20 ans! Oui 20 ans, c’est beaucoup et à la fois très peu. Pour un festival de musique, c’est un âge très respectable, alors pour un festival de musiques extrêmes, c’est limite un âge canonique! Quoique je ne souhaite pas la fin du Wacken loin de là mais cette année les louanges seront moins présentes que d’habitudes à l’égard du festival.
Autant pour la météo douteuse on ne peut blamer personne, autant pour l’affiche très douteuse et indigne d’un tel anniversaire là par contre on ne peut blâmer que l’orga… Entre les groupes annoncés qui disparaissent sans raisons (Kingdom Of Sorrow) et les annulations de dernières minutes (Anthrax) qui plombent une affiche déjà pas bien folichonne, on ne va pas dire que nous y sommes allés à reculons (on ne va pas cracher dans la soupe non plus) mais on ne peut pas dire qu’on trépignait d’impatience non plus.
D’autant que vu le peu de groupes qui nous intéressaient, la guigne a voulu que le plupart jouent en même temps – le comble.
Nous voilà donc avec un WOA 2009 un peu terne, à l’image de la météo.
Une tête d’affiche qui n’a du faire sauter au plafond que les inconditionnels (Running Wild pour son concert d’adieu) et quelques gros groupes de choix mais rien qui justifie des bonds de joie comme ce fut le cas lors de l’annonce de la présence d’Emperor en 2006.
Jeudi 30 juillet
La journée vraiment « cool ». A part du tourisme, nous n’avons presque rien fait puisque seuls 2 groupes étaient à notre programme ce jour. Le premier ayant annulé et le second jouant à une heure tardive, il a bien fallu s’occuper. Nous sommes donc partis en expédition dans ce qui fut la plus grosse nouveauté de ce Wacken 2009: le marché médiéval. Ambiance très sympa et dépaysante, l’endroit propose de tout : du bar à hydromel à l’armurerie (avec de la vraie épée en mousse), des casques à cornes, des bancs de tortures, etc etc… A noter aussi la présence d’une sixième scène sur laquelle se sont produits des groupes de « métal à biniou ». Je sais ça fait réducteur, voir limite moqueur dit comme ça, mais pour le peu que nous en avons vu, c’était très sympa.
On nous avait annoncé un groupe surprise en lieu et place d’Anthrax. Un peu curieux nous avons patienter devant la Party Stage pour voir de qui il s’agissait – ce qui m’a permis au passage de récupérer une superbe guitare gonflable Hammerfall qui deviendra la star du week-end.
Bref le remplaçant d’Anthrax fut JBO, groupe de heavy teuton qui, à l’instar de Mambo Kurt, doit être en viager à Wacken tellement on les y voit souvent.
Le temps de récupérer une belle casquette Jägermeister, et nous voila reparti squatter le bar jusqu’à tard ce soir.
Tout ceux qui les ont vu au Hellfest m’ont tenu le même discours « tu vas voir c’est chiant ». Et bien mes petits amis je peux vous dire que j’ai pris une espèce de claque en voyant ces messieurs jouer! De là à dire que je tiendrais pendant 2 heures il y a un pas que je ne franchirais pas mais ce set fut pour moi un enchantement!
C’est qu’ils ont la classe les ancêtres! Difficile de croire que ces « vieux messieurs » très propres sur eux ont été si subversifs durant leur jeunesse, et pourtant!
Dio a un charisme incroyable, Geezer est ahurissant avec sa basse, Appice tient la baraque comme une boss alors qu’il a pourtant l’air d’être à 2 doigts de la rupture en permanence et que dire de Tony Iommi? C’est juste la classe internationale et je comprends mieux maintenant pourquoi certains disent que ce groupe connu sous le nom d’Heaven & Hell a été le meilleur line-up de Black Sabbath en son temps.
Au final je suis ravi d’avoir pu voir ces légendes au moins une fois dans ma vie,sachant qu’en plus ce fut excellent…
Vendredi 31 juillet
Après le déluge de la veille, on constate avec plaisir qu’il fait beau! Toujours ça de pris. Pour le reste, l’affiche étant ce qu’elle est, le programme sera light et on ira jeter un œil à quelques curiosités en attendant les groupes qui nous intéressent vraiment.
Prévu au programme et boycotté pour raison alimentaire. Oui je sais, c’est 100% en contradiction avec ce que j’ai dit à la ligne du dessus mais je le vis bien.
