Vous savez quoi? Après un an d’abstinence, il est temps d’envisager un retour dans mon pré allemand favori.

2003 – 2023, 20 ans déjà depuis ma première visite! Cet été caniculaire, ce Renault Espace à l’agonie, ses occupants eux aussi à l’agonie à cause de la chaleur. Il s’en est passé des choses depuis ce premier voyage dans le Schleswig-Holstein.

Wacken Open Air 2023 - Affiche

Déjà en 2003, Wacken paraissait gigantesque. Trois scènes dont deux absolument énormes et une autre plus modeste sous un chapiteau qui servait au karaoké Métal après les concerts. On y voyait des choses scandaleuses comme des gens (p’tet bien des français allez savoir) avec des guitares gonflables chanter Episode 666 d’In Flames devant une foule hilare au taux d’alcoolémie défiant toute logique.

Alors imaginez Wacken en 2023. Ces 9 scènes, son pipeline pour la bière, son camping de 42 hectares qui semble s’étendre jusqu’à l’horizon et ce taux d’alcoolémie toujours au delà de l’entendement.
Ceci étant dit, cette édition fut un peu spéciale. Déjà parce que je fête les 20 ans de ma première visite. Et aussi parce que pour la première fois j’y vais sans mon gang mafieux habituel. Mais rien ne m’avait préparé à cette édition 2023 qui fut une aventure.

Wacken Open Air 203 - météo version meme

Penny:Open:Air

Lundi 31 juillet, la voiture est chargée et comme il y a environ 1000km à faire, je décide de faire le trajet en 2 fois par sécurité. Sauf que dans l’après-midi, des messages inquiétants commencent à fleurir sur les réseaux sociaux. En raison de la météo apocalyptique dans le nord de l’Allemagne, les organisateurs demandent aux gens de différer leur départ pour Wacken parce que le camping est noyé avec parfois 40 litres d’eau au mètre carré. Ils en sont au point où ils déroutent les festivaliers vers un aérodrome tout proche pour leur permettre de passer la nuit dans des conditions correctes tellement le camping est sous l’eau. Je décide de partir quand même pas vraiment sûr de savoir dans quoi je m’embarque. La route est un enfer car il pleut non stop et la pause pour la nuit est bienvenue. Je repars le lendemain matin tranquillement quand soudain à 300 km du but, l’appli Wacken émet une alerte: les organisateurs demandent aux gens de ne plus venir au festival. Oui carrément.

Wacken Open Air 2023 - Restez chez vous nom de Zeus!

Déjà la veille, il était demandé aux arrivants d’avoir le crochet de remorquage installé sur leur voiture pour que des tracteurs puissent les tirer à leur emplacement dans le camping. Etant donné le nombre de véhicules, cette solution semblait être un pansement sur une jambe de bois. Bref, si près du but, hors de question de faire demi-tour.

En milieu de journée, j’arrive donc dans la ville d’Itzehoe qui se trouve à 18km de Wacken. L’endroit grouille de festivaliers désœuvrés car dans l’impossibilité d’accéder au festival. Certains sont là depuis la veille comme en témoigne les tentes installées sur les terres pleins de la station service du coin. Heureusement les autorités se sont montrées compréhensives et les gens de la région ont fait preuve d’une solidarité incroyable envers les festivaliers. Soit en proposant de camper dans leurs jardins soit en proposant un endroit sec. Parce que oui, il pleut toujours.

Wacken Open Air 2023 - Le bucolique port d'Hambourg

Je me pose sur le parking d’un supermarché Penny pour aviser de la situation. Je vais à la rencontre d’un groupe pour savoir si ils en savent plus que moi. Hélas non, tout le monde est dans le même flou et la communication nébuleuse des organisateurs n’aide pas. Difficile de savoir à ce stade si le festival sera maintenu ou pas. Néanmoins, nos destins sont désormais liés. A ce moment là, j’hésite à faire demi tour et à rentrer en France. Ils me proposent de rester avec eux pour la soirée car refaire autant de route dans l’autre sens serait stupide et dangereux. Décision est donc prise de dormir sur le parking du supermarché (on en est là) car de toute façon, les routes d’accès à Wacken sont bloquées dans un rayon de 10km autour du village.

