Quand y’en a plus, y’en a encore ! Voici le report du Netherlands Deathfest vu par les yeux de « l’autre mec » qui écrit de temps en temps pour le site. Hé ouais.
Ce fut une première au NDF pour moi, je découvre Tilburg et le format du fest, en intérieur et réparti sur trois scènes (dont une dans une ancienne église, ce qui ne manque pas de gueule). Pour commencer, à de très rares exceptions près, le son a alterné entre moyen correct et vraiment mauvais, seuls quelques concerts auront bénéficié d’un vrai bon son, en grande majorité sur la plus grande scène. Ensuite, l’emplacement et le fait que ce soit indoor font que si l’on a un creux entre deux groupes intéressants, ben…on n’a rien à faire, et quand ça se répète fréquemment, le temps semble très long en fin de journée. Et le format où deux scènes sur trois jouent en même temps (sauf lors du dernier concert sur chaque scène), pour privilégier évidemment les groupes de la grande scène, peut engendrer des choix difficiles.
Bref, voici le préambule expédié, et le tableau n’est a priori pas vraiment flatteur. Il faut aussi avoir conscience que si l’orga n’y pouvait évidemment pas grand-chose, les conditions météo merdiques et les annulations de dernière minute n’ont pas aidé (Vallenfyre obligé d’annuler, putain je l’ai encore mauvaise). Mais l’important était surtout la musique, et de ce côté, ça a donné quoi alors ?
Vendredi 2 mars
Hellbomb
Le groupe sentait un peu l’erreur de casting, en fait. Ça jouait pas vraiment extrême, et leur meilleur morceau (qui n’était pas particulièrement passionnant) donnait dans le pur hardcore, c’était assez étrange. Entre le groupe qui jouait une musique pas passionnante et le son assez moyen, c’est rabattage assez rapide dans la grande salle, pour se placer pour le premier gros morceau de la journée.
Aura Noir
Bénéficiant d’un bon son, et avec de l’énergie malgré le chanteur qui nous fait un cosplay de Grand Corps Malade, Aura Noir part bien pour mettre une petite peignée à l’assistance. Mais si le groupe aura rendu une bien bonne copie, le défaut de la grande scène saute aux yeux, surtout avec un simple trio : la scène est très, très grande, et malgré la prestation irréprochable du groupe (notamment d’Apollyon, qui tiendra la batterie et parfois aussi le chant avec facilité), ils ont logiquement du mal à dégager une véritable impression de puissance sur scène. Et petit reproche perso, la setlist aurait pu gagner à avoir un ou deux morceaux un peu plus rentre-dedans. Un vrai bon concert donc, mais qui aurait certainement
eu plus d’ampleur dans une salle plus modeste.
Hierophant
Pas vraiment aidés par un son assez pourri, je n’ai pas vraiment pu rentrer dans leur musique,
mélangeant death et black, avec quelques pointes de lourdeur sludge. Mais pour être honnête, en occultant le son pourri, leur musique ne m’a pas paru spécialement renversante. C’était très correct, mais même avec un meilleur son je ne sais pas si je serais resté jusqu’au bout. La journée longue commence, surtout que je comptais pas mal sur les groupes de la Patronaat, mais tous ont annulé à cause de leur tour bus qui a pété (au final seul Profanatica jouera).
Broken Hope
Si on aime le death couillu US, avec Suffocation plus que Canniboule ou Morbid Angel en influence principale, on ne peut pas ne pas aimer un concert de Broken Hope. Surtout qu’ils ont des centaines et des centaines de shows derrière eux, niveau efficacité c’est irréprochable, l’énergie et la conviction sont là.
Problème : ce style de death m’emmerde, j’ai essayé plus d’une fois sur album, là j’essaie sur scène, mais c’est simplement pas pour moi. Malgré des plans et riffs occasionnels vraiment sympa, la sauce ne prend pas en ce qui me concerne, et ce n’est pas aidé par ce son de batterie artificiel/pl at que je ne supporte décidément plus. La journée longue continue.
Suffocation
Cf Broken Hope. La journée longue continue.