D’après les quelques échos glanés ici et là ce fut un set purement « in your face ». De plus le concert ayant été avancé d’une journée suite aux différentes annulations, la possibilité d’un duo avec Lee Dorian chutait drastiquement et mon intérêt pour Napalm aussi.
Une vraie calamité! Bouillie sonore difforme quelque soit l’endroit où l’on se trouvait. Show un peu baclé… je ne me suis pas attardé bien longtemps.
Comme d’hab serais-je tenté de dire. Gros son, grosse patate, set hyper dynamique et Joel qui fait encore plus fort que l’an dernier. Souvenez-vous, ce grand malade avait escaladé un côté de Black Stage pour jouer à 6/7 mètres du sol accroché au poteau uniquement par ses pieds. Cette année, ce bourricot est carrément monté se suspendre au toit de la scène! Soit à plus de 12 mètres du sol! Il se serait louper ça aurait fait du vilain…
Les mécheux étaient confinés dans la Wet Stage (aka « la tente »)… pour mon plus grand malheur!
En effet, malgré sa taille respectable, la tente était blindée mais pire encore, le son était simplement exécrable quand il n’était pas couvert par celui d’Airbourne qui jouait en même temps sur la Black Stage. Reconnaître une chanson relevait plus du coup de chance que d’autre chose. Par ailleurs, l’allemand étant en général d’un fort beau gabarit, je ne voyais pas grand chose et la foule très compact rendait la vision de la scène difficile. La chaleur aidant, il n’a pas fallu longtemps avant de voir des gens évacuer leurs copains victimes de malaise… Je vous laisse imaginer le bordel. Le temps de voir It Was Written In Blood et The Comedown et j’ai plié bagage, vaincu non pas par la chaleur ou la densité de population mais par le son parfaitement insupportable. Dommage ça avait la patate.
Comment dire? J’ai simplement oublié d’y aller… non même pas honte.
Suite aux nombreuses moqueries dont j’ai l’objet pour avoir systématiquement loupé Ace Of Spades chaque fois que j’ai vu Motörhead, je me suis promis de ne pas la louper cette fois-ci. Et j’ai bien fait parce que ce concert de Motörhead – dont je ne suis pas pourtant pas fan – envoyait du petit bois!
Lemmy dans une forme prodigieuse balançant des vannes entre les morceaux, un son extra, des nanas à gros nichons crachant du feu, tout contribuait à rendre ce concert vraiment sympa.
Et puis j’ai vu Ace Of Spades 🙂
Entre In Flames et moi le divorce est consommé de longue date mais l’affiche pas terrible de cette année m’a incité à aller les voir histoire dire que j’avais fait quelques concerts… et puis aussi pour voir si il y avait encore quelque chose de sauvable dans ce groupe.
Y’a pas à dire, chaque fois qu’ils viennent, Nuclear Blast et l’orga mettent le budget. En guise d’intro nous avons eu un cours métrage de presque 5 minutes et un véritable déluge pyrotechnique! IF a sans conteste eu le plus gros budget pétards de ce Wacken… et certainement aussi le plus gros budget « stage set » tout court tellement il y en avait (film d’intro, 5 écrans sur la scène en plus de ceux du fest, lights ahurissant, pétards, etc). Tout ça pour un concert sympa, essentiellement axé sur les derniers albums du groupe. Bref pas de quoi casser 3 pattes à un canard chez les fans de la première heure mais le public allemand était de toute façon conquis d’avance. D’autant plus qu’In Flames a fait venir Lisa Miskovsky qui chante avec Anders sur Dead End, donc la petite blondinette sur scène c’était « cherry on the cake ».
A noter que Niklas Engelin, le remplaçant de Jesper (qui pour mémoire est en désintox’), a tenu la baraque comme un boss. Extrêmement présent et dynamique, il a beaucoup apporté au groupe qui était globalement content d’être là avec un Bjorn très appliqué, un Anders sobre qui a chanté à peu près correctement, Daniel toujours très propre, en fait seul Peter a semblé un peu en retrait mais à la rigueur ça ne gâchait pas grand chose.
Delà dit j’avoue que je n’ai pas tenu jusqu’au bout, les ballades ça va 5 minutes mais y’a un moment où il faut savoir dire « stop ».
Nous avons admiré le feu d’artifice concluait le set d’IF depuis le bar… on se refait pas.
Pas du tout, mais alors pas du tout prévu au programme: Doro.
