ATTENTION EVENEMENT!
Pour la première fois en France mesdames messieurs, le BIG 4: Anthrax, Slayer, Megadeth et Metallica, 4 des plus grands groupes de Metal de l’histoire, 4 légendes du thrash réunies sur une seule et même affiche avec plein d’autres trucs à côté histoire de faire bonne figure. Ca s’appelle le Sonisphere et ça se déroulait les 8 et 9 juillet à Amnéville.
Vous n’y étiez pas? Z’avez de la chance, je passais dans le coin et comme j’ai vu de la lumière…
Depuis sa création, la franchise Sonisphere s’est rapidement fait un nom en rassemblant des affiches de folies pour des festivals 100% grosses pointures (en témoigne l’affiche d’Amnéville). Après avoir soigneusement éviter la France, ils se sont dit en voyant le succès du Hellfest qu’il y avait peut-être un marché à prendre et que se serait bien que les français dépensent leurs deniers chez eux plutôt que chez les autres.
Ils ont donc mis les petits plats dans les grands pour cette première édition avec une affiche très « mainstream » mais ô combien alléchante – enfin en partie mais ça je vais y venir.
Côté musique donc, tout va pour le mieux, côté orga… si la qualité de la restauration est à saluer – rarement on a aussi bien mangé sur un festival même si ce n’était pas vraiment donné, les gens étaient sympas, aimable et souriant et putain que ça fait du bien de pas voir des mecs aigris! Le reste était pour le moins discutable. Je vais vite passer sous silence les « lieux d’aisance » qui, si ils sont restés relativement praticables, étaient globalement inaccessible aux heures des pointe. Viennent enfin les 2 gros points noirs pour moi: la disposition du site et la sécurité. La sécu était particulièrement légère, les pauvres gars pour le moins esseulé au plus fort des concerts quant à la maréchaussée, à part pour faire la circulation on ne l’a pas vu. Reste a disposition du site qui est vraiment le « big méga problème » du fest.
Comme vous le voyez sur le plan ci-dessus, c’est disposé en 3 zones. Sauf que ce que le plan ne montre pas c’est que le chemin entre chaque zone est en fait un chemin d’à peine 7/8 mètres de large, en pente assez raide et surtout pleine de graviers bien casse gueule. Payes ton merdier pour circuler entre chaque concert. Entre ceux qui montent, ceux qui descendent, ceux qui veulent aller aux toilettes et ceux qui font la queue pour les tickets bouffent, y’a un moment où ça bloquait au niveau de la zone restauration. Je n’ose imaginer le carnage la panique si il avait fallu évacuer. Bref le site est mal branlé en plus d’être installé sur une friche industrielle. Le sol est donc un mix de béton de caillou, le parking est un vaste champ de terre à peine damée quant au camping… c’était au choix béton ou caillasse. En bon bourgeois j’ai opté pour l’hôtel.
Vendredi 8 juillet
Temps globalement ensoleillé pour ce premier jour, ce qui permet de prendre ses marques gentiment, de repérer les bons spots pour voir correctement et de jauger l’ambiance.
« Buck au ski »
On attaque donc gentiment avec les frenchies de Bukowski qui sorte un set de heavy rock teinté de stoner et de Metal tout à fait correct. Son correct pour prestation sympathique.
« C’est du heavy? Putain c’est lourd »
C’est presque sans temps mort – une constante sur les 2 jours – que Symfonia attaque sur la scène d’en face. Symfonia c’est un all-star band du heavy symphonique remplis « d’ex » (Angra, Stratovarius, Helloween, Sonata Artica) et putain c’est d’un chiant.
« Méchant mécheux au son pourri »
Premier groupe présentant un semblant d’intérêt pour moi: Bring Me The Horizon. Je les avais entre aperçu à Wacken il y a 2 ans sur la Wet Stage avant de capituler devant le monde et le son pourri. Ben devinez quoi! On prend les mêmes et on recommence! Difficile de reconnaître les titres tellement la balance est pourrie et le volume élevé.
Je retiendrais simplement qu’un des guitaristes est monté tout en haut de la structure de la scène et que le bassiste a fendu la foule jusqu’à la soundboard pour jouer sur le toit de celle-ci.
