roach
Je repars en regardant de loin Papa roach qui attaque son set avec Last Resort. Pourquoi pas après tout? Ca change de ces groupes qui gardent tous les hits pour la fin. Retour au bar pour retrouver les autres puis décision est prise d’aller faire la queue afin d’être certain de faire des photos de Rob Zombie. Du coup, nous verrons la fin de Papa Roach et leur plutôt bonne reprise de The Prodigy (Firestarter) en hommage à feu Keith Flint. Franchement, même si j’ai totalement décroché de Papa Roach depuis des années, ce que j’en ai vu m’a fait bonne impression. Bien que totalement sur des rails, le set est énergique et le groupe se donne.
Ce sera ensuite 45 minutes d’enfer puisqu’avant Rob Zombie il faut se coller Powerwolf. Mon compère dans la file d’attente en profitera donc pour me susurrer des mots doux en allemand dans le creux de l’oreille durant tout le set. Blague à part, bien que pas ma came, ce fut un beau concert avec une belle scènographie, un groupe qui se donne et Attila Dorn faisant l’effort de faire tout le set en français dans le texte. Je le redis, pas ma came mais très belle prestation.
Rob Zombie
Arrive enfin Robert Revenant aka Zob Rombie. Pfiouuu… Soyons clair, je l’ai vu très bon comme pas terrible donc je n’en attendais rien. La surprise n’en fut que meilleure! Car le débat du jour fut de savoir qui de Rob Zombie ou Behemoth a plié la journée. Encore une fois, belle scénographie, lumières de fou, setlist aux petits oignons, zickos en feu et Sherry Moon Zombie qui déboule sur scène pour filmer son mari. Que demande le peuple? Une reprise des Ramones? Qu’on la lui apporte! Caler Blitzkrieg Bop entre Thunder Kiss ’65 et Dragula, quel génie!
Amon Amarth
Non stop action, on enchaîne ensuite avec Amon Amarth. Là encore, la scéno est mortelle, les lights fous et il y a comme il se doit le mur de flammes – une constante sur la Main 2 en ce jeudi soir. Setlist champagne, guerriers viking qui se savatent sur scène, rune en feu, ils nous ont tout fait, même le concert en pilote auto. Ca reste néanmoins ultra efficace et très très bien fait. Les revoir en live me conforte également dans mon idée (attention je vais radoter): je ne suis définitivement pas fan du jeu de Jocke Wallgren. Le roulement d’intro de Death In Fire par lui je crois que je ne m’y ferai jamais. Bref, c’était très bien.
Slipknot
Amon Amarth a à peine dégager le plancher que la foule se fait plus compacte devant la scène de droite. Etrange car jusque là, on naviguait plutôt confortablement devant les scènes. Quand soudain, une intro bien connue retentit, l’immense drapeau Slipknot qui cachait la scène tombe et… People=Shit ouvre les hostilités. Encore une fois, la scène est sublime, les lumières… un peu moins, seul Corey a une poursuite, reléguant de fait les autres dans une pénombre relative. A peine remis du P=S d’ouverture, c’est (SIC) qui enchaîne. Avec une entrée en matière pareil, le public est en feu, ça saute partout, l’ambiance est folle.
Et après? L’inattendu Get This! OMAGAD, si ils font tout le set comme ça je vais finir en charpie. Et là c’est le drame… Unsainted. C’est terminé pour moi, ils m’ont perdu au 4ème morceau. Je reste néanmoins encore quelques titres. Je ne me fais pas du tout au nouveau percu qui remplace Fehn, le mec à zéro voix et un charisme négatif. Ce n’est pourtant pas la première fois que je vois Slipknot avec sa nouvelle section rythmique et bien que je déteste royalement le jeu de Jordison, ces 2 là je ne m’y fais pas non plus.
Ils enchaînent ensuite avec Disaster Piece, Before I Forget et Heretic Anthem mais c’est définitivement trop tard pour moi. J’écouterai Psychosocial au bar et terminerait mon 18ème concert de Slipknot par un repli stratégique au camping afin de me délester de mon matos photos.
Quant à Sabaton, vous vous doutez bien que je m’en care l’oignon comme il se doit. Ceci étant dit, les différents retours sur leur set furent tous extrêmement positifs. Si leurs fans sont contents, c’est le plus important.
Voila, c’était le Knotfest premier du nom. Honnêtement, si je n’avais pas été invité, je n’y serai pas aller. Je suis néanmoins content d’avoir pu en profiter car les concerts étaient vraiment bons voir très bons. Je n’ai pas parlé du son de ce Knotfest mais je vous la fais en un mot: P E R F E C T I O N. Une balance exceptionnelle et un volume calibré pour être supportable sans bouchons. Je veux un son comme ça partout, tout le temps.
Orga à l’américaine, show à l’américaine, un beau festival qui, si il revient en Europe, fera sans doute fureur. Merci aux gens du Hellfest d’avoir été joueur et d’avoir tenté ce pari un peu fifou.