La « Metal Queen », papesse teutonne du heavy a été la méga claque du jour autant qu’une très très grosse (et bonne) surprise. Vu son gabarit de puce, elle tient la scène et le public comme personne, ajouter à cela une voix et une palette vocale large et maîtrisée, des chansons taillées pour le live qui passent même quand on ne les connaît et vous obtenez une des plus grosses prestations du fest! Le public ne s’y trompé vu le monde présent. Whaou!
Là pour le coup je regrette de ne pas être allé jeter un oeil plutôt au lieu de comater au bar.
Comme en 2007, je m’essaie aux groupes d’électro/goth/métal teutons. Autant dire tout de suite que si Unheilig m’avait conquis dès le premier morceau il y a 3 ans, ASP ne fera pas de même. Pas que se soit mauvais loin de là, c’est juste pas ma came. Celà dit ça envoie des buchettes comme il faut et le public constitué de connaisseurs à 95% ne s’y est pas trompé. Il n’y avait qu’à voir la mine ravie des fans à la fin du concert. En ce qui me concerne je suis parti voir Amon Amarth, il me fallait ma dose de bourrin pour la journée.
De ce que j’en ai vu, c’était très sympa, Alex va et vient sur scène, il occupe l’espace, vit sa musique mais son timbre de voix particulier et la musique elle aussi particulière ne rendent pas facile l’approche du groupe. Je dois aussi avouer qu’avec Amon Amarth qui joue à côté, la concentration n’était pas optimum. A revoir pourquoi pas.
Je prends le set de mes vikings préférés en cours de route.
On me dit dans l’oreillette que j’ai manqué Twilight Of the Thunder God et Asator, pas grave j’arrive pour Guardians Of Asgaard et là je prends mon pied comme une bête. Le son est un peu trop lourd d’où je suis mais la flemme d’aller me foutre dans la foule m’empêchera de bouger. Le groupe a la gouache, ils sont tout sourire, content d’être là malgré l’heure très tardive. La setlist sera simple, efficace et enchaînera les hits comme certains enfilent les perles, un pur régal. Ajoutez à celà un joli décor avec un drakkar et des vikings qui viennent se taper dessus pendant les chansons et vous obtenez une des meilleurs prestations du fest à défaut d’être la plus originale.
A noter que Johan nous gratifiera de la phrase culte du fest lorsqu’il demandera au public de chanter: « On se fout que vous connaissiez les paroles ou pas! C’est du death, vous pouvez dire n’importe quoi de toute façon personne ne comprendra! »
Le set se conclura sur un Death In Fire d’anthologie ponctué d’un mur de flammes! Génial.
Je pourrais sortir la même excuse que pour Whiplash… mais je vais dire que j’ai préféré profiter du set d’Amon Amarth jusqu’au bout.
Samedi 1 août
Comme d’habitude, le dernier jour est le plus chargé. Entre les curiosités et les groupes attendus, il est dur de se motiver, la soirée de la veille s’étant terminée très tard (ou très tôt – question de point vue) sur du Kiss et du Manowar ainsi que dans les vapeurs d’alcool.
La rumeur dit qu’une bande de français dansaient sur les tables du bar VIP avec une guitare gonflable… Bref…
Beaucoup de retard à l’allumage en ce dernier jour. Forcément quand on a vu le jour se lever en allant se coucher… tout ça pour dire que je voulais voir Cathedral et que je suis arrivé juste pour voir la fin du dernier titre et Lee Dorian en train de se pendre.
Une des grosses raisons de ma présence ici.
Joie et bonheur et délectation pendant 50 minutes! Du bon, du gros, du lourd qui envoie tous les parpaings qu’on aime: Into The Pit, D.N.R, The Preacher, Legion Of The Dead, Disciple Of The Watch. Même si ils ont la banane et qu’ils s’éclatent, dommage que ça manque de spontanéité, dommage aussi que le soleil ait tapé aussi dur. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce fut énorme!
Très très déçu par leur prestation d’il y a 2 ans ici même, je suis allé jeter un oeil par curiosité, le groupe ayant migré de la Party Stage à la Black Stage.
Vu le people présent devant la scène, HSB était attendu au tournant. Et ce n’est pas peu dire devant la taille du circle pit. Un truc simplement monstrueux, d’une bonne soixantaine de mètres de diamètre où ça se mettait joyeusement sur la tronche.