Wacken Open Air 2023 - Penny Open Air, première édition

La soirée se passe, on dédramatise et on rit de la situation. Un des gars du groupe rebaptise le festival « Penny Open Air » en référence au supermarché près duquel nous sommes. Deux événements vont marquer la soirée.
Le premier est un accident de voiture, rien de grave – de la tôle froissée et une vitre arrière explosée mais aucun blessé heureusement. Là j’ai vu mes camarades allemands bondir hors de leurs chaises et filer vers l’accident. Deux se sont mis au milieu de la route pour dévier le trafic tandis qu’un autre allait voir si tout le monde était sain et sauf. 3 minutes après, les triangles de signalisation étaient installés et l’un d’entre eux balayait la route pour enlever les morceaux de verres. J’avoue que j’imagine difficilement ce genre de scène en France.

Wacken Open Air 2023 - Quand les festivaliers font la sécu

Le second fut la visite de deux dames qui passaient par là et sont venues voir comment nous en sortions sous nos tonnelles en bord de route avec la pluie. Au bout de quelques minutes, l’une d’elles sort son téléphone, ça discute. Une fois raccroché, elle explique quelque chose et tout le monde saute de joie. Quelqu’un pense enfin à traduire pour moi. Le fils de la dame propose d’héberger tout le monde dans une maison qu’il possède et qui se trouve à 1km de Wacken. L’espoir renaît. Là j’explique que ma situation est un peu différente car il faut que j’aille récupérer mon bracelet ‘presse’ et que le camping Presse/VIP est sans doute praticable. La réponse est sans ambiguité: « mec si ça marche pour toi et que tu as accès à ton camping c’est parfait. Sinon tu nous rejoints quand tu as ton bracelet. De toute façon, on se retrouve sur le festival pour boire une bière. »

Mercredi 2 août

Après une nuit compliquée dans la voiture, je décide de tenter ma chance à la levée du jour. 6h du matin, je file en direction de Wacken. 6h30 je ressors du check-in avec mon bracelet, direction le camping. Camping dont l’entrée est bien entendu un vaste champ de boue avec des ornières laissées par les tracteurs qui tirent les voitures.

Wacken Open Air 2023 - V'là le bordel

Chose surprenante, le camping est très très rempli. Bizarre pour un festival dont l’accès a été soit disant bloqué. Voyant que je ne rentrerai visiblement pas dans cette partie là du camping et connaissant un peu les lieux, je me rabats sur le camping réservé à ceux qui ne viennent que pour une journée qui se trouve 100 mètres plus loin. L’entrée est à peine moins chaotique mais bon… je suis là, j’ai le bracelet, ce n’est pas maintenant que je vais faire demi-tour. Donc je me lance en me disant « fuck it on verra bien samedi si je peux sortir » parce que à ce moment là, la météo pour la semaine s’annonce toujours horrible. Bien entendu j’enlise la voiture. Et par je ne sais quel miracle (sans doute par la grâce du démarrage en seconde), je finis par m’en sortir. 8h la tente est montée, 10h la douche est prise, 11h j’ai retrouvé des copains, 12h je reçois des photos de mon groupe d’allemands dans leur logement pour le festival et je me dis qu’ils sont finalement mieux installés que moi. Et en plus ils ont leurs bracelets! Car entre temps l’organisation a annoncé qu’elle diminuait la capacité du festival et que plus aucun bracelet ne sera donné. 35000 personnes resteront sur le carreau. Nous ne serons donc que 50000 au lieu de 85000.