Hacavitz, première
Remplaçant au pied levé un des groupes de la Patronaat forcés d’annuler, Hacavitz donne à l’arrache un premier concert en plus de leur show prévu demain. J’y vais principalement guidé par l’ennui, faut pas se mentir, et ce fut une très bonne idée en fait. Mélangeant les arpèges dissonants typiquement black (qui m’ont rappelé les vieux Shining, qui me rappelaient eux-mêmes Burzum) et inspirés avec du tremolo picking qui l’est tout autant, ils ajoutent pour autant une patte vraiment personnelle à leur musique. Dit comme ça, ça peut sembler formaté/prévisible, mais entre les guitares décrites plus haut et les alternances de blast avec des passages mid tempo voire lents, le chant en particulier et ce petit truc perso qu’ils arrivent
à intégrer, ça passe très agréablement, une vraie bonne surprise. Il va falloir que je tente sur album.
Carcass
Après être passé complètement à côté les deux premières fois que je les avais vus sur scène (à moins que ce soient eux qui s’étaient loupés à ce moment), me barrant après 3-4 chansons, ils m’avaient mis une peignée bien correcte au 70000Tons l’année dernière. Du coup je les attendais comme le gros morceau de la journée, et je ne m’y suis pas trompé vu qu ‘ils ont pilonné toute concurrence. Bien aidés par un son qui aurait été absolument parfait si le chant avait été moins fort, et par une maîtrise complète sur scène (probablement un des trois groupes de tout le fest qui faisaient vraiment vivre la grande scène), les pionniers du grind option dissection ne se contentent pas de cachetonner sur leur gloire passée à coups de prestations moyennes ou simplement bonnes, et démontent toujours Mamie par tous les orifices avant de s’essuyer la bite sur le linceul en sifflotant.
Mais si leurs morceaux modernes sont des modèles d’efficacité de death plutôt mélodique, c’est vraiment leur période plus sale (jusqu’à Necroticism) qui me fait frétiller le vermicelle. Alors quand ils ont commencé à balancer Exhume To Consume, une touche de Reek Of Putrefaction et autres Corporal Jigsore Quandary, ça a été légèrement de la folie furieuse. Et au vu de la réaction du public au moment de rallumer les lumières, je ne devais pas être le seul à penser qu’ils avaient plié le game.
Yacopsae
Je ne suis pas fan de grind à la base, et là on tombe pile dans ce que je trouve inintéressant, et le son est au niveau de qualité de la musique pour bien faire. En un mot : nope.
Profanatica
Si on me demande un jour de nommer un groupe de black ultra quelconque musicalement, et qui essaie de se rattraper sur scène avec une attitude caricaturalement trve, je suis condamné à penser à Profanatica pour le restant de mes jours. Inutile de s’étendre, musicalement c’est médiocre ou à peine mieux au niveau des compos, et le rendu scénique est encore pire (ce batteur/chanteur, hahaha). Une vaste blague, qu’on quittera sans regret après avoir rigolé un bon coup.
Samedi 3 mars
Devourment
Je ne vois pas l’intérêt de ce groupe sur album, et bien que ce que j’ai vu de leur prestation était très correct, je n’ai pas plus vu la lumière. Oui c’est brutal, oui ça facilite le transit à faire vibrer les intestins dans tous les sens. Et ? Ben en ce qui me concerne, c’est tout. Je change assez vite de scène.
Hacavitz, deuxième
Cf le premier jour, la bonne surprise du vendredi est confirmée le samedi, c’est toujours aussi bon sur scène. A tel point que je me demande pourquoi je n’ai pas pensé à choper leur album sur un des stands de merch.
The Afternoon Gentlemen
Nope.
Rectal Smegma
J’ai voulu regarder deux secondes, rien que pour leur nom.
J’ai regardé deux secondes.
Nope.
Nunslaughter
Allez hop, une bonne dose de thrash/black à s’envoyer dans le cornet pour oublier tout ça. Et en plus, déjà attirante sur le papier, la recette marche foutrement bien sur scène avec eux. Ils tapent pile dans la zone qui fait que si je ne vais pas pour autant me ruer sur leur merch, je prends tranquillement mon pied pendant le concert.
L’intensité ne baissera pas tout le long du concert, et avec pile la bonne attitude s’approchant de l’excessif sans jamais tomber dedans, Nunslaughter va balancer un petit modèle d’efficacité et de riffs parfaits pour se broyer une ou deux cervicales. Si on a le moindre intérêt pour la chose thrash, et rien de bloquant pour une petite dose de black, pas moyen de se tromper avec eux.