Scéniquement, ça semblait tout même beaucoup plus carré qu’en 2007. Ca joue mieux, plus propre, l’espace est bien mieux occuper, cependant la désagréable impression de voir le même titre en copier/coller pendant 60 minutes est toujours présente – comme sur album quoi. Je voulais surtout entendre Endzeit, The Weapon They Fear et Coutnerweight. En arrivant sur le site j’ai eu Endzeit, en revenant de Borknagar j’ai eu They Weapon They Fear et en partant j’ai eu Counterweight. C’est bon je peux retourner au bar en attendant PAIN.
HSB et Borknagar avaient la bonne idée de jouer en même temps.
Ayant déjà vu le premier, je me suis dirigé vers la Party Stage pour voir les norvégiens. Très surpris de prime abord, j’ai vite décroché. Au bout de 2/3 titres, la musique assez complexe du groupe est difficile à suivre surtout quand on connaît très peu. J’ai cependant apprécié l’ambiance de ce concert, un set de black progressif en plein après-midi avec le soleil et un chanteur qui a l’air de ne pas y toucher, c’est assez spécial mais c’est très chouette.
In Extremo joue à domicile et ça se voit.
Le groupe déroule et ça fonctionne à merveille vu le monde présent devant la scène. Ce qui vaudra à Peter (PAIN) de balancer une petite vacherie en disant au public « Merci d’être ici (ndr: devant la Party Stage) et pas là-bas (ndr: devant In Extremo) ».
Bref In Extremo ça crachait du feu et ça a comblé les nombreux fans. Que du bon, comme d’hab.
Le pied intégral!
En bonne groupie qui je suis, je me suis ouvert une route jusqu’à la barrière et je me suis éclaté comme tous les gens autour de moi. Public connaisseur qui reprenait en chœur les titres du groupe.
Encore un groupe heureux d’être là, avec un Peter dans une forme éclatante, très taquin et blagueur. Ca chambre à tout va surtout quand ce dernier annonce Zombie Slam et que David lance le sample de Nailed To The Ground juste pour l’enquiquiner. Bref ça joue et ça enchaîne I’m Going In, Monkey Business, Suicide Machine, Dancing With The Dead, End Of The Line, Don’t Care, On And On, Same Old Song, Bitch et l’indéboulonnable Shut Your Mouth chantée par tout le monde.
Le pied je vous dis.
Très attendu, ça Machine Head l’était, autant par moi que par le public.
Si None But My Own était la bonne surprise, le reste était très convenu et la désagréable impression de revoir la même chose pour n-ième fois s’est vite installée. Ca plus le son pas terrible d’où j’étais ( à Wacken pour avoir « le son » il faut être en face et pas ailleurs) et Robert qui tchatche tout le temps entre et pendant les morceaux, c’est vite devenu pénible.
La puissance de feu de MH est indéniable, c’est toujours redoutablement efficace même si ça commence à avoir besoin d’un petit lifting au niveau setlist.
Comme l’an dernier, ce Wacken se termine (pour nous) sur un groupe déguisé pour un set totalement improbable.
Gwar c’est un peu la foire… des mecs déguisés, des gugusses qui vont et viennent sur scène et qui s’éventrent les uns les autres avec pour résultat de faire gicler un liquide à la nature douteuse sur tout ce qui les entoure. Il était d’ailleurs amusant de voir tout le matos soigneusement protégés et les mecs de la sécu déguisés en capote de peur d’être aspergés.
Tout ça pour dire que j’ai été un peu déçu par ce que j’ai vu. Beaucoup de blah blah… en anglais, des blagues sur l’actualité américaine (bon niveau d’anglais requis donc), des canons « à liquide douteux » pas assez puissant pour atteindre la barrière et un rock/métal assez classique. On me dit dans l’oreillette que le groupe n’avait pas tout son attirail et que ça rend mieux dans une petite salle. Soit, n’empêche que la majorité du public encore présent à cette heure tardive était comme moi: plutôt circonspect. Laissons leur le bénéfice du doute et au moins ça aura eu le mérite de bien nous faire rire.
Au final et comme d’habitude (si j’ose dire), Wacken a tout roxé même si l’affiche ne cassait pas des briques, l’ambiance y est incomparable et on prend toujours son pied. Ce fest, je crois que j’irais même si l’affiche était abominable juste parce que Wacken est Wacken.
Et comme d’habitude aussi, je peux déjà dire que j’y serais l’an prochain pour voir Immortal et Corvus Corax qui a annoncé en conférence de presse un show spécial intitulé « Wacken burns »!
Big up à la joyeuse bande fous fous qui était du voyage, les habitués comme les nouveaux. J’espère prendre les mêmes et recommencer l’an prochain.