« ‘roooh dodo »
Jouaient ensuite Evergrey et Mastodon. Le premier m’intéressait peu voir pas du tout même si le set semblait correct, quant au second je suis resté par curiosité un moment avant de capituler tellement je suis hermétique à leur musique. Prestation fort classe cependant.
« Godzilla! Godzilla! »
Arrive ensuite la première grosse pointure du jour avec les landais de Gojira. Le public les attendait, ils ont répondu plus que présent avec un set monstrueux bien que classique côté setlist. On y a retrouvé tous les classiques (Backbone, Heaviest Matter…) avec un son énorme mais capricieux à cause du vent.
Bef ça a envoyé du petit bois et j’ai pris mon pied comme rarement depuis longtemps.
« Un vrai cauchemard »
Bon on ne va pas se mentir, Dream Theater c’est un peu la loi de l’emmerdement maximum. La pénible impression d’assister à une masterclass pendant des heures et des heures. Certes se sont tous de supers musiciens, et j’étais curieux de voir ce que valait Mangini en lieu et place Portnoy aux fûts. Pas de doute il a le niveau, pas de doute non plus les mecs sont ultras bons, leur son était extra mais j’ai tenu 2 morceaux, plus c’était au-dessus de mes forces.
« Air Burnes »
Retour aux affaires avec les australiens d’Airbourne pour un set binaire tout en pêche et en binouze. On les a vu une fois, on les a vu mille fois. C’est toujours pareil mais putain que c’est efficace! Joel est simplement déchaîné, il court, saute, chante, fait les solo et grimpe partout. Car oui une fois de plus il est allé faire un solo sur le toit de la scène. Côté setlist, là aussi que du classique avec Running Wild & co…
Vu l’intensité de leur prestation, c’est à se demander combien de temps ils vont tenir à ce rythme là.
« Le cirque Pitrus »
Et pour clôturer ce premier jour en beauté: Slipknot!
Réduit à 8 mais pas au silence, le groupe de l’Iowa nous a sorti une prestation classique mais très très efficace. La setlist fut pour le moins surprenante avec très peu de titres récents et une très grande partie du premier album joué – pas moi qui m’en plaindrait.
Autre chose « amusante » et presque ironique si j’ose dire: pour un groupe dont le bassiste est décédé dans les circonstances que l’on sait, rarement la basse aura aussi bien sonné dans le groupe, rarement également Slipknot aura eu un aussi bon son en live. Sincèrement, j’ai du les avoir quoi? 13 ou 14 fois et c’est bien la deux ou troisième fois seulement qu’ils ont un son aussi aussi clean où l’on entend tout le monde. Enfin presque tout le monde car Corey n’a clairement plus le coffre qu’il avait aux débuts du groupe et c’est le délais qui le sauve quand il doit hurler. J’ajouterais aussi que c’est celui qui donnait l’impression de se sentir le moins concerné par ce qui se passait, car si les autres ont fait leur cirque habituel, lui semblait expédié les affaires courantes.
Même à 8, Slipknot fait son show, tout y était: le gros son, les flammes et les clowneries.
Fin du premier jour et je suis un peu mitigé. J’ai vu de bonnes choses, d’autres qui m’ont moins plu mais rien de mauvais en soi. Le seul truc qui me chiffonnait avant de sombrer dans les bras de Morphée c’était la qualité du son et surtout la foule du lendemain car si sur Slipknot on était serré, on savait que le lendemain on prendrait cher.
Samedi 9 juillet
Premier choix drastique du jour: le boycott de Mass Hysteria. En effet entre un bon repas chaud et MH, c’est tout vu.
Nous arrivons donc sur la fin du set des parisiens et prenons une autre décision capitale pour le reste de la journée: choisir un spot et ne plus en bouger jusqu’au soir, c’est-à-dire Metallica, afin de s’assurer une bonne vue. Ce choix fait que je ne pourrais donc pas trop vous parler des prestations de Loudblast, Volbeat, Papa Roach et Tarja que je n’ai pas vu mais que j’ai juste entendu.
« Am I evil? Yes I am! »
Après nous être installer devant la soundboard pour ne plus en décoller avant 2h30 du matin, nous commençons gentiment avec Diamond Head. Groupe de Heavy britannique qui n’a une quelconque notoriété que parce qu’il a été repris par Metallica avec les succès que l’on sait.
