Beaucoup de monde se pressait devant Bercy en ce très ensoleillé samedi d’octobre. Pourquoi ? Simplement parce que l’affiche du jour est plutôt alléchante et le public ne s’y est pas trompé. Pensez donc ! Slipknot, Slayer, Machine Head et Mastodon sur la même affiche, voila qui a de quoi en ravir plus d’un. Et ce n’est pas les 12.000 personnes présentes ce soir là qui vous diront le contraire.
Mastodon seront donc les premiers en scène devant une salle à moitié remplie. Le métal stonerisant du groupe ne fait pas l’unanimité dans l’assistance mais le groupe se dépense sans compter (dernière date de la tournée oblige). Ils ne joueront que 4 titres, la faute a un temps de jeu réduit mais ne démériteront pas.
Machine Head suit, et là on en est presque à regretter que le groupe ne fasse que les ouvreurs de luxe. Robb Flynn et ses petits camarades ont la patate et ce n’est pas la monstrueuse setlist – qui laissera un petit goût de trop peu – qui va me faire mentir. Savant mélange d’anciens et de nouveaux titres, MH choisit de faire dans le musclé avec de grands classiques tel que Davidian (Dave McClain rulez) Block ou bien Take My Scars. Le petit dernier n’est pas oublié avec Imperium et Descend The Shades Of Night, bref tout pour plaire. 50 petites minutes de bonheur intense et d’énergie pendant lesquels Robb s’enverra un nombre impressionnant de vodka coca (son fameux Brown Ice) à la santé de tout le monde. Le groupe quitte la scène sous l’acclamation du public qui en redemande.
A ce moment là, on se dit que si Slipknot n’est pas en forme ce soir, on a une petite idée de qui pourrait bien leur voler la vedette.
Arrive ensuite la machine de guerre Slayer. On éteint les lumières et on entre directement dans le vif du sujet avec Disciple. S’ensuit une série de titres plus anciens et franchement moins intéressants en live du fait de leurs ressemblances stylistiques.
Si Slayer n’a rien perdu de son efficacité au bout de tant d’années de carrière, il serait peut-être bon que le groupe revoie quelque peu ses setlists. Non pas qu’elles soient mauvaises, mais l’ordre des titres n’est pas des plus judicieux car elles alternent de manière inégale titres linéaires et morceaux bien plus complexes rendant l’ensemble un peu pénible par moment – mais qui suis-je pour critiquer Slayer ?
Les grands classique ne seront bien entendu pas oubliés : Angel Of Death, War Ensemble, Dead Skin Mask, Mandatory Suicide et bien entendu Reign In Blood, morceau de bravoure à lui seul avec ce riff… brrrrrr
A noter la performance tout simplement hallucinante de MONSIEUR Lombardo à la batterie. Ca en a scotché plus d’un croyez-moi. Bref Slayer c’était la grande classe même si la setlist n’était pas aussi géniale que celle de 2001.
Le moment tant attendu arrive enfin. Slipknot débarque et… non c’est pas le drame mais la claque. Avec un volume sonore frôlant les limites du supportable (120db), le son est nickel et la performance est de haute volée. Rarement Slipknot aura dégagé autant de puissance sur scène, tant musicalement que visuellement. Bien sur le point faible du groupe (sa batterie) entraînera quelques pains assez monumentaux mais dans l’ensemble, ils ont mis tout le monde d’accord.
Enchaînant titre après titre, Corey, très joueur, haranguait la foule tant qu’il pouvait avec ses phrases en français et son accent à couper au couteau. Pour ce qui est de la voix, si il a un peu perdu niveau coffre, il tient néanmoins beaucoup mieux sur la longueur d’un concert, ce qui est à mon avis un peu plus important.
Côté setlist, c’est là qu’on trouve vraiment la seule déception. Elle ressemble désormais à un assortiment de singles ponctués de titres plus joufflus style Three Nil ou The Blister Exists avec quelques grands classiques style (sic) ou Surfacing, toujours imparable en bouquet final.
Autre reproche que l’on pourrait leur faire à propos de ce concert, avoir enchaîné comme des malades et partir sans même faire un rappel. Bon ok ce n’est pas 100% indispensable mais cela aurait été bienvenu plutôt que ne nous proposer que 1h15 de spectacle d’une seule traite, où de surcroît, tout semble un peu convenu sur scène.
D’accord j’arrête de chipoter, Slipknot a fait une excellente prestation, en 12 fois que je les vois (oui quand même), ce fut certainement une des meilleures.
A noter aussi que sur scène ,c’était le grand cirque – oui comme d’hab diront certains. Adam de Machine Head a pris un malin plaisir a taquiné Chris qui a fait 3 fois le tour de la scène en le coursant sous le regard amusé d’un Rob Flynn qui n’a pas perdu une miette du show de ses potes.
Au final le Unholy Alliance a tenu toutes ses promesses, Mastodon a été plutôt bien accueilli même si ils n’ont pas fait l’unanimité, MH a plus que tenu son rang en volant presque la vedette aux 2 gros calibres qui ont suivi, Slayer fut égal à lui-même, froid et efficace. Quant à Slipknot, le groupe a fait montre d’une gniak particulière, histoire de marquer le coup pour la dernière date de la tournée.
Une bien belle soirée… bien qu’un peu douloureuse pour les tympans.