C’est dans la surchauffée salle du Bataclan qu’une foule compacte se presse pour assister au retour en terrain conquis de Soulfly.
Le groupe de Max Cavalera vient donc faire découvrir sur scène les titres de Dark Ages après une séance de dédicaces express dans un magasin des Champs Elysée (pas le rouge, l’autre).
En guise de première partie, il y a les luxembourgeois de Defdump… et heu… on ne peut pas dire qu’ils aient déchaîné en moi un enthousiasme débordant. Leur musique, mélange de plans déstructurés et d’autres on ne peut plus classique, est aussi déroutante qu’elle est pénible. Rien ne ressort vraiment du set si ce n’est les speechs du chanteur, qui en plus d’être assez peu vendeur, sont en plus dans un français bizarroïde. C’est presque à se demander si le Luxembourg n’est pas plus limitrophe du Québec et de l’état de New-York que de la France et de la Belgique. Bref, Defdump ce n’était pas vraiment et le public fut courtois mais sans plus.
Vient ensuite le gros morceau. Tout le monde est là pour eux et ils se montreront plus qu’à la hauteur des attentes d’un public qui a remplit la salle presque jusqu’au plafond. Soulfly attaque donc avec Babylon suivi d’un petit mix maison de morceaux de Prophecy et tous les autres. Le groupe n’oubliera pas de passer en revue quelques incontournables du répertoire cavalérien comme l’indéboulonnable Roots et l’inusable Refuse/Resist, toutes les 2 en versions musclées. Soulfly s’offrira en prime une petit reprise de Policia bien connu des fans de Sepultura mais visiblement moins connu du public. Public qui a d’ailleurs semblé un peu perdu sur les titres les plus anciens du groupe (comment peut-on oublié Back To The Primitive et Eye For An Eye ?).
Quoiqu’il en soit cela n’enlève rien à la prestation du Cavalera crew qui semble s’en donner à cœur joie. L’ami Rizzo a « enfin » tombé le sac à dos, ce qui ne l’empêche pas de bondir et de gesticuler tout en enchaînant ses soli et ses riffs ave une maestria assez déconcertante. De l’autre côté, Burns l’iroquois va et vient sans arrêt et s’excite dans son coin avec la banane. Au fond, il y a Mr Nuñez aux futs et j’insiste sur le Mr car vu sa prestation, il mérite le respect. La frappe est lourde mais précise, le jeu est plus que carré et il enchaîne non stop des rythmiques de folies. En voila un qui doit être content de retrouver son lit le soir. Reste enfin Maxou qui fait son show en assurant plus ou moins comme à son habitude le minimum syndical. Haranguant le public comme il sait et aime à le faire, il s’autorise en plus quelques absences scéniques pour faire sa fashion victim et changer de t-shirt. Il est aussi assez amusant de le voir jouer d’une main et faire du air guitar de l’autre…
Bon c’est vrai je cherche un peu la petite bête mais globalement, si ce n’est un petite baisse de régime sur la fin, Soulfly démontre encore une fois que sur scène, Max tient encore la forme malgré son âge et que ses acolytes sont d’un excellent soutient. Quant à Defdump… bah… sans vouloir être méchant, j’aimerais autant ne pas avoir à renouveler l’expérience.