Looking For An Answer
Du grind/death supérieurement qualitatif comparé aux groupes précédents, ce qui est tout sauf un exploit OUI BON OK, mais ne boudons pas notre plaisir. Ceci dit, malgré le riff sympa occasionnel (avec toujours un son pas au niveau pour la petite scène), rien qui ne m’a poussé à rester plus de 5 minutes .
Meat Spreader
Nope.
Skinless
Cf Broken Hope/Suffocation : ultra efficace et maîtrisé, quelques plans qui butent, mais style qui ne me parle pas et son de batterie de merde.
Evoken
J’arrive dans la Patronaat au bord de l’explosion, entre Evoken et Esoteric qui va jouer après dans la même salle, les fans de doom se sont tous donné rendez-vous dans le secteur. Le temps de trouver un endroit avec un son acceptable, problème récurrent dans la salle (et en fait on est bien tout devant, je vais le découvrir pendant Esoteric), et je peux enfin me plonger dans leur doom qui reste très mélodique, malgré une voix death puissante. Et dans un style où ce n’est de toute façon pas la peine d’en faire des tonnes sur scène, Evoken donne un très bon concert tout en retenue, mais qui m’aura un poil laissé sur ma faim, sans qu’ils n’aient fait quoi que ce soit à côté. Je crois bien qu’au final, j’aime bien mon doom un peu moins mélodique et un peu/beaucoup plus sombre.
Esoteric
Un des groupes qui m’aura vraiment poussé à prendre mon ticket, The Maniacal Vale étant un des 10 meilleurs albums des années 2000, violent et désespéré au possible. Première surprise, les 24 cordes présentes sur scène : trois guitares 6 cordes, et une basse 6 cordes elle aussi, peu commun. Deuxième surprise : le chanteur-guitariste a un micro-casque façon centre d’appel de Darty, c’est déstabilisant. Surtout lorsqu’il tord la bouche pour bien la mettre en face du micro, et se retrouver avec un frontman qui donne l’impression de faire des grimaces va avoir un impact certain sur le ressenti du concert.
Et malheureusement, ils auront mis deux chansons avant de se rappeler que ce serait bien qu’on entende le chanteur au moins autant qu’on le voit. Sachant que deux chansons d’Esoteric, c’est les presque les 2/3 du concert qui sont passés, notamment la gigantesque Circle qui se verra pas mal gâchée par ce problème. Alors oui, le groupe met une dose presque surprenante d’énergie vu le style, ça marche vraiment bien, mais entre le son foireux et les grimaces du chanteur, ce concert qui aurait dû tuer le samedi aura été malgré tout très bon, mais avec un micro sur pied et un ingé son réveillé ç’aurait pu être tellement mieux…
1349
Retour dans la plus grande salle, et deux mauvaises surprises : vu la batterie pour gaucher en place on ne verra pas Frost ce soir (non que son remplaçant se soit déchiré, au contraire il mérite une mention spéciale, mais 1349 sans Frost c’est pas pareil), et le groupe n’a toujours pas repris de deuxième guitariste. Du coup, malgré un Ravn très en forme et toujours excellent frontman, la scène semble toujours un peu vide, et surtout l’unique guitare manque terriblement de puissance et se fait écraser par le combo basse/batterie. Je les avais vus au moins 5-6 fois avant ce fest, dont la dernière fois après être repassé à une seule guitare, et le constat déjà fait auparavant est hélas confirmé : 1349 avec une seule guitare, ça ne fonctionne pas sur scène – ou en tout cas, ça a perdu une immense partie de son impact par rapport à leur période avec deux guitaristes live. Ça fait toujours mal au coeur d’entendre des chansons comme I Am Abomination, Atomic Chapel ou Legion, mais de reconstituer les riffs dans sa tête plus que de vraiment les entendre. Alors que 1349 délivre une fois de plus une prestation ultra bétonnée, la scène trop grande et le manque flagrant de puissance avec une seule guitare empêchent ce concert de devenir la tuerie qu’il aurait dû être.
Emperor
Je suis parti après deux chansons et demie, comme au Hellfest, Anthems ne marchant décidément pas pour moi. J’aurais donc eu le temps de reprendre ma grosse claque devant Ye Entranceimperium, vu que le grand jeu était de sortie au niveau son et lumières, que le groupe occupait toujours aussi bien la scène même quand celle-ci est immense (il faut juste ne pas regarder Samoth qui ressemble de plus en plus à un junkie). ET COMME LA DERNIÈRE FOIS Y AVAIT PRESQUE TOUT ZYKLON SUR SCENE ALORS FAITES UN EFFORT BORDEL DE MERDE!!!!