Mais comme une bonne chanson reste une bonne chanson et qu’en général, c’est souvent pas mal quand c’est le groupe original qui la joue, c’est avec plaisir que la foule a repris en chœur Helpless et Am I Evil? entre autres. Très sympa même si pas fondamentalement ma came.
Loudblast jouait beaucoup trop fort, c’était inaudible et c’est tout juste si j’ai reconnu Cross The Thresold.
« You’re anti, anti-social »
Nous y voilà enfin!
On attaque pour de vrai la raison de notre présence ici avec le premier des membres du Big 4 à entrer en scène. Et le truc que tout le monde remarque de suite c’est que Scott Ian n’est pas là et que son remplaçant a une tête qui ne nous est pas inconnue. Tu m’étonnes, car c’est rien de moins qu’Andreas Kisser (oui LE Andreas de Sepultura) qui fait le suppléant du mythique guitariste d’Anthrax resté chez lui pour pouponner.
Pas fan de Belladonna sur album, je dois bien reconnaître qu’en live le bonhomme a un certain charisme et que sa voix passe un peu mieux. Peu de surprise côté setlist, le groupe donnera la priorité aux chansons interprétées originellement par Belladonna, Only sera la seule chanson de l’ère John Bush a être jouée.
2 petits moments d’anthologie: le reprise d’Antisocial que le public chantera en chœur et un petit coup de Refuse/Resist en hommage à Andreas sur laquelle tout le monde s’époumonera.
Première fois que je vois Anthrax avec ce chanteur et bien que je n’aime pas tout, et bien j’y retournerais avec plaisir. Ce groupe a une patate qui fait plaisir et qui est communicative.
Volbeat n’a été qu’une longue souffrance.
« Torture, misery, endless suffering… »
Après les avoir vu se faire bouffer par Exodus l’an dernier au Hellfest avec un Araya sans voix et une prestation sans aucune âme, je m’attendais à tout sauf à ça de la part de Slayer.
Sincèrement, je n’avais pas vu Slayer comme ça depuis pas loin de 10 ans. Rien que d’en parler j’en ai encore des frissons dans le dos car oui: Slayer a simplement tout démonté.
Setlist ahurissante avec Dittohead! PUTAIN DITTOHEAD QUOI!
Allé, je vous la donne en entier parce que merde, des trucs comme ça on en voit pas tous les jours: Disciple, War Ensemble, Hate Worldwide, Dead Skin Mask, Snuff, Dittohead, Mandatory Suicide, Chemical Warfare, South of Heaven, Raining Blood, Black Magic et Angel of Death.
Alors oui c’est sur qu’il faut aimer Slayer pour se taper le cul par terre comme moi, en revanche la chose qui a mis tout le monde d’accord c’est la qualité de la prestation. Un Slayer survolté comme jamais, incisif, monstrueux d’efficacité et de propreté, comme si le groupe avait retrouvé une seconde jeunesse grâce à Gary Holt qui remplace Jeff Hanemann toujours absent. Ca moi je vous le dis, on n’a vraiment pas perdu au change tellement le lascar a assuré. Bien entendu, le son fut à la hauteur de la prestation: gigantesque et clean, en plus c’était bien filmé donc on a pu profiter de toute la technique de ces messieurs, ajoutez à cela un Tom Araya en bonne forme et un Lombardo des grands jours… n’en jetez plus!
A ce stade de la journée, je pouvais d’ores-et-déjà vous dire que j’allais rentrer chez moi avec la banane.
Oui mais voilà, ce que j’ignorais, c’est que plus tard dans la soirée, le meilleur était encore à venir… si si je vous jure, plus jouissif qu’une setlist comme celle de Slayer c’est possible.
Papa Roach a été l’occasion de se dégourdir les jambes avec une pause sanitaire et alimentaire avant de se farcir des morceaux que j’avais pas entendu live depuis 10 ans pour certains. Amusant de voir qu’ils terminent toujours par Last Resort.
« A tout le monde… »
Megadave & co ont déboulé sur scène sans tambours ni trompettes, ils ont attaqué direct sur Trust avant d’enchaîné les classiques (en vrac): In My Darkest Hour, Hangar 18, A Tout Le Monde, Symphony of Destruction et Peace Sells.
