Depuis quelques années, j’ai décidé que mon anniversaire serait « mon jour à moi que j’ai » avec très souvent un cadeau de moi à moi qui ne me déçoit jamais. Par exemple pour mon dernier changement de dizaine, je me suis parti… bref *hum*
Cette année, j’ai mis les petits plats dans les grands en invitant de vieux potes (James et sa veste à patchs, Lars et sa jambe de bois, Kirk et ses moufles ainsi que Robert et ses mains bioniques pour ne pas les citer) à venir faire un boeuf dans mon jardin!
C’est donc avec l’impression d’aller bosser un samedi (car je vois le stade de France tous les jours) que j’ai retrouvé la fine équipe m’ayant déjà accompagné au Sonisphere l’an dernier.
Chacun trouve sa place en pelouse, OR pour les uns, pelouse « tout court » pour les autres. Et pelouse « tout court » c’est synonyme d’éloignement de la scène ainsi que de visionnage du concert sur écran vu les dimensions du lieu car le Stade de France, c’est à peu près tout sauf intimiste. Enfin c’est ce que je me disais jusqu’à ce que je vois à quelle distance de la scène je me suis retrouvé – à peine 8/10 mètres. Sauf que n’importe qui ayant fait un concert de Metal dans sa vie (et a fortiori dans un lieu de belle capacité) sait qu’être près de la scène, c’est bien, y rester c’est beaucoup plus dur… sauf ce soir allez savoir pourquoi.
Donc, pour cette tournée, Metallica est revenu avec sa très grande scène mais ils ont aussi ressorti une bonne vieillerie: le Snake Pit! Le fameux petit losange au pied de la scène dans lequel les membres privilégiés du MetClub sont installés pour être au plus près du groupe ainsi que tous les lèches fions et pistonnés notoires.
La soirée commence à 19h pétante avec l’entrée en scène de Gojira qui défoncera tout pendant une petite demi-heure. 6 titres de pur bonheur avec dans l’ordre Oroborus, The Heaviest Matter of the Universe, Backbone, Flying Whales, la petite nouvelle L’Enfant Sauvage qui a tout du hit en puissance et Vacuity. Dommage que le son ait été un peu brouillon parce que pour le reste, comme à leur habitude les landais ont tout cassé.
En dehors de la durée restreinte du set, je trouve dommage que la frange « old school » du public n’ait pas fait montre d’une grande ouverture d’esprit quant à la prestation de Gojira.
30 minutes plus tard, The Kills entrait en scène pour une longue demi heure de souffrance. Nous dirons poliment que ce groupe a plus sa place au Rock en Seine ou au Solidays qu’ici parce que franchement dans le genre purge, on peut difficilement faire pire. The Kills ont tout du groupe de Rock pour Bobos… ‘fin bon.
Comme de bien entendu, notre public qui fait un concert une fois par an et qui est parfaitement intolérant a tout simplement hué le groupe pendant tout son set à grand renfort de doigts et de bras d’honneur. Certains ont carrément tourné le dos à la scène – un moindre mal.
Histoire d’enfoncé le clou, The Kills auront le bon goût de terminer leur set par le titre Fuck To The People qu’ils illustreront comme il se doiGt. Rien de mieux pour de nouveau s’attirer les foudres du public. Bref, grosse erreur de casting.
Après quelques huées supplémentaires à l’attention de pub pour les concerts Johnny Hallyday sur les écrans géants, retenti dans les enceintes It’s A Long Way To The Top d’AC/DC signe que les hostilités ne vont pas tarder à débuter.
Comme prévu, The Ecstasy Of Gold démarre et Clint Eastwood fait son apparition sur les écrans sous les hourras du public qui n’en peut plus. Et puis… Hit the Lights! S’en suit une « légère » compression dans la fosse et puis ce n’est que du bonheur! Master of Puppets arrive juste après *joie joie joie*
Arrive enfin le moment où la question que tout le monde se pose va enfin avoir une réponse. Enfin quand je dis tout le monde, je pense notamment aux 2/3 pelés (dont je fais parti) qui ont zyeutés la setlist depuis le début de la tournée et qui ont remarqué que tous les soirs 2 chansons changeaient. Et bien ce soir nous aurons No Remorse *joie joie joie* et Hell & Back issu de l’EP Beyond Magnetic, dont je m’autorise à penser que c’est une des premières fois qu’elle est jouée live avec For Whom The Bell Tolls intercalée.
Petit interlude vidéo avec un film d’époque montrant le groupe en train d’enregistrer ce pourquoi nous sommes tous là ce soir: le Black Album! Ha ça en 20 ans ils ont bien changé… ce qui a provoqué une certaine hilarité chez certains. Ensuite c’est parti pour tout l’album, à l’envers comme il se doit.
Je trouve l’idée de jouer l’album à l’envers intéressante pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’à force de l’écouter, le cerveau se met en pilote automatique car on connaît par coeur les enchaînements et du coup on décroche assez vite. D’autre part, parce que ça permet aussi d’entendre des chansons que l’on écoute pas forcément car elles sont planquées au fond de la tracklist.
Pour la forme je vous mets la setlist dans l’ordre (haha): The Struggle Within – avec un solo démentiel assuré par un Kirk des grands jours. Quel tuerie ce titre! La suite: My Friend of Misery, The God That Failed, Of Wolf and Man (hyper panardeux), Nothing Else Matters – avec un pain de classe mondial sur le premier accord (bien joué Kirk) et tous les portables du stade allumés pour remplacer les briquets, Through the Never qui ne déchaînera pas les passions, Don’t Tread on Me – sublime, Wherever I May Roam, The Unforgiven, un petit solo de batterie de Lars – qui a été égal à lui-même toute la soirée -> à la rue – juste avant Holier Than Thou, l’inusable « do you want heavy? ‘tallica gives you heavy » en préalable à Sad But True et pour conclure avant Enter Sandman et ses pétards, Robert qui nous offre un solo de basse bien lourd et bien foireux sans trop se fouler. Notre petite soirée se conclura sur Battery un tantinet bâclé, One avec son intro façon guerre de tranchée et son show laser hallucinant, suivi de l’indispensable Seek & Destroy et ses ballons.
Côté son, d’où j’étais c’était plutôt bon voir très bon hormis la guitare de Kirk qui était parfois loin, très loin. Côté ambiance, si ça a démarré fort, dans le public ça c’est vite calmé. En même temps entre les darrons qui sont venus avec les morveux, le blaireau notoire qui a traîné au stade sa blonde juste pour l’emballer sur Nothing Else Matters et les vieux de la vieille qui gueule « mort aux cons » dès qu’on les bouscule un peu trop pendant leur concert annuel… fallait pas non plus s’attendre à un mosh pit façon « festival ».
La faute aussi a un groupe pas hyper communiquant entre les morceaux. James a sauvé le coup sur les 3 derniers titres (avec notamment une petite vacherie pleine d’humour à l’intention de Gojira) mais on ne sentait clairement pas la même ferveur voir le même enthousiasme chez eux qu’au Sonisphere l’an dernier. Bon cependant, il est compliqué de faire la fine bouche et globalement je ressigne quand vous voulez.
Je me suis encore fait un beau cadeau cette année 😀
Pour la petite histoire, ce concert au Stade de France est le plus grand jamais donné en France pour Metallica (74.000 pécores) et le second plus gros dans l’histoire du groupe en Europe.
Vous voudrez bien excuser la piètre qualité des photos, le compact maison fait (encore et toujours) ce qu’il peut… surtout au milieu d’un stade!