Hm. Pardon, je m’emporte. Mais merde.
Fin de journée, Dragged Into Sunlight avait un son absolument dégueulasse la dernière fois que je les avais vus, et vu ce qu’a donné le soundcheck, j’ai même pas eu envie d’essayer cette fois. Surtout que j’ai abandonné tout espoir de voir Widowmaker joué sur scène.
Dimanche 4 mars
Pulmonary Fibrosis
Oui, mais non. Non non non.
Cauldron Black Ram
Ça, pour une surprise…je m’attendais à un groupe donnant dans un black assez simple/primitif, et j’ai eu presque autant raison que tout faux. La base de leur musique fait effectivement penser à un black assez primitif, avec quelques traces de death, sauf que non : j’avais cru à un pain assez grossier la première fois, mais en fait le groupe place beaucoup de contretemps, de breaks qui ne se finissent pas sur la mesure, voire de signatures rythmiques piégeuses. Et le mélange n’a pas vraiment pris avec moi, cet assemblage entre technique très pointue et metal primitif m’a vite perdu. Mais c’est là une question de goût concernant les compos, la prestation du groupe était elle irréprochable, surtout au vu de la complexité pour le batteur/chanteur.
Angel Witch
Du heavy à l’ancienne, c’est très sympa et ça joue bien, et je dirais même que ça offre un break salutaire de ne pas tout avoir à fond les ballons. Mais par contre, sans non plus détester, je n’ai jamais été fan de heavy et je ne le serai jamais; sorti du fait d’avoir apprécié le groupe en musique de fond, je n’ai pas grand-chose à en dire.
Shape Of Despair
LE groupe qui m’a fait venir au fest, avec l’espoir d’un concert génial, et l’angoisse d’une semi-déception comme lors de mon premier concert au Hellfest, dont le cadre ne convient pas du tout à ce type de groupe. Je me pointe bien en avance pour être le mieux placé dans la petite salle du Poppodium, au son habituellement dégueulasse mais cette fois bonne nouvelle, pendant le soundcheck, le son est équilibré et puissant. Puis, finalement, les lumières s’éteignent et c’est parti.
Pas de faux suspense, c’est sans exagérer dans le top de mes meilleurs concerts de ces 5 dernières années, voire plus. Si l’on excepte le fait que le concert était 3 heures trop court (négociable à la hausse), quasi tout était PARFAIT : jeu de lumières très sobre et plongeant le plus souvent la salle dans l’obscurité avec les musiciens apparaissant en contre-jour, son calé comme il le fallait, prestation des musiciens (surtout au chant), tout, absolument tout. La seule chose qui a manqué au final, ce fut …In The Mist qui ne fut pas jouée, bien qu’ils utilisaient l’effet sonore qui la lance pour meubler entre les chansons (ce qui permettait à l’ambiance de ne pas retomber). J’ai passé facilement la moitié du concert avec les yeux fermés, à me laisser emporter par la musique, avec le cerveau complètement vide toute toute interférence, focalisé uniquement sur la musique. Ça fait presque 20 ans que je vais aussi souvent que possible à des concerts, et que j’ai vu au moins une fois tout ce que je voulais voir ou presque; c’est fatalement devenu très exceptionnel pour moi de vivre un concert qui me met dans un tel état. Mais du coup l’expérience est encore plus puissante, avec un concert qui relève de la même magie que quand j’ai découvert Opeth lors de la sortie de Blackwater Park, ou Strapping Young Lad en 2002 dans une salle de 300 personnes.
Grave
J’arrive encore tout planant de Shape Of Despair, du coup mon cerveau mettra un peu de temps à encaisser le choc du passage funeral doom -> death suédois rentre-dedans. Mais là encore, Grave va me remettre les idées en place sans ménagement, à base de chansons uniquement sorties après 1991 je vous prie, pour fêter leurs 30 ans de mort métal. Et encore une fois bien aidés par un très bon son, Grave a mouliné la gueule de tout le monde avec leur assaut non stop venu de Stockholm. Leur death est vraiment d’une efficacité incroyable, leurs riffs notamment font toujours remuer mes intestins et mes cervicales de joie. Ce qu’ils font n’a rien de révolutionnaire, surtout vu le thème du jour, mais putain qu’est-ce qu’ils le font bien ! Je pense que même s’ils voulaient le faire exprès, ils seraient incapables de faire un concert foireux… si Shape Of Despair n’était pas venu cette année, on aurait eu un joli combat entre eux et Carcass pour le concert du fest.