Wacken Open Air 2023 - Infield ouvert ou pas, on continue à tenter de rendre l'endroit praticable

Une longue attente commence désormais. Celle du début des concerts car le terrain est à la limite du praticable. Initialement prévue à 14h, ils ne débuteront que vers 18h30 sur les 2 scènes principales (Faster et Harder). La Louder (qui est une sorte de troisième scène principale) ainsi que les scènes plus petites auront également du retard et commenceront vers 16h.
Cela me permettra de faire quelque chose que je n’avais jamais fait: l’ouverture de l’infield. C’est-à-dire d’être dans la zone de concert avant les festivaliers et d’assister à l’ouverture du site de l’intérieur. En soit, c’est juste des gens qui courent en direction des scènes pour être les premiers à la barrière. Mais vu les circonstances, voir les sourires et la joie sincère de tout le monde parce que « ça va enfin commencer » faisait plaisir à voir.

Après un bon repas, direction la Wackinger Stage parce que je vais enfin pouvoir me mettre au boulot.

Skindred
J’espérais Nervosa sur la Faster, j’ai eu Skindred. Entrée en matière sympathique pour ce Wacken mais pas de quoi sauter au plafond non plus. Et du coup j’ai loupé Nervosa qui a joué… mais quand? mystère.

Finntroll
Comme au Hellfest, ils sont juste venus pour faire la fête et devant des allemands qui attendent le retour à Wacken depuis 2006, c’est peu de dire que ce sera le feu durant tout le set. Et accessoirement ça a fait du bien au moral d’enfin pouvoir faire ce pour quoi je suis venu: faire des photos et écouter de la musique. Joie.

Battle Beast
Direction la Louder pour constater que j’ai confondu Battle Beast avec Beyong The Black. 2 groupes qui n’ont rien à voir. Imaginez si il y avait eu Beast In Black en plus à l’affiche. Trop de Beast et de Black. Bref, c’est du Power Metal finlandais, ça joue super bien, c’est efficace et ils ont proposé un beau concert. Pas sûr que j’y reviendrai mais j’ai passé un bon moment.

Pentagram
En partant de Battle Beast, je tombe par hasard sur mes nouveaux copains allemands qui sont en route pour Pentagram. Je décide de les suivre. Le Doom ce n’est pas mon truc mais je dois bien reconnaître que la prestation hallucinée de Bobby Liebling ajoute quelque chose d’unique à la musique du groupe. Il se peut que ce concert célébrant les 50 ans de carrière de Pentagram ait été unique a plus d’un titre. Liebling a en effet annoncé que c’était sans doute son dernier concert avec le groupe.

Doro
Décisions est ensuite prise par le groupe d’aller voir Doro qui fête ses 40 ans de carrières sur la Faster Stage. La « Metal Queen » reprend ses classiques et fait aussi moult reprises avec une pléthore d’invités dont Udo Dirkschneider (U.D.O/Accept), Mikkey Dee (Motörhead), Phil Campbell (Motörhead) et Joey Belladonna (Anthrax). Nous arrivons juste pour le duo Doro/Belladonna qui reprend la version d’Anthrax du classique de Trust Antisocial. Je capitule 2 chansons plus tard et louperai l’hommage rendu à Lemmy avec une chorégraphie de drones au-dessus de la scène.

Beyond The Black
Retour à la Louder après la traversée d’un champ de boue dans l’obscurité pour un peu de Métal symphonique. Même constat que Battle Beast, beau concert, belle prestation mais encore une fois ce n’est pas trop mon truc. Content de ce que j’ai vu cela dit.

Retour à la tente pour une bonne nuit de sommeil. C’est du moins ce que je croyais avant de me faire intercepter par mes voisins qui insistent pour que je me joigne à eux. Néanmoins le ciel extrêmement menaçant nous enverra tous au lit.

Jeudi 3 août

Il ne pleut plus! Nous prendrons bien 2/3 averses durant la journée mais la météo aura été bien plus clémente qu’annoncée. Là-dessus, après la douche réglementaire et le demi litre de café en intra veineuse, direction le site parce qu’on commence tôt aujourd’hui.