En dehors de ça… ben pas grand chose à signaler: son mortel, Chris Broderick qui me fait une bien meilleure impression qu’au Zénith il y a 2 ans, le retour d’Ellefson ne change strictement rien et une nouvelle chanson qui ne m’a pas transcendé: Public Enemy No. 1.
Car oui c’est là le problème, le set de Megadeth s’est déroulé dans une bonne ambiance mais sans dégager quoique se soit. Ca manquait d’âme, de peps d’un petit je ne sais quoi qui aurait fait sauter tout le monde au plafond. A vrai dire, A Tout Le Monde a presque été jouée dans l’indifférence alors qu’habituellement tout le public est à fond dessus.
Bref bien mais sans plus Megadeth et sans contestation possible le plus faiblard des 4 du Big 4.
Et pour finir avant que les patrons n’entrent sur scène: la Castafiore, la Céline Dion du Metal: Tarja. Une heure à subir les assauts vocaux de la cantatrice et on a même pas eu droit à Wishmaster. Je suis déception.
« Do you want heavy? ‘tallica gives you heavy! »
Hit the Lights, Master of Puppets, The Shortest Straw, Seek & Destroy, Welcome Home (Sanitarium), Ride the Lightning, The Memory Remains, All Nightmare Long, Sad But True, The Call of Ktulu, One, For Whom the Bell Tolls, Blackened, Fade to Black, Enter Sandman, Helpless (avec Diamond Head & Anthrax), Damage Inc. et Creeping Death.
Voyez, quand je vous disais qu’il y avait moyen de faire plus jouissif que la setlist de Slayer. NON MAIS SANS DECONNER? Vous saviez que je venais les gars? hein? Non parce que là c’est trop, ça va finir par se voir… Juste 2 chansons post Black album (merci mon dieu), 5 titres de Ride The Lightning, 3 de …And Justice For All pffff… n’en jetez plus!
J’étais fâché avec Metallica: grand nouvelle je ne le suis plus! Après une setlist pareil il faudrait vraiment être le dernier des cons pour leur tailler des croupières. Car si il n’y avait eu que la setlist… mais non, nous parlons bien de Metallica là, le groupe de Metal le plus business du monde (certes) mais aussi celui qui met le plus la forme avec le fond.
Ecran incroyable en fond de scène, feux d’artifices, ballons et surtout, le plus important: un groupe qui est heureux d’être là. Pas blasé pour 2 sous, pas avare en énergie, à la fois hyper pro mais proche de son public, ajoutant à chaque fois le petit truc qui différencie le bon groupe du très grand groupe. Metallica c’est 4 mecs super complices, qui se taquinent, qui prennent leur pied à jouer leur musique et qui le communique avec force et classe. Voir Jaymz avec une banane incroyable, Robert en train de faire le mariole, Kirk réussir un solo sur deux (haha) et Lars faire port’nawak la moitié du temps c’est simplement magique, surtout quand le son est aussi génial qu’il l’a été durant les 2h15 de set.
Elle est très loin pour moi la déception du concert au Parc des Princes en 2004. Depuis ce 9 juillet, je me souviens maintenant pourquoi la musique de ce groupe me fait autant d’effet. Sachant qu’en plus, le pari de rester au même endroit 6 heures durant pour être bien placé a été gagnant et que nous n’avons jamais aussi bien vu la scène que pendant Metallica – un peu ironique quand on voyait le monde autour de nous alors que nous étions comme des pachas.
Putain quelle claque.
Moralité, si le premier jour m’a laissé sur ma faim, le second a fait plus que tenir toutes ses promesses avec cependant 2 petits regrets: pas de Scott Ian et pas de Big 4 tous ensemble sur scène mais qu’importe. Slayer en a encore sous la pédale, Anthrax m’a donné envie d’y retourner et Metallica a confirmé qu’ils étaient bel et bien les patrons.
Quant au Sonisphere, les organisateurs ont intérêt à revoir quelques points de leur copie pour les années qui viennent car ils ont encore un bail de 3 ans dans la région. Et pour ce qui est de l’affiche de l’an prochain, à part coller AC/DC je ne vois pas comment ils vont pouvoir faire mieux.
Vous voudrez bien excuser la piètre qualité des photos, mon compact commence à se faire vieux et avoir une accrèd’ pour un truc pareil avec ce modeste site, c’est quasi mission impossible.