Urn
Auteurs d’un retour remarqué après 9 ans sans avoir sorti d’album, je les avais notés comme concert à ne pas louper, du moment qu’on ne parle pas d’une catastrophe industrielle, le black/thrash ne peut pas être mauvais sur scène.
Sauf que par contre, ça peut aussi se révéler assez quelconque, et Urn est venu le rappeler à la Patronaat. Alors OK, on sentait clairement le 666e degré dans leur trip rockstar/branleur (notamment le chanteur qui arrive avec lunettes de soleil, chewing-gum, et passera le concert à réajuster sa capuche pour qu’on puisse voir sa croix satanique peinte sur le front), mais il faut la musique qui va bien quand on veut se la péter même pour déconner, parce que là, ben…ça ne marchait pas. Pas vraiment aidés par un son moyen sans être mauvais, les morceaux n’ont pas vraiment bien passé le test de la scène et sonnaient relativement plats, alors que j’avais bien aimé quand j’avais testé sur album. Du coup, si on ajoute l’attitude en plus…j’ai complètement décroché et je suis parti sans regret, il n’y avait que sur l’attitude que les potards étaient à 11. L’apologie du tiède.
At The Gates
Tompa n’a plus de voix du tout, Erlandsson est toujours au bout de sa vie à jouer des parties pourtant pas extraordinairement complexes, ça sent la retraite qu’il faut prendre mais que personne n’a le courage d’annoncer. Ça me fait un peu mal au coeur, parce que quand ils retournent sur Slaughter Of The Soul il y a quand même des putains de riffs qui tombent, mais malgré l’énergie qu’il mettait sur scène Lindberg n’a plus du tout le coffre qu’il faut, et le soufflé retombe plus vite qu’il ne monte. Allez, Cold et Under A Serpent Sun ont fait leur effet malgré tout, mais ça s’arrête là. Si j’ai l’occasion de les revoir en festival, je ne pense même pas faire l’effort.
Darkspace
Je sentais le concert à gros potentiel de décollage, et je suis parti bien avant la fin d’At The Gates pour avoir une bonne place. Petit problème : le groupe joue dans la plus petite des trois scènes, et était visiblement très, très attendu vu qu’au moment où le concert commence, tout le monde est violemment compacté en mode wagon à bestiaux/RER B un jour de grève. Et pour un groupe avec qui l’ambiance est primordiale, les conditions vont malheureusement avoir un gros impact sur mon ressenti. Et on peut aussi ajouter un jeu de lumières absolument pas adapté à la musique du groupe, beaucoup trop agressif quand un éclairage proche de celui dont avait bénéficié Shape Of Despair aurait été parfait. Mais malgré ça, pendant la majorité du concert, je me suis fait complètement emporter par leur black metal glacial, et le groupe avait en plus une attitude statique qui collait à la perfection avec leur musique. Reste qu’à un moment, l’ambiance Transport 52 Drancy/Sobibór (et plus particulièrement l’abruti qui remuait dans mon dos ) ont fini par me faire complètement sortir du concert, et j’ai quitté la salle à regret.
Et donc, mon bilan ? Disons-le clairement, l’affiche 2019 va vraiment devoir en jeter pour que je refasse le déplacement. Toute la partie grind m’emmerde, le death cette année n’était majoritairement pas dans mes cordes, et j’ai eu très très peu de bonnes surprises dans les groupes que je suis allé découvrir sur scène. Par contre, rien que pour Shape Of Despair, le fest valait mille fois le coup.
Mais plus que le concept ou les groupes, c’est surtout le format du fest qui ne me convient pas vraiment : le fait de se retrouver coincé dans une salle avec rien à foutre, quand il fait en plus -5 dehors, c’est pas pour moi. Alors oui, je prends peut-être des goûts déviants avec le 70000Tons (écriture du report 2018 en cours) alors qu’il n’y a rien de moins metal qu’un bateau de croisière dans les Caraïbes, mais c’est humain, on s’habitue vite au luxe. Et c’est toujours difficile, après avoir découvert le chiotte japonais high-tech chauffant qui te rince l’oignon au jet sous pression, de repasser sur le Jacob Delafon de base avec la lunette en plastique pourri de chez Casto.