Blacksheep
Les candidats roumains pour l’édition 2023 du Metal Battle. Du Metal très bien fait mais aussi très générique et qui manque un peu de conviction sur scène. Il faut dire qu’ils n’ont pas été aidé par les conditions météo et l’heure matinale de leur set.

Phantom Excaliver
C’est japonais, c’est du Power Metal et c’est exactement ce dont j’avais besoin sans savoir que j’en avais besoin. C’est frais, énergique et au-delà du look délirant du chanteur, ça fait très très bien le job. Pas étonnant qu’ils aient remporté le Metal Battle de cette année.

Terror
Direction la Louder à l’autre bout du site pour voir Scott Vogel dans ses oeuvres. Il n’a pas déçu. « Bring more bodies into that pit ». Pas mon style de Hardcore favori mais ça occupe gentiment l’heure du déjeuner. Et puis Vogel en train de charrier la sécu ça vaut toujours de points.

Cemican
Même salle mais autre ambiance. Direction le Mexique avec Cemican. Cela faisait un petit moment que je voulais les voir. Le groupe arbore un look précolombien et chante à la fois en espagnol et en Nahuatl qui était le patois local avant l’arrivée des colons. Bref autant c’est sympa visuellement, autant musicalement… ça ne sait pas trop sur quel pied danser. Tantôt Heavy, tantôt thrashisant, c’est pas clair. A voir une fois pour dire que.

Petit détour par l’infield pour le DJ Set des chanteurs d’Electric Callboy. Imaginez des classiques du Nu Metal passé à la moulinette EDM. Voila, maintenant que vous avez le contexte, imaginez quelques milliers de personnes en train d’onduler du boule au son de ce gigantesque foutoir tout en étant à moitié mortes de rire. Du nawak comme on l’aime.

Dark Tranquillity
Louder Stage toujours avec prise de risque minimale. Ici pas de surprise, c’est du solide et on n’est jamais volé. Michael Stanne est et restera toujours le mec le plus classe du Death Metal mondial. Toujours souriant, toujours content de faire ce qu’il fait. Et quand en plus dans la setlist il y a Terminus, Misery’s Crown, Monochromatic Stain, There In et Hours Passed In Exile, je ne suis pas loin de me rouler par terre de bonheur. OH WAIT, y’a 20 cm de boue.

Vixen
Le moment de gêne du festival. Malgré des efforts titanesques pour sauver le navire du naufrage, ces dames n’ont fait qu’accélérer leur chute. Quant à la musique, elle m’a laissé l’impression que même au sommet de leur carrière dans les années 1980, elle était déjà ‘has been’. Embarrassant de bout en bout.

Uriah Heep
Vu la fin du concert en attendant Hammerfall. Pour un groupe qui affiche 54 ans de carrière, ils sont encore plutôt vaillant – même si techniquement il ne reste qu’un membre original. Pas mon délire mais beaucoup de respect pour ce groupe qui en a influencé tant d’autres.

Hammerfall
Première incursion devant la Faster Stage pour mon premier craquage du festival. Pas mon truc mais pourquoi ne pas aller voir Hammerfall? Aucun regret. C’était vraiment bien. Beau concert, quelques morceaux vraiment sympas et une grosse ambiance.

Pennywise
Eux, ça fait un petit moment que je leur cours après espérant croiser leur chemin. C’est désormais chose faite. Du Punk à roulette comme on n’en fait plus (trop). Et ça se sent à l’attitude du groupe, un concert mené à l’expérience où ça fait le job sans en faire des caisses. Setlist plaisante, pas mal de reprises mais surtout un bon divertissement.

Kreator
Direction la Harder Stage pour du lourd. Avec Kreator on sait où on va et comment on y va. C’est exactement ce qui s’est passé. Absolument aucune surprise par contre en terme d’intensité, Kreator à Wacken c’est toujours un peu spécial. On passe en revue le catalogue avec une précision chirurgicale. Mention spéciale à Sami Ily-Sirniö – toujours impeccable – et Fred Leclercq qui visiblement s’éclate toujours autant.

Raging Speedhorn
Hop direction la Wasteland Stage. La plus petite mais aussi la plus isolée des scènes pour… Raging Speedhorn. Groupe anglais qui a eu son heur de gloire en 2001 avec le single Thumper. Bien qu’il ne reste plus grand monde de l’époque dans le groupe, l’énergie est toujours la même. Ce côté coreux britannique plein de hargne est unique. C’est vraiment super énervé et teigneux donne un vrai plus à la prestation… et je ne peux hélas pas plus m’attarder car il faut filer à la Headbanger Stage.

Carpathian Forest
Les divinités du Black Metal étaient semble t-il de notre côté aujourd’hui. Ce brave Natter Frost était dans un bon jour. De très quelconque, le set de Carpathian Forest s’est amélioré au file du temps. Bien qu’il soit toujours « ailleurs », Natter Frost a plutôt bien fait le job. Le son était correct et le délire Black n’ Roll a bien fonctionné. Sans aucun doute le meilleur concert de Carpathian Forest que j’ai vu.

Abbath
Après sa piteuse éjection du festival en 2018, Abbath est de retour pour nous jouer un mauvais tour. Ou pas en fait. Sobre et visiblement soucieux de ne pas faire de vague, Abbath a fait un concert sérieux. Trop même. Comme il est la seule attraction du groupe, les autres musiciens, bien qu’excellents, ne font pas de vague. Donc tout repose sur lui. Bref c’était bien mais sans saveur.

Vendredi 4 août

On nous promettait l’apocalypse, finalement nous aurons le soleil. L’apocalypse, elle, a bien eu lieu plus au sud de l’Europe. En Slovénie pour être plus précis où le Metaldays a carrément été annulé à cause de précipitations inédites dans le pays.
Pendant ce temps là à Wacken, la matinée se passera à boire des coups car mon programme ne commence que vers 16h30.

Wacken Open Air 2023 - Safety first

While She Sleeps
Le gros blocage de ce Wacken. Kécessé que cette chose? Franchement je suis resté bloqué devant ce truc en me demandant comment un groupe pareil pouvait jouer là? Sans doute un des pires groupes de Metalcore que j’ai pu voir. Comme si il y avait un concours entre Architects, Motionless In White et eux pour savoir qui était le plus mauvais.

Trivium
Encore une fois, on est sur une valeur sûre. Trivium qu’on aime ou pas c’est du solide. Même avec Josh Baines (Malevolence) qui remplace au pied levé Paolo Gregoletto envoyé en urgence à l’hôpital dès son arrivée en Allemagne pour une hernie. Et puis c’est toujours sympa d’entendre Becoming The Dragon et Gunshot Into The Head Of Trepidation.

Santiano
Premier des (trop) nombreux groupes de Metal Pouet Pouet dont je vais croiser la route. Comprends pas le délire, pas envie de le comprendre, ça ne m’intéresse pas et pourtant il y a une foule incroyable devant la Harder Stage. Franchement se farcir « Hissez haut » en allemand… hein…

Megadeth
J’ai vu Megadeth avec Marty Friedman.
Mic’ drop.
Quitte la salle.
Blague à part, c’est vraiment tout ce qu’il y a à retenir de ce concert de Megadeth qui était en total pilote automatique. Oui ça joue mais ça n’a aucune âme. Enfin si, ça a pris vie le temps de 4 titres (Trust, Tornado Of Souls, Symphony Of Destruction et Holy Wars) quand Friedman était là et qu’il a pris un pied infini à partager ce moment avec le public. Ok j’avoue aussi avoir tapé du pied sur Angry Again. Sorti de ça…

Dot Eat Dog
En parlant de pilote automatique, aussi surprenant que ça puisse paraître, Dog Eat Dog nous fait un peu pareil. Je serai toujours client pour Who’s The King, No Fronts et Rocky pas de souci. Mais John Connor commence à en faire un peu trop. Peut-être aussi parce que je n’ai pas accroché plus que ça aux nouveaux morceaux. Bien sans plus.

Havukruunu
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le truc. D’autant qu’avec un line-up constitué à moitié de musiciens qui ne sont pas là que pour le live, la chose semblait un peu bancale. Et pourtant, à chaque nouveau morceau ça devenait meilleur. Il fallait juste prendre le temps de s’imprégner de leur musique. Un grand oui pour la musique, un grand mouof pour la prestation décousue.

Deicide
Deicide qui joue Legion en entier, normalement c’est oui! Deicide qui perd son matos et déboule en mode « ballec’  » c’est bof. Sorti de Glen Benton qui a fait du Glen Benton, c’est à dire pousser des petits cris et faire des grimaces, c’était le néant. Les autres musiciens ont été invisible. Si au moins on avait eu de belles lumières mais non même pas. Insipide.

Dying Fetus
Je quitte Deicide et la Louder Stage sans regrets pour aller à l’autre bout du site et la Headbanger Stage. Grand moment de poésie en approche.
Simple et efficace comme un direct à la mâchoire. Ca bouge pas par contre qu’est-ce que ça envoie.
From Womb To Waste, meilleure mosh part EVER.

Iron Maiden
Carrément mieux qu’au Hellfest! Certes on est toujours sur un tempo ralenti mais ils m’ont paru plus en forme. Aucune surprise côté setlist et c’était bien entendu visuellement sublime. Bref du Maiden comme on aimerait toujours le voir .

Wardruna
Juste après Maiden et en attendant Bloodbath, je me fais violence et reste regarder Wardruna un moment. Nonobstant le fait que 70% du public s’est fait la malle dès la fin de Maiden, j’ai trouvé que la grandeur de la scène et aussi le contexte empêchaient de pleinement se mettre en phase avec la musique (que je trouve abominablement chiante).

Bloodbath
Comme j’aime décidément beaucoup les allers- retours, je repars à la Louder pour mon premier moment groupie du festival: Bloodbath. Tempo de sénateur mais belles lumières. Setlist identique au Hellfest donc pas de surprise mais toujours un pied incroyable face à ce combo des enfers qu’est Breeding Death, Weak Aside, Like Fire, Outnumbering The Day. Et ce Cry My Name de l’amour absolu. J’étais tellement refait que je me suis payé le luxe de partir avant Eaten.

Lord Of The Lost
Passant devant par hasard juste après Bloodbath, je me pose devant malgré des pieds qui crient ‘au secours’. L’impression est bien moins bonne qu’au Hellfest. La scène m’a paru bien trop grande pour eux, comme si ils avaient du mal à mettre en place l’atmosphère souhaitée. Ça fait 2 fois ce soir que j’ai cette impression. Dommage.

2h30 du matin, demain la journée sera chargée mais pas trop niveau concert. Sauf qu’il faut plier le campement et quand on est seul avec une tente qui fait la taille d’un château c’est du sport.

Samedi 5 août

Bien entendu ce qui devait arriver arriva, j’ai trop dormi, je suis à la bourre sur tout et pour ne rien arranger, il y a une méga drache de bon matin. Je suis joie, bonheur et délectation.

Marty Friedman
J’arrive juste à temps pour le début du set de Marty Friedman. Depuis qu’il a émigré au Japon où il vit sa meilleure vie, Friedman sort des albums purement instrumentaux sur lesquels il enchaîne les solos avec un groupe 50% nippon. Techniquement, connaissant l’animal et la rigueur japonaise, c’est totalement irréprochable. Par contre c’est rigolo quelques titres. Ensuite la démonstration technique, aussi ahurissante soit elle, devient un peu lénifiante.

Biohazard
Hop, on retraverse tout le fest pour retourner à la Louder pour le second moment groupie du festival. Biohazard, line-up original, est-ce que ça justifie de faire 1000km? Oui 1000 fois oui. Pour Urban Discipline, What Makes Us Tick, Down for Life, Tales From the Hard Side, Wrong Side of the Tracks, Black and White and Red All Over, Shades of Grey, Victory, Love Denied, We’re Only Gonna Die, Punishment et Hold My Own je vais sur Mars si nécessaire. Même si c’est ultra rôdé, qu’Evan a l’air d’un membre du MS-13 on s’en tape! C’était mortel!

Jinjer
Je passe devant par hasard et décide de leur redonner une chance. Çà durera 2 chansons. Techniquement c’est irréprochable mais ça ne me parle pas. Direction le bar.

Alestorm
Second craquage du fest bicoz why not? Je suis allé voir pour essayer de comprendre le phénomène. J’ai compris. Des chansons à boire ultra festives, des canards gonflables, un look discutable, ce groupe a tout pour plaire… aux autres. Encore une fois, beau concert, un peu sur des rails mais rien à redire sur la prestation. Musicalement ce n’est simplement pas pour moi.

Empire State Bastard
Imaginez Biffy Clyro qui fait du Grind avec Dave Lombardo à la batterie. Voilà vous avez Empire State Bastard. Je suis venu voir pour ma culture. Figurez-vous que ma culture ne se porte pas mieux suite à cette rencontre.

Killswitch Engage
Du coup retour sur une valeur sûre: le Metalcore US avec un de ses meilleurs représentants. KsE c’est comme Dark Tranquility. On n’est jamais surpris mais on n’est jamais volé. Même si mes goûts ont un peu évolué, je prends toujours plaisir à réentendre My curse, Holy Diver, My Last Serenade ou A Bid Farewell. Et puis honnêtement, juste pour voir Mike d’Antonio se déchaîner ça vaut le coup d’y aller.

Saltatio Mortis
Vous reprendrez bien un peu de Folk Metal avec bignou et crin crin. Bien entendu comme c’est sur le Harder Stage, c’est absolument blindé. Encore une fois, la prestation est belle et le mur de flammes conséquent. Le public est à fond, perso je trouve ça d’un chiant absolu.

Heaven Shall Burn
Heaven Shall Burn aussi haut dans l’affiche, c’est l’assurance d’avoir un concert avec un très beau visuel et sans doute beaucoup de flammes. JAMAIS je n’ai pris un tel mur de flammes et d’effets pyrotechniques en un seul morceau. Ajouter à cela un groupe surmotivé et vous obtenez une des grosses fessées du jour. Bonus Valhalla avec Hansi Kürsh!

Là-dessus je remballe sous un beau soleil. Tant pis pour Beartooth et Igorrr qui jouent beaucoup trop tard.
Ce Wacken 2023 aura donc été exceptionnel, pas tant par la qualité des concerts (sur laquelle il n’y a rien à dire en soit) mais plutôt sur les circonstances qui ont accompagné sont déroulement. Finalement, ce qui aurait dû être une catastrophe s’est transformé en superbe moment.

Il va sans dire que je n’ai absolument plus aucune crédibilité à dire que je ne reviendrai pas. De toute façon, au bout de 16 fois, qui y croit encore?

Je vous laisse apprécier la façon dont Wacken annonce une partie de l’affiche 2024. Ca a de la gueule même si les groupes annoncés ne m’ont pas fait sauter au plafond.

Big up to Niels, Ricky and the whole of Extreme Moshpit TV crew.
Also big up to my boys Emy, Micha and Bogdan.
And last but not least, a gigantic thank you to Fabian, Tobias, Nils, Antje, Caro, Pascal, Miles, Kevin, Frederik, Ute, Sven, Josh, Meret, Anja and whoever was part of the group and I might have forgotten. Vielen Dank Freunde. P:O